| | Mgr Lefebvre + conférence à Montréal en 1982 | |
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| Sujet: Mgr Lefebvre + conférence à Montréal en 1982 Mer 4 Nov - 14:54 | |
| L'infiltration du modernisme dans l'Église - Conférence prononcée par Mgr Lefebvre en 1982 à Montréal - Brève histoire Je suis heureux de constater que dans le monde entier, dans le monde catholique, partout, des personnes courageuses se réunissent autour des prêtres fidèles à la foi catholique et à l'Église catholique, pour maintenir la Tradition qui est le rempart de notre foi. S'il y a un mouvement aussi général c'est que la situation de l'Église est vraiment grave. Car, pour que des prêtres, des catholiques, acceptent d'être traités de rebelles, de dissidents, de désobéissants alors qu'il s'agit de bons prêtres, dont certains ont déjà servi dans des paroisses pendant trente ans à la grande satisfaction de leurs paroissiens, c'est qu'il y a une crise. C'est pour maintenir la foi catholique. Ils le font consciemment dans l'esprit des martyrs. Être persécuté par ses frères ou par les ennemis de l'Église, quelle que soit la main qui frappe, pourvu que ce soit contre le maintien de la foi, c'est subir un martyre. Ces prêtres, ces fidèles, sont des témoins de la foi catholique. Ils préfèrent être considérés comme des rebelles et des dissidents plutôt que de perdre la foi. Nous assistons dans le monde entier à une situation tragique, inouïe, qui semble ne s'être jamais produite dans l'histoire de l'Église. Alors il nous faut tout de même bien essayer d'expliquer ce phénomène extraordinaire. Comment se fait-il que de bons fidèles, de bons prêtres, s'efforcent de maintenir la foi catholique dans un monde catholique qui est en pleine dissolution ? C'est le pape Paul VI lui-même qui a parlé d'autodémolition de l'Église. Que signifie ce terme d'autodémolition sinon que l'Église se détruit elle-même, par elle-même, et donc par ses propres membres. C'est déjà ce que disait le pape saint Pie X dans sa première encyclique lorsqu'il écrivait : « Désormais l'ennemi de l'Église n'est plus à l'extérieur de l'Église, il est à l'intérieur ». Et le pape n'hésitait pas à désigner les endroits où il se trouvait : « L'ennemi se trouve dans les séminaires ». Par conséquent, au début du siècle déjà, le saint pape Pie X, dans sa première encyclique, dénonçait la présence des ennemis de l'Église dans les séminaires. Et il est évident que ces séminaristes qui étaient imbus du modernisme, du sillonisme et du progressisme, sont devenus prêtres. Certains d'entre eux sont devenus évêques et parmi eux des cardinaux. On pourrait citer les noms de ceux qui ont fait leur séminaire au début de ce siècle, qui sont morts maintenant, mais dont l'esprit était moderniste et progressiste. Ainsi, déjà le pape Pie X dénonçait cette division dans l'Église, une certaine rupture à l'intérieur même de l'Église et dans le clergé. Je ne suis plus jeune, et j'ai eu l'occasion au cours de ma vie de séminariste, de ma vie sacerdotale et de ma vie épiscopale, de constater cette division, et cela déjà au séminaire français de Rome, où je faisais mes études par la grâce du Bon Dieu. J'avoue que je n'étais pas très attiré par les études faites à Rome. J'aurais préféré personnellement me trouver comme les séminaristes de mon diocèse, au séminaire de Lille et devenir un petit vicaire et ensuite un petit curé dans une paroisse de campagne. Maintenir la foi dans une paroisse : je me voyais un peu père spirituel d'une population à laquelle on s'attache pour lui inculquer la foi et les mœurs chrétiennes. C'était mon idéal. Or il se faisait que mon frère se trouvait déjà, après la guerre de 1914-1918, à Rome, puisqu'il avait été séparé de la famille par les circonstances de la guerre dans le nord de la France et, par conséquent, mes parents ont insisté pour que j'aille tout simplement rejoindre mon frère. « Puisque ton frère est déjà à Rome, au séminaire français, va donc le rejoindre et faire tes études avec lui ». Et je suis parti pour Rome. J'ai fait mes études à l'Université grégorienne de 1923 à 1930. J'ai été ordonné en 1929 et je suis resté comme prêtre au séminaire pendant un an. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Mgr Lefebvre + conférence à Montréal en 1982 Mer 4 Nov - 14:57 | |
| Les premières victimes du modernisme
Or, pendant ces années de séminaire, se sont passées des choses tragiques, qui me rappellent exactement tout ce que je vis depuis le Concile. Je suis pratiquement dans la même situation dans laquelle se trouvait notre supérieur de séminaire à ce moment-là : le père Le Floch, qui a été supérieur du séminaire français de Rome pendant trente ans. C'était un homme très digne, un Breton, fort et ferme dans sa foi comme le granit de Bretagne. Il nous apprenait les encycliques des papes et ce qu'était le modernisme condamné par saint Pie X, les erreurs modernes condamnées par Léon XIII, ce qu'était le libéralisme condamné par Pie IX. Et nous aimions notre père Le Floch. Nous y étions très attachés. Mais sa fermeté dans la doctrine, dans la Tradition, déplaisait aux progressistes évidemment. Il y avait déjà des progressistes en ce temps, puisque les papes les condamnaient. Il déplaisait non seulement aux progressistes, mais aussi au gouvernement français. Le gouvernement français avait peur que par l'intermédiaire du père Le Floch et par cette formation donnée aux séminaristes, des évêques traditionalistes viennent s'implanter en France et donnent à l'Église de France un climat traditionnel et évidemment anti-libéral. Or, le gouvernement français était maçonnique et, par conséquent, fondamentalement libéral et effrayé à la pensée que des évêques non libéraux puissent prendre les postes les plus importants. Des pressions ont été exercées sur le pape, pour éliminer le père Le Floch. C'est Francisque Gay, futur leader du M.R.P., qui a été chargé de cette opération. Il est descendu à Rome et est allé faire pression sur le pape Pie XI, dénonçant le père Le Floch comme étant, soi-disant, d'Action française, et un homme politique apprenant aux séminaristes à être des membres de l'Action française. Tout cela n'était que mensonge. Pendant trois ans, j'ai entendu le père Le Floch dans ses conférences spirituelles. Jamais il ne nous a parlé de l'Action française. C'est ainsi que l'on me dit maintenant : « Vous étiez autrefois membre de l'Action française ». Je n'ai jamais été membre de l'Action française. Évidemment on dit que nous sommes membres de l'Action française, des nazis, des fascistes, tout ce que l'on peut nous accoler comme étiquettes péjoratives, parce que nous sommes antirévolutionnaires et antilibéraux. Alors une enquête a été faite : le cardinal archevêque de Milan a été envoyé sur place. Ce n'était pas le moindre des cardinaux. Bénédictin, homme d'une grande sainteté et d'une grande intelligence, il a été désigné par le pape Pie XI pour enquêter au séminaire français pour voir si ce que disait Francisque Gay était exact ou non. L'enquête a eu lieu. Le résultat a été : le séminaire français fonctionne parfaitement bien sous la direction du père Le Floch. Nous n'avons absolument rien à reprocher au supérieur du séminaire. Eh bien, cela n'a pas suffi! Trois mois après, nouvelle enquête, avec cette fois l'ordre d'en finir avec le père Le Floch. La nouvelle enquête a été faite par un membre des Congrégations romaines qui a conclu en effet que le père Le Floch était ami de l'Action française, qu'il était dangereux pour le séminaire et qu'il fallait lui demander sa démission. Ce qui a été fait. En 1926, le Saint-Siège a demandé au père Le Floch de bien vouloir quitter la direction du séminaire français. Nous étions navrés. Le père Le Floch n'a jamais été un homme politique. C'était un homme traditionnel, attaché à la doctrine de l'Église, des papes, grand ami du pape Pie X qui avait une immense confiance en lui. Et, précisément, parce qu'il était un ami du pape Pie X, alors il était l'ennemi des progressistes. Et puis, à cette époque où j'étais au séminaire français, non seulement le père Le Floch a été attaqué, mais aussi le cardinal Billot, théologien de première valeur, aujourd'hui encore réputé et étudié dans nos séminaires. Monseigneur Billot, cardinal de la sainte Église, a été déposé. On lui a enlevé la pourpre et on l'a envoyé en pénitence, tout près d'Albano, à Castelgandolfo dans la maison des jésuites, avec interdiction de sortir, sous prétexte qu'il avait des liaisons avec l'Action française. De fait, le cardinal Billot n'était pas d'Action française, mais il estimait la personne de Maurras et l'avait cité dans ses livres de théologie. Par exemple, dans le second livre de l'Église De Ecclesia, le cardinal Billot a fait toute une magnifique étude sur le libéralisme, où, en notes, il a fait quelques citations de Maurras. Alors c'était un péché mortel. Ils ont trouvé cela pour déposer le cardinal Billot. Ce n'est pas une petite chose, un des plus grands théologiens de son époque, déposé comme cardinal, réduit à l'état de simple prêtre, car il n'était pas évêque. (A ce moment-là, il y avait encore des cardinaux diacres). C'était déjà la persécution. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Mgr Lefebvre + conférence à Montréal en 1982 Mer 4 Nov - 14:59 | |
| Le pape Pie XI a subi l'influence des progressistes
Le pape Pie XI a subi l'influence de ces progressistes qui se trouvaient déjà à Rome. Nous voyons là, précisément, une certaine différence entre les papes qui se sont succédé et pourtant, à cette époque, le pape Pie XI a fait des encycliques magnifiques. Ce n'était pas un libéral. Son encyclique contre le communisme Divini Redemptoris, son encyclique sur le Christ-Roi, instaurant la fête du Christ-Roi, donc le règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ, est magnifique. Son encyclique sur l'éducation chrétienne est absolument admirable et demeure aujourd'hui un document fondamental pour ceux qui veulent défendre l'école catholique. Donc au plan de la doctrine, le pape Pie XI était un homme admirable, mais faible dans le domaine de l'action pratique. Il était influençable. C'est ainsi qu'il a été très influencé lors de la guerre du Mexique et qu'il a donné l'ordre aux Cristeros, à ceux qui défendaient la religion catholique et combattaient pour le Christ-Roi, de faire confiance au gouvernement et de déposer les armes. Dès qu'ils ont déposé les armes, ils ont été tous massacrés. On se souvient encore, au Mexique, de ce massacre épouvantable. Le pape Pie XI a fait confiance au gouvernement qui l'a trompé. Après ce qui s'est passé, il s'est montré désolé. Il n'imaginait pas qu'un gouvernement qui lui avait promis de traiter avec honneur ceux qui défendaient leur foi, les ait ensuite tous massacrés. Ce sont en effet des milliers de Mexicains qui ont été massacrés à cause de leur foi. Déjà au début de ce siècle, nous nous trouvons dans certaines situations qui annoncent une division dans l'Église. Et nous arrivons lentement, mais sûrement à la veille du Concile. Le pape Pie XII a été un grand pape aussi bien dans ses écrits que dans sa manière de conduire l'Église. Et du temps de Pie XII la foi a été bien fermement maintenue et naturellement les progressistes ne l'aimaient pas, parce qu'il rappelait les principes fondamentaux de la théologie et de la Vérité. Alors est venu Jean XXIII, qui, lui, n'avait pas du tout le tempérament de Pie XII. Jean XXIII était un homme très simple, très familier. Il ne voyait de problèmes nulle part. Quand il a voulu faire son synode à Rome, on lui a dit : « Mais, Très Saint Père, un synode, ça se prépare, il faut au moins un an, peut-être deux pour préparer une telle réunion afin que les fruits soient nombreux et que les réformes puissent être vraiment étudiées et ensuite appliquées, pour que votre diocèse de Rome en tire profit. Cela ne peut pas se faire comme ça en l'espace de deux ou trois mois, et puis quinze jours de réunions, et tout ira bien. Ce n'est pas possible». « Ah, si, si, je connais, je sais, on va faire un petit synode, on va préparer cela en quelques mois et tout ira bien ». On a préparé le synode rapidement : commissions à Rome, tout le monde s'affaire : quinze jours de synode, et puis tout était fini. Le pape Jean XXIII était content, son petit synode avait été fait : résultat nul. Rien n'a changé dans le diocèse de Rome. La situation est restée exactement la même. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Mgr Lefebvre + conférence à Montréal en 1982 Mer 4 Nov - 15:01 | |
| La dérive avec le Concile
Cela a été la même chose pour le Concile. « J'ai l'intention de faire un concile ». Déjà Pie XII avait été sollicité par certains cardinaux pour réunir un concile. Mais il avait refusé, estimant que cela était impossible. On ne peut pas, disait-il, à notre époque faire un concile avec 2’500 évêques. Les pressions que l'on peut subir du fait des moyens de communication sociale sont trop dangereuses pour qu'on puisse réunir un concile. On risque d'être débordé. Et il n'avait pas fait de concile. Mais le pape Jean XXIII a dit : mais si, il ne faut pas être pessimiste ; il faut voir les choses avec confiance. On va se réunir pendant trois mois, avec tous les évêques du monde entier. On commence le 13 octobre, et puis entre le 8 décembre et le 25 janvier, tout est fini, tout le monde s'en va et retourne chez soi et on a fini le concile.Et le pape a lancé le concile ! Il a fallu le préparer quand même. Un concile cela ne se tient tout de même pas comme un synode. Alors, il a fallu le préparer deux ans avant. J'ai été personnellement nommé membre de la Commission centrale préparatoire, en tant qu'archevêque de Dakar et président de la Conférence épiscopale de l'ouest africain. Je suis donc venu à Rome pendant deux ans, au moins une dizaine de fois, pour participer aux réunions de cette Commission centrale préparatoire, qui était vraiment très importante puisque c'est à elle que tous les documents des commissions secondaires venaient pour être étudiés et soumis au concile. Il y avait dans cette commission soixante-dix cardinaux et une vingtaine d'archevêques et d'évêques, plus les experts. Mais ceux-ci n'étaient pas membres de la commission. Ils étaient là seulement pour être éventuellement consultés par les membres. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Mgr Lefebvre + conférence à Montréal en 1982 Mer 4 Nov - 15:03 | |
| L'apparition de la division
Or pendant ces deux années, les réunions se sont succédé et il est apparu clairement pour tous les membres qui étaient présents, qu'il y avait une division profonde à l'intérieur de l'Église. Une division profonde, pas accidentelle ou superficielle, mais une division profonde plus encore entre les cardinaux qu'entre les archevêques et évêques. A l'occasion des votes qui étaient faits, on voyait les cardinaux conservateurs voter d'une manière et les cardinaux progressistes d'une autre. Et tous les votes étaient toujours à peu près dans le même sens. Il est clair qu'il y avait une division réelle entre les cardinaux. Voici un petit incident que j'ai relaté dans un de mes livres Un évêque parle. Je l'ai souvent évoqué parce qu'il caractérise vraiment la fin de cette Commission centrale et le début du concile. C'était au cours de la dernière séance ; nous avions reçu auparavant deux documents sur le même sujet. Le cardinal Béa avait préparé Un texte De libertate religiosa, « De la liberté religieuse ». Le cardinal Ottaviani en avait préparé un autre : De tolerantia religiosa, « De la tolérance religieuse ». Sur le même sujet, déjà les deux titres étaient significatifs de deux conceptions différentes. Le cardinal Béa parlait de la liberté de toutes les religions et le cardinal Ottaviani de la liberté de la religion catholique et de la tolérance de l'erreur, tolérance des fausses religions. Comment cela pouvait-il s'arranger en commission ? Et dès le début, le cardinal Ottaviani a pointé le doigt sur le cardinal Béa et lui a dit : « Éminence, vous n'avez pas le droit de faire ce document ». Le cardinal Béa a répondu : « Pardon, j'avais parfaitement le droit de faire ce document en tant que président de la Commission de l'unité. Et par conséquent j'ai fait ce document sciemment. Et d'ailleurs je suis radicalement opposé à votre thèse ». Ainsi, deux cardinaux des plus éminents, le cardial Ottaviani, préfet du Saint-Office, et le cardinal Béa, confesseur du pape Pie XII, jésuite ayant une grande influence sur tous les cardinaux, qui était bien connu dans l'Institut biblique, qui avait fait des études bibliques tout à fait supérieures. Donc, deux personnalités éminentes qui s'opposaient sur une thèse fondamentale dans l'Église. Autre chose est la liberté de toutes les religions, c'est-à-dire que l'on met sur le même pied la liberté et l'erreur et puis de l'autre côté la liberté de la religion catholique et la tolérance des erreurs. C'est tout à fait différent. Traditionnellement l'Église a toujours été pour la thèse du cardinal Ottaviani et non pour celle du cardinal Béa qui est tout à fait libérale. Alors, le cardinal Ruffini, de Palerme, s'est levé et a dit : « Nous nous trouvons en présence de deux confrères qui sont opposés l'un à l'autre sur une question très importante dans l'Église. Nous allons être obligés d'en référer à l'autorité supérieure ». Très souvent, le pape venait présider nos réunions. Mais il n'était pas là à cette dernière réunion. Alors les cardinaux ont demandé de voter : « Nous ne voulons pas attendre d'aller voir le Saint-Père, nous allons voter ». On a fait un vote. Une moitié des cardinaux à peu près ont voté pour la thèse du cardinal Béa et l'autre pour celle du cardinal Ottaviani. Or, tous ceux qui avaient voté pour le cardinal Béa étaient les cardinaux de Hollande, d'Allemagne, de France, d'Autriche, tous ceux en général d'Europe et de l'Amérique du nord. Quant aux cardinaux traditionnels, ils étaient de la Curie romaine, de l'Amérique du sud et en général ceux de langue espagnole. C'était une véritable rupture dans l'Église. Et dès ce moment, je me suis demandé comment le concile allait se passer, avec des oppositions semblables sur des thèses aussi importantes. Qui va l'emporter ? Est-ce le cardinal Ottaviani avec les cardinaux de langue espagnole ou de langue latine, ou bien les cardinaux européens et ceux de l'Amérique du nord ? Et en effet la lutte a commencé immédiatement à l'intérieur du concile, dès les premiers jours. Le cardinal Ottaviani avait présenté la liste des membres qui faisaient partie des commissions préparatoires, en laissant pleine liberté à chacun de choisir ceux qu'il voulait. Parce qu'il était évident que nous ne nous connaissions pas. Nous arrivions chacun de notre diocèse, comment connaître les 2’500 évêques du monde ? On nous demande de voter pour désigner les membres des commissions du concile. Qui choisir ? Nous ne connaissions pas les évêques de l'Amérique du sud, d'Afrique du sud, de l'Inde... Alors le cardinal Ottaviani avait pensé : Rome a déjà fait un choix pour toutes les commissions préparatoires, cela pourrait être une indication pour aider les pères du concile à choisir. C'était tout à fait normal. Le cardinal Liénart s'est levé et a dit : « Nous n'acceptons pas cette manière de faire. Nous demandons quarante-huit heures de réflexion afin de mieux connaître ceux qui pourraient faire partie des différentes commissions. C'est une pression qui est exercée sur le jugement des pères. Nous ne l'acceptons pas ».Le concile avait commencé depuis deux jours et déjà c'était un violent affrontement entre les cardinaux. Et qu'est-ce qui s'est passé ? Pendant ces 48 heures, les cardinaux libéraux avaient déjà préparé des listes panachées de tous les pays du monde et ils les ont fait distribuer dans les boîtes à lettres de tous les pères du concile. Nous avons donc tous reçu une liste proposant : membres de telle commission, un tel, un tel... de différents pays. Beaucoup ont dit : après tout, pourquoi pas. Je ne les connais pas. Puisque la liste est déjà prête, il n'y a qu'à s'en servir. Quarante-huit heures après, c'est la liste des libéraux qui est venue en tête. Mais elle n'est pas passée aux deux tiers des voix comme le prévoyait le règlement du concile. Alors qu'allait faire le pape ? Le pape Jean XXIII allait-il faire une exception au règlement du concile ou l'appliquer ? Évidemment les cardinaux libéraux ont eu peur et se sont précipités chez le pape et ont dit : écoutez, on a plus de la moitié des voix, presque 60 %. Vous ne pouvez pas refuser cela. On ne va pas encore refaire une élection, on n'en sortira jamais. Cela représente bien la majorité du concile, il n'y a qu'à accepter cela. Et le pape Jean XXIII a accepté. Et dès le début, tous les membres des commissions du concile ont été nommés par la fraction libérale. On imagine quelle influence énorme cela allait avoir dans le concile.Je suis sûr que le pape Jean XXIII est mort prématurément de ce qu'il a vu et entrevu du concile. Lui qui pensait qu'au bout de quelques mois tout serait fini. Un concile de trois mois. On s'embrasse et tout le monde rentre chez soi, heureux et content de s'être rencontré à Rome et d'avoir fait une bonne petite réunion. Il a découvert que le concile était un monde et un endroit où il y aurait des échauffourées. Aucun texte n'est sorti de la première session du concile. Le pape Jean XXIII en a été bouleversé et je suis persuadé que cela a hâté sa mort. On a même dit que sur son lit de mort il aurait dit : « Arrêtez le concile, arrêtez le concile ». _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Mgr Lefebvre + conférence à Montréal en 1982 Mer 4 Nov - 15:05 | |
| Paul VI donne son appui aux libéraux Est venu le pape Paul VI. Et il est évident qu'il a donné son appui à la fraction libérale. Comment cela ? Dès le début de son pontificat, à la deuxième session du concile, il a nommé immédiatement quatre modérateurs. Alors qu'il y avait les dix présidents qui pendant la première session ont présidé les travaux du concile. Chacun d'entre eux présidait une séance, puis le deuxième, puis le troisième. Ils étaient à une table plus élevée que les autres. Ils dirigeaient le concile. Le pape Paul VI a immédiatement nommé quatre modérateurs et les présidents sont devenus des présidents d'honneur. Les quatre modérateurs sont devenus les véritables présidents du concile. Or qui étaient ces modérateurs ? Le cardinal Döpfner, de Munich, très très progressiste, très œcuménique. Le cardinal Suenens, que tout le monde connaît avec ses charismatiques et qui a fait des conférences en faveur du mariage des prêtres. Le cardinal Lercaro, connu pour son philocommunisme et qui avait un vicaire général inscrit au parti communiste. Et enfin le cardinal Agagianian. Lui, représentait un peu la fraction traditionnelle si l'on peut dire. C'était un homme très discret, très effacé, qui par conséquent n'a pas eu de véritable influence sur le concile. Mais les trois autres ont mené leur tâche tambour battant. Ils réunissaient constamment les cardinaux libéraux, ce qui fait qu'il y a eu une force considérable apportée à la fraction libérale du concile. Évidemment les cardinaux et les évêques traditionalistes se sont trouvés déjà dès ce moment comme mis de côté, méprisés. Quand le pauvre cardinal Ottaviani, aveugle, prenait la parole, s'il ne terminait pas au bout des dix minutes qui lui étaient accordées, on entendait des remous parmi les jeunes évêques pour le faire taire, lui faire comprendre qu'on en avait assez de l'entendre. Il fallait que ça cesse. Affreux. Ce vénérable cardinal, vénéré par tout Rome, qui a eu une influence énorme dans la sainte Église, préfet du Saint-Office, ce n'est pas une petite fonction. C'était scandaleux de voir comment étaient traités ceux qui étaient des traditionalistes. Monseigneur Staffa (il a été nommé après cardinal), très entreprenant, a été prié de se taire par la présidence du concile. Des choses inimaginables. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Mgr Lefebvre + conférence à Montréal en 1982 Mer 4 Nov - 15:08 | |
| La révolution dans l'Église Voilà comment s'est passé ce concile. Il est évident que toutes les thèses, tous les textes du concile ont été influencés par les cardinaux libéraux et les commissions libérales. Ce n'est pas étonnant que nous ayons eu des textes ambigus, favorables à des changements, à une véritable révolution dans l'Église. Est-ce que nous aurions pu faire quelque chose, nous qui représentions la fraction traditionnelle des évêques et des cardinaux ? Peu de choses en définitive. Nous étions 250, favorables au maintien de la Tradition et défavorables à des changements considérables dans l'Église : faux renouveau, faux œcuménisme, fausse collégialité. Nous étions opposés à ces choses là. Ces 250 évêques, évidemment, ont fait un peu de poids et dans certaines occasions les textes ont été quand même modifiés. Le mal a été un peu limité. Mais nous n'avons pas réussi à empêcher certaines thèses de passer. Particulièrement celle de la liberté religieuse, dont le texte a été refait cinq fois. Cinq fois la même thèse revenait toujours. Nous nous opposions toujours. Il y avait toujours 250 voix contre. Alors le pape Paul VI a fait ajouter deux petites phrases dans le texte en disant : il n'y a rien dans ce texte qui soit contraire à la doctrine traditionnelle de l'Église et l'Église demeure toujours la Vérité et l'unique Église du Christ. Alors, les évêques espagnols en particulier, ont dit : eh bien puisque le pape a ajouté cela, maintenant il n'y a plus de problème, puisqu'il n'y a rien contre la Tradition. Si les choses sont contradictoires, cette petite phrase contredit tout ce qui est à l'intérieur du texte. C'est un schéma contradictoire. On ne peut pas accepter cela. Alors il est resté seulement, si je me souviens bien, 74 évêques qui sont demeurés contre. C'est le seul schéma qui ait rencontré une telle opposition : 74 sur 2 500, c'est peu de choses ! Alors le concile terminé, il ne faut pas s'étonner des réformes qui ont été faites. Depuis toute l'histoire du libéralisme, les libéraux ayant été victorieux à l'intérieur du concile, ils ont exigé du pape Paul VI des places dans les Congrégations romaines. Et de fait, les places importantes ont été données aux progressistes. Dès qu'un cardinal mourait, ou une occasion quelconque qui permettait au pape Paul VI d'écarter un cardinal traditionaliste, il mettait immédiatement un cardinal libéral à la place. C'est ainsi que Rome s'est trouvée occupée par les libéraux. C'est un fait que l'on ne peut pas nier, ni que les réformes du concile ont été des réformes qui respirent cet esprit d'oecuménisme, un esprit protestant ni plus, ni moins. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Mgr Lefebvre + conférence à Montréal en 1982 Mer 4 Nov - 15:16 | |
| La réforme liturgique
Le plus grave a été la réforme liturgique. Elle a été opérée, on le sait, par un père bien connu : Bugnini, qui avait préparé cela bien longtemps à l'avance. Déjà en 1955, le père Bugnini faisait traduire les textes protestants par Mgr Pintonello, aumônier général des armées italiennes, qui avait passé beaucoup de temps en Allemagne pendant l'occupation, car lui ne connaissait pas l'allemand. C'est Mgr Pintonello qui m'a dit à moi-même qu'il avait traduit les livres liturgiques protestants pour le père Bugnini, qui, à ce moment-là, n'était qu'un petit membre d'une commission liturgique. Il n'était rien. Après il a été professeur de liturgie au Latran. Le pape Jean XXIII l'en a fait partir à cause de son modernisme, de son progressisme. Eh bien, il s'est retrouvé président de la Commission de la réforme de la liturgie. C'est tout de même invraisemblable. J'ai eu l'occasion de constater moi-même quelle était l'influence du père Bugnini. On se demande comment une chose comme celle-ci a pu se passer à Rome. J'étais, en ce temps-là, tout de suite après le concile, supérieur général de la Congrégation des Pères du Saint-Esprit et nous avions à Rome une association des supérieurs généraux. Nous avons demandé au père Bugnini de nous expliquer ce qu'était sa nouvelle messe, parce qu'enfin tout de même, ce n'était pas un petit événement. Après le concile, tout de suite on entend parler messe normative, messe nouvelle, novus ordo, qu'est-ce c'est que cette affaire ? On n'a pas parlé de cela au concile. Qu'est-ce qui se passe ? Alors, nous avons demandé au père Bugnini de bien vouloir l'expliquer lui-même aux quatre-vingt-quatre supérieurs généraux qui se sont réunis, au nombre desquels j'étais par conséquent. Le père Bugnini, avec beaucoup de bonhomie, nous a expliqué ce que c'était que la messe normative : on va changer ça, on va changer ça, on va mettre un autre offertoire, on pourra choisir les canons, on pourra réduire les prières de la communion, on pourra avoir plusieurs schémas pour le début de la messe. On pourra dire la messe en langue vernaculaire. Nous nous regardions en nous disant : ce n'est pas possible ! Il parlait absolument comme s'il n'y avait jamais eu une messe dans l'Église avant lui. Il parlait de sa messe normative comme d'une invention nouvelle. Personnellement, j'ai été tellement bouleversé, alors que je prends d'habitude assez facilement la parole pour m'opposer à ceux avec lesquels je ne suis pas d'accord, que je suis resté muet. Je ne pouvais pas sortir un mot. Ce n'est pas possible que ce soit à cet homme qui est là devant moi qu'est confiée toute la réforme de la liturgie catholique, du Saint Sacrifice de la messe, des sacrements, du bréviaire, de toutes nos prières. Où allons-nous ? Où va l'Église ? Deux supérieurs généraux ont eu le courage de se lever. Et l'un d'eux a questionné le père Bugnini : « Est-ce une participation active, est-ce une participation corporelle, c'est-à-dire des prières vocales, ou bien est-ce que c'est la participation spirituelle ? En tout cas, vous avez tellement parlé de la participation des fidèles, qu'il semble que vous ne justifiez plus la messe sans fidèles puisque toute votre messe a été faite en fonction de la participation des fidèles. Nous, bénédictins, nous célébrons nos messes sans fidèles. Alors est-ce que nous devons continuer à dire nos messes privées, puisque nous n'avons pas de fidèles qui y participent ? » Je vous répète exactement ce qu'a dit le père Bugnini, je l'ai encore dans les oreilles tant cela m'a frappé : « A vrai dire, on n'y a pas pensé », a-t-il dit ! Après, un autre s'est levé et a dit : « Mon révérend père, vous avez parlé : on va supprimer ceci, supprimer cela, remplacer ceci par cela, et toujours des prières plus courtes, j'ai l'impression que votre nouvelle messe on va la dire en dix, douze minutes, un petit quart d'heure, ce n'est pas raisonnable, ce n'est pas respectueux pour un tel acte de l'Église ». Eh bien, il lui a répondu ceci : « On pourra toujours ajouter quelque chose ». Est-ce sérieux ? Je l'ai entendu moi-même. Si c'était quelqu'un qui me l'avait raconté, j'aurais presque douté, mais je l'ai entendu moi-même. Après, au moment où cette messe normative a Commencé à se réaliser, j'étais tellement épouvanté que nous avons fait une petite réunion avec quelques prêtres, quelques théologiens, dont est sorti le « bref examen critique » qui a été porté au cardinal Ottaviani. Je présidais cette petite réunion. On s'est dit : il faut aller trouver les cardinaux. On ne peut pas laisser faire cela sans réagir. Alors, je suis allé trouver moi-même le secrétaire d'État, le cardinal Cicognani et je lui ai dit : « Éminence, vous n'allez pas laisser passer cela. Ce n'est pas possible. Qu'est-ce que c'est que cette nouvelle messe ? C'est une révolution dans l'Église, une révolution dans la liturgie ». Le cardinal Cicognani, qui était le secrétaire d'État de Paul VI, s'est pris la tête dans les mains et m'a dit : « Oh, Monseigneur, je sais bien. Je suis d'accord avec vous, mais qu'est-ce que je peux faire ? Le père Bugnini peut entrer dans le bureau du Saint-Père et lui faire signer ce qu'il veut ». C'est le cardinal secrétaire d'État qui m'a dit cela! Donc, le secrétaire d'État, la personnalité numéro deux de l'Église après le pape était mis en état d'infériorité par rapport au père Bugnini. Il pouvait entrer chez le pape quand il voulait et lui faire signer ce qu'il voulait. Alors cela peut expliquer pourquoi le pape Paul VI aurait signé des textes qu'il n'aurait pas lus. Il l'a dit au cardinal Journet, qui était un homme très réfléchi, professeur à l'université de Fribourg, en Suisse, un grand théologien. Quand le cardinal Journet a vu cette définition de la messe dans l'Instruction qui précède le nouvel ordo, il a dit : on ne peut pas accepter cette définition de la messe ; il faut que j'aille à Rome voir le pape. Il y est allé et a dit : « Très Saint-Père, vous ne pouvez pas laisser cette définition, elle est hérétique. Vous ne pouvez pas continuer à laisser votre signature sous une chose comme celle-là ». Et le Saint-Père lui aurait répondu (le cardinal Journet ne me l'a pas dit à moi-même, mais à quelqu'un qui me l'a répété) « Eh bien, à vrai dire, je ne l'ai pas lu. J'ai signé sans lire ». Évidemment, si le père Bugnini avait une telle influence sur lui, c'est possible. Il disait au Saint-Père : « Vous pouvez signer » - « Mais vous avez fait bien attention » - « Oui, vous pouvez signer ». Et il a signé. Et ce n'est pas passé par le Saint-Office. Et cela je le sais, car le cardinal Seper lui-même m'a dit qu'il était absent lorsque le nouvel ordo a été édité et que cela n'était pas passé par le Saint-Office. Donc, c'est bien le père Bugnini qui a obtenu cette signature, qui a peut-être contraint le pape, nous ne savons pas, mais qui avait sans aucun doute une influence extraordinaire sur le Saint-Père. Troisième fait dont j'ai été moi-même le témoin, à propos du père Bugnini : à l'occasion de la permission qui était en train d'être accordée de donner la communion dans la main (encore une chose horrible !) je me suis dit que je ne pouvais pas laisser passer cela. Il faut que j'aille voir le cardinal Guth - un Suisse - qui était préfet de la Congrégation du culte. Je suis donc allé à Rome, où le cardinal Guth m'a reçu très aimablement, immédiatement et m'a dit : « Je vais faire venir mon second, l'archevêque Antonini, afin qu'il puisse entendre ce que vous dites ». Et nous avons parlé. J'ai dit : Écoutez, vous qui êtes responsable de la Congrégation du culte, vous n'allez pas laisser paraître ce décret autorisant la communion dans la main. Imaginez-vous tous les sacrilèges que cela va représenter. Imaginez le manque de respect de la sainte Eucharistie qui va se répandre dans toute l'Église. C'est inadmissible, vous ne pouvez pas laisser faire une chose pareille. Déjà des prêtres commencent à donner la communion de cette manière. Il faut arrêter cela immédiatement. Et avec cette nouvelle messe ils prennent toujours le petit canon, le second qui est très bref. A ce propos, le cardinal Guth a dit à Mgr Antonini : « Voyez, j'avais dit que cela arriverait, que des prêtres prendraient le canon le plus court, pour aller plus vite, pour en finir plus vite avec la messe ». Après, le cardinal Guth m'a dit : « Monseigneur si on me demande mon avis, (quand il disait « on », c'était du pape qu'il s'agissait, puisque personne n'était au-dessus de lui que le pape), mais je ne suis pas sûr que l'on me le demande (lui, préfet de la Congrégation du culte, chargé de tout ce qui touche au culte, à la liturgie !) je me mettrai à genoux, Monseigneur, devant le pape et je lui dirai : Très Saint-Père ne faites pas cela, ne signez pas ce décret. Je me mettrai à genoux Monseigneur. Mais je ne sais pas si l'on m'interrogera, car ce n'est pas moi qui commande ici ». Cela je l'ai entendu de mes oreilles. Il faisait allusion à Bugnini, qui était le troisième dans la Congrégation du culte. Il y avait le cardinal Guth, l'archevêque Antonini et le père Bugnini, président de la Commission de la liturgie. Il faut avoir entendu cela ! Il faut comprendre aussi mon attitude, lorsque l'on me dit : vous êtes un dissident, un désobéissant, un rebelle. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Mgr Lefebvre + conférence à Montréal en 1982 Mer 4 Nov - 15:19 | |
| Infiltrés dans l'Église pour la détruire
Oui je suis un rebelle. Oui je suis un dissident. Oui je suis un désobéissant à ces gens-là, à des Bugnini. Parce que ce sont ces gens qui se sont infiltrés dans l'Église pour la détruire. Ce n'est pas possible autrement. Alors, on va contribuer à la destruction de l'Église ? On va dire : oui, oui, amen, même si c'est l'ennemi qui a pénétré jusqu'auprès du Saint-Père et qui peut faire signer ce qu'il veut au Saint-Père ? Sous quelles pressions ? Nous n'en savons rien. Il y a des choses cachées qui nous échappent évidemment. Certains disent que c'est la franc-maçonnerie. C'est possible, je n'en sais rien. En tout cas, il y a un mystère. Comment un père qui n'est pas cardinal, pas même évêque, un père encore très jeune à ce moment-là, qui est monté contre la volonté du pape Jean XXIII qui l'avait chassé de l'université du Latran, qui est monté, monté et qui est arrivé au sommet, qui se moque du cardinal Secrétaire d'État, qui se moque du cardinal préfet de la Congrégation du culte, qui va directement chez le Saint-Père et qui lui fait signer ce qu'il veut. On n'a jamais vu une chose pareille dans la sainte Église. Tout passe toujours par les autorités. On fait des commissions. On étudie les dossiers. Mais ce bonhomme-là était tout puissant !
C'est lui qui a fait venir ces pasteurs protestants pour changer notre messe. Ce n'est pas le cardinal Guth. Ce n'est pas le cardinal secrétaire d'État. Ce n'est peut-être pas même le pape. C'est lui. Quel est cet homme que Bugnini ?
Un jour, celui qui l'a précédé à la tête de la Commission de la liturgie, l'ancien abbé de Saint-Paul-hors-les-murs, bénédictin, m'a dit : « Monseigneur, ne me parlez pas du père Bugnini ; j'en sais trop sur lui. Ne me demandez pas ce qu'il est ». Mais je lui ai rétorqué : « Mais dites-moi, il faut que l'on sache, il faut que les choses se découvrent ». « Je ne puis pas vous parler de Bugnini ». Pourtant, il le connaissait bien. C'est probablement lui qui avait demandé à Jean XXIII de le faire partir de l'université du Latran.
Alors tout cet ensemble de choses nous montre que l'ennemi a pénétré à l'intérieur de l'Église, comme le disait déjà saint Pie X ; il est dans les plus hauts sommets, comme l'a annoncé Notre-Dame de la Salette, et comme c'est sans doute aussi l'objet du troisième secret de Fatima.
Eh bien, si l'ennemi est vraiment à l'intérieur de l'Église, est-ce qu'il faut lui obéir ? Oui, mais il représente le pape. D'abord, nous n'en savons rien. Nous ne savons pas exactement ce que pense le pape.
J'ai tout de même des preuves personnelles que le pape Paul VI était très influencé par le cardinal Villot. On a dit que le cardinal Villot était franc-maçon. Je n'en sais rien. Il y a eu des choses. On a photocopié des lettres de francs-maçons adressées au cardinal Villot. Je n'en ai pas la preuve. En tout cas, le cardinal Villot avait une influence considérable sur le pape. Il a réuni dans ses mains tous les pouvoirs à Rome. Il était devenu le maître, bien plus que le pape. Tout passait par ses mains. Cela, je le sais. Je suis allé voir un jour le cardinal Wright, au sujet du catéchisme canadien. Et je lui ai dit : « Regardez ce catéchisme. Est-ce que vous connaissez ces petits livres intitulés Rupture ? C'est abominable. On enseigne aux enfants à rompre : il faut rompre avec la famille, avec la société, avec la Tradition... voilà le catéchisme qu'on enseigne aux enfants du Canada, avec l'imprimatur de Mgr Couderc. C'est vous qui êtes chargé du catéchisme pour le monde entier, vous êtes d'accord avec ce catéchisme ? » « Non, non, m'a-t-il dit, ce catéchisme n'est pas catholique » - « Il n'est pas catholique ? Dites-le tout de suite à la Conférence des évêques du Canada. Dites-leur d'arrêter, de jeter ce catéchisme au feu et de reprendre les vrais catéchismes ». - « Comment voulez-vous que je m'oppose à une Conférence épiscopale ? »J'ai dit alors : c'est fini. Il n'y a plus d'autorité dans l'Église. C'est terminé. Si Rome ne peut plus rien dire à une conférence épiscopale, même si elle est en train de détruire la foi chez les enfants, alors c'est la fin de l'Église. Et nous en sommes là : Rome a peur des conférences épiscopales. Ces conférences sont abominables. En France, une campagne se déroule menée par les évêques en faveur de la contraception. Ils ont été embrigadés, je pense, par le gouvernement socialiste qui fait maintenant passer constamment à la télévision ce slogan : « Prenez la pilule pour empêcher l'avortement ». Ils n'ont rien trouvé de mieux et font une propagande insensée en faveur de la pilule. Pour des fillettes de douze ans, la pilule est remboursée, afin d'éviter l'avortement ! Et les évêques approuvent ! Dans le bulletin du diocèse de Tulle, qui est mon ancien diocèse, et que je continue de recevoir, il y avait des documents officiels en faveur de la contraception, émanant de l'évêque Mgr Bruneau, un ancien supérieur général des Sulpiciens. Un des meilleurs évêques de France. C'est comme ça! _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Mgr Lefebvre + conférence à Montréal en 1982 Mer 4 Nov - 15:21 | |
| Pourquoi je n'obéis pas
Que faut-il faire ? On me dit : vous devez obéir, vous êtes un désobéissant, vous n'avez pas le droit de continuer ce que vous faites, vous divisez l'Église. Qu'est-ce qu'une loi? Qu'est-ce qu'un décret ? Qu'est-ce qui nous oblige à l'obéissance ? Une loi, dit Léon XIII, est une ordonnance de la raison pour le bien commun, mais pas pour le mal commun - pour le bien. C'est si évident que si c'est pour le mal, ce n'est plus une loi. Léon XIII disait explicitement cela dans son encyclique Libertas. Une loi qui n'est pas pour le bien commun n'est plus une loi et on ne doit pas lui obéir. Beaucoup de canonistes à Rome disent que la messe de Bugnini n'est pas une loi. Il n'y a pas eu de loi pour la nouvelle messe. C'est simplement une autorisation, un permis. Admettons même qu'il y ait eu une loi venant de Rome, une ordonnance de la raison au bien commun et non pas au mal commun. Or la nouvelle messe est en train de détruire l'Église, de détruire la foi. C'est évident. L'archevêque de Montréal, Mgr Grégoire, dans une lettre qui a été publiée, a été très courageux. Il est un des rares évêques qui ait osé écrire une lettre dans laquelle il a dénoncé les maux dont souffrait l'Église à Montréal. « Nous sommes désolés de voir l'abandon des paroisses par un grand nombre de fidèles. Nous attribuons cela, en grande partie, à la réforme liturgique ». Il a eu le courage de dire cela. Nous nous trouvons devant une véritable conjuration à l'intérieur de l'Église de la part des cardinaux actuels, comme le cardinal Knox, qui a fait cette fameuse enquête sur la messe latine et la messe de saint Pie V dans le monde entier. C'est un mensonge clair et évident pour influencer le pape Jean-Paul II, pour qu'il dise : si ce n'est que ce petit nombre qui veut la Tradition, ça va tomber de soi. Ça ne vaut rien. Alors que le pape, lorsqu'il m'a reçu en audience en novembre 1978, était prêt à signer un acte, comme quoi les prêtres pouvaient dire la messe de leur choix. Il était prêt à faire cela. Mais il y a à Rome un groupe de cardinaux qui est farouchement opposé à la Tradition. Le cardinal Casaroli, le cardinal préfet de la Congrégation des religieux, le cardinal Baggio, préfet de la Congrégation des évêques, un poste très important, il assure la nomination des évêques. Et puis le fameux Virginio Lévi, qui est le second de la Congrégation du culte et qui est peut-être pire que Bugnini. Et puis, il y a le cardinal Hamer, archevêque belge, le second du Saint-Office, originaire de la région de Louvain, imbu de toutes les idées modernistes de Louvain. Ils sont farouchement opposés à la Tradition. Ils ne veulent pas en entendre parler. Je crois que s'ils pouvaient m'étouffer, ils le feraient. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Mgr Lefebvre + conférence à Montréal en 1982 Mer 4 Nov - 15:23 | |
| Qu'on nous laisse au moins la liberté
Ils se liguent contre moi dès qu'ils savent que je fais un effort auprès du Saint-Père pour essayer d'obtenir cette liberté de la Tradition. Qu'on nous laisse la paix ; qu'on nous laisse prier comme on a prié pendant des siècles ; qu'on nous laisse continuer ce que nous avons appris au séminaire ; qu'on nous laisse continuer ce que vous avez appris lorsque vous étiez jeunes, c'est-à-dire la meilleure manière de nous sanctifier. On nous a appris cela au séminaire. J'ai pratiqué cela quand j'étais prêtre. Pendant que j'étais évêque, j'ai moi-même dit à tous mes prêtres, à tous mes séminaristes : voilà ce qu'il faut faire pour devenir saint. Aimez le Saint Sacrifice de la messe, celle qui vous est donnée par l'Église, les sacrements, le catéchisme. Surtout ne changez rien. Gardez la Tradition qui dure depuis vingt siècles. C'est cela qui nous sanctifie, c'est cela qui a sanctifié les saints. Maintenant il faudrait tout changer. Ce n'est pas possible. Qu'on nous laisse au moins la liberté ! Eh bien, évidemment, quand ils entendent cela, immédiatement ils vont chez le Saint-Père et lui disent : « Rien pour Mgr Lefebvre. Rien pour la Tradition. Surtout ne revenez pas en arrière ». Alors comme ce sont des cardinaux très importants, le cardinal Casaroli, Secrétaire d'État et puis les autres, le pape n'ose pas. Il y a quelques cardinaux qui seraient plutôt pour un règlement favorable, comme le cardinal Ratzinger. C'est lui qui a remplacé le cardinal Seper, mort à Noël en 1981. Le cardinal Ratzinger était pourtant très libéral au moment du concile. C'était un ami de Rahner, de Hans Kùng, de Schillebeeckx. Mais du fait de sa nomination à Munich, d'être archevêque d'un diocèse, lui a ouvert un peu les yeux. Il est certainement maintenant beaucoup plus conscient du danger des réformes et plus désireux de revenir à des normes traditionnelles, avec le cardinal Palazzini, qui est chargé de la Congrégation des béatifications et le cardinal Oddi, chargé de la Congrégation du clergé. Ces trois cardinaux seraient désireux de laisser la liberté. Mais les autres ont encore beaucoup d'influence sur le Saint-Père... J'étais à Rome il y a cinq semaines, pour voir le cardinal Ratzinger qui est nommé par le pape pour remplacer le cardinal Seper auprès de la Fraternité, auprès de moi, comme intermédiaire personnel entre le pape et moi. Le cardinal Seper avait été nommé à l'occasion de l'audience que m'avait accordée le pape Jean-Paul II, qui avait fait venir le cardinal Seper et qui lui avait dit : Éminence, c'est vous qui entretiendrez les relations entre Mgr Lefebvre et moi-même. Vous serez mon intermédiaire. Et maintenant, il a nommé le cardinal Ratzinger. Je suis allé le voir et j'ai parlé avec lui pendant une heure trois quarts. Certainement, le cardinal Ratzinger semble plus positif et plus capable de faire aboutir une bonne solution. La seule difficulté qui demeure assez aiguë actuellement, c'est la messe. Cela a toujours été la messe en définitive, depuis le début. Parce qu'ils savent très bien que je ne suis pas contre le concile. Il y a des choses que je n'accepte pas dans le concile. Je n'ai pas signé le schéma sur la liberté religieuse ; je n'ai pas signé le schéma sur l'Église dans le monde. Mais on ne peut pas dire que je suis contre le concile, mais il y a des choses que l'on ne peut pas accepter, qui sont contraires à la Tradition. Cela ne devrait pas les gêner outre mesure, puisque le pape lui-même a dit : Il faut voir le concile à la lumière de la Tradition. Si on voit le concile à la lumière de la Tradition, moi, cela ne me dérange en rien. Je veux bien signer cette phrase-là, parce que tout ce qui est contraire à la Tradition est à rejeter évidemment. Au cours de l'audience qu'il m'a accordée le pape m'a demandé : Alors êtes-vous prêt à signer cette formule ? J'ai répondu : « C'est vous-même qui l'avez employée et je suis prêt à la signer » - « Alors, a-t-il dit, il n'y a pas de difficultés dogmatiques entre nous ? » J'ai répondu : « J'espère bien » - « Maintenant qu'est-ce qui reste ? Vous acceptez le pape ?» - « Bien sûr que nous reconnaissons le pape et nous prions pour le pape dans tous nos séminaires. Nous sommes peut-être les seuls séminaires dans le monde où l'on prie pour le pape. Et puis nous avons beaucoup de respect pour le pape. Quand le pape m'a demandé de venir, je suis toujours venu. Mais il y a la question de la liturgie, ai-je dit, qui est vraiment très difficile. La liturgie est en train de démolir l'Église, de démolir les séminaires. C'est une question très importante » - « Mais non. C'est une question disciplinaire. Ce n'est pas très grave. S'il n'y a plus que cela, je crois que cela peut s'arranger ». Puis le pape a appelé le cardinal Seper, qui est venu immédiatement. S'il n'était pas venu, je crois que le pape aurait été prêt à signer un arrangement. Le cardinal Seper est arrivé, et le pape lui a dit : « Je crois que les choses ne sont pas si difficiles à arranger avec Mgr Lefebvre. Je crois que l'on pourrait arriver à une solution. Il n'y a plus que la question de la liturgie qui est un peu difficile » - « Ah, n'accordez rien à Mgr Lefebvre, s'est écrié le cardinal. Ils font de la messe de saint Pie V un drapeau » - « Un drapeau, j'ai dit, bien sûr, c'est le drapeau de notre foi la sainte messe, Mysterium fidei. C'est le grand mystère de notre foi. C'est clair, c'est notre drapeau ; c'est l'expression de notre foi ». Mais cela a beaucoup impressionné le Saint Père qui a paru changer presque immédiatement. A mon sens, cela a montré que le pape n'est pas un homme fort. S'il avait été un homme fort il aurait dit : « C'est moi qui vais voir ça. On va arranger ça ». Non, tout de suite, il a eu comme peur. Il est devenu craintif et, au moment où il sortait de son bureau, il a dit au cardinal Seper : « Vous pourriez parler dès maintenant. Vous pourriez essayer d'arranger les choses avec Mgr Lefebvre. Vous pouvez rester ici. Moi je suis obligé d'aller voir le cardinal Baggio. Il a énormément de dossiers à me montrer au sujet des évêques. Il faut que je parte ». Et en partant, il m'a dit : « Arrêtez Monseigneur. Arrêtez ». Il était transformé. En quelques minutes il était complètement change. C'est au cours de cette audience que je lui ai montré une lettre que j'avais reçue d'un évêque polonais. Il m'avait écrit un an avant, pour me dire qu'il me félicitait de l'œuvre que j'ai fondée à Écône, de ces prêtres que je faisais. Il souhaitait que je maintienne la messe ancienne dans toute la Tradition. Et il ajoutait : je ne suis pas le seul. Nous sommes plusieurs évêques à Vous admirer, à admirer votre séminaire et la formation que vous donnez à vos prêtres et la Tradition que vous maintenez dans l'Église, parce que nous, on nous oblige à prendre la nouvelle liturgie pour faire perdre la foi à nos fidèles. Voilà ce que disait cet évêque polonais. Alors j'ai pris cette lettre dans ma poche quand je suis allé voir le Saint-Père, parce que je me suis dit : il va sûrement me parler de la Pologne. Et ça n'a pas manqué. Il m'a dit : « Mais vous savez, en Pologne, ça va très bien. Pourquoi vous n'acceptez pas les réformes? En Pologne, il n'y a pas de problèmes. On regrette seulement le latin. Nous étions très attachés au latin parce que cela nous liait à Rome et nous sommes très romains. C'est regrettable, mais qu'est-ce que vous voulez que je fasse, il n'y a plus de latin dans les séminaires, ni dans le bréviaire, ni dans la messe. Il n'y a plus de latin. C'est bien malheureux, mais c'est comme ça. Voyez en Pologne, on a pris les réformes, ça ne pose aucun problème : nos séminaires sont pleins, nos églises sont pleines ». J'ai dit au Saint-Père : « Permettez que je vous montre une lettre que j'ai reçue de Pologne ». Je la lui ai montrée. Quand il a vu le nom de l'évêque il a dit : « Oh! C'est le pire ennemi des communistes » - « Oh, c'est une bonne référence ». Et le pape a lu la lettre attentivement. Je regardais son visage pour voir quelle était sa réaction devant ces paroles dites deux fois dans la lettre : on nous oblige à prendre la réforme liturgique pour faire perdre la foi à nos fidèles. Cela évidemment, ça passait un peu difficilement. A la fin il m'a dit : « Vous avez reçu cette lettre comme ça ?» - « Oui, c'est une photocopie que je vous porte ». - « Oh, ça doit être un faux ». Qu'est-ce que je pouvais dire ? Je ne pouvais plus rien répondre. Le pape me dit : « Vous savez les communistes sont très habiles pour essayer de provoquer des divisions dans les épiscopats ». Alors d'après lui, ce gérait une lettre fabriquée par les communistes qui m'aurait été envoyée. Mais j'en doute fort, parce que cette lettre a été postée en Autriche et je suppose que son auteur a eu peur de la mainmise des communistes sur sa lettre et qu'elle n'arrive pas. Aussi a-t-elle été postée en Autriche. J'ai répondu à cet évêque, mais je n'ai plus rien reçu de lui. C'est pour dire que je pense qu'il y a, aussi en Pologne, des divisions profondes. D'ailleurs, il y en a toujours eues entre les prêtres de la Paix et ceux qui veulent garder la Tradition. Cela a été tragique derrière le rideau de fer. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Mgr Lefebvre + conférence à Montréal en 1982 Mer 4 Nov - 15:25 | |
| L'influence des communistes sur Rome
Il faut lire le livre Moscou et le Vatican, du père jésuite Lepidi. Il est extraordinaire. Il montre l'influence qu'ont les communistes à Rome et qu'ils arrivent à faire nommer des évêques et en particulier même, deux cardinaux : le cardinal Lekaï et le cardinal Tomaseck. Le cardinal Lekaï, successeur du cardinal Mindszenty, et le cardinal Tomaseck, successeur du cardinal Beran, qui ont été des héros et des martyrs de la foi. A leur place on a mis des prêtres de la Paix, donc des gens qui sont décidés avant tout à s'entendre avec les gouvernements communistes et qui persécutent les prêtres traditionalistes. Les prêtres qui vont secrètement baptiser quelqu'un dans la campagne ou faire des catéchismes secrètement pour continuer leur œuvre de pasteurs de l'Église catholique sont poursuivis par ces évêques qui leur disent : vous n'avez pas le droit de ne pas respecter les règlements des gouvernements communistes. Vous nous faites du tort en agissant autrement. Et ces prêtres sont prêts à donner leur vie pour garder la foi des enfants, pour garder la foi dans les familles, pour donner les sacrements à des personnes qui en ont besoin. Évidemment, dans ces pays, il faut toujours demander des autorisations, s'ils vont porter le Saint Sacrement à l'hôpital, ou faire n'importe quoi. S'ils sortent de leur sacristie, ils sont obligés de demander au P.C. s'il les autorise à faire ceci ou cela. C'est impossible. Les gens meurent sans sacrements. Les enfants ne sont plus éduqués chrétiennement. Alors ils font cela bien sûr en cachette. Et s'ils sont pris, ce sont les évêques eux-mêmes qui les poursuivent. C'est effrayant. Ce n'est pas le cardinal Wyszynski, ni le cardinal Slipyi, ni le cardinal Mindszenty, ni le cardinal Béran qui auraient fait des choses comme cela. Eux, au contraire, ils poussaient les bons prêtres en leur disant : allez-y, allez-y. Si vous allez en prison, vous aurez fait votre devoir de prêtre. Si vous devez être martyrs, vous serez martyrs. Cela montre l'influence exercée sur Rome et que l'on a peine à imaginer. On ne peut pas le croire. Moi, je n'ai jamais été contre le pape. Je n'ai jamais dit que le pape n'était pas pape. Je suis absolument pour le pape, pour le successeur de Pierre. Je ne veux pas me séparer de Rome. Mais je suis contre le modernisme, contre le progressisme, contre toute cette influence mauvaise, néfaste du protestantisme dans les réformes et contre toutes ces réformes qui nous empoisonnent et empoisonnent la vie des fidèles. Alors on me dit : vous êtes contre le pape. Non, je ne suis pas contre le pape. Au contraire, je viens au secours du pape. Car le pape ne eut pas être moderniste, être progressiste. Même s'il laisse faire, c'est par faiblesse. Cela peut arriver. Saint Pierre avait été faible aussi devant saint Paul vis-à-vis des juifs. Et saint Paul le lui a reproché durement : « Vous ne marchez pas selon l'Évangile » a dit saint Paul à saint Pierre. Il était pape saint Pierre et saint Paul lui a si reproché. Il le dit avec vigueur : « J'ai reproché au chef de l'Église qu'il ne marchait pas selon la loi de l'Évangile ». C'était grave de dire cela au pape. Et sainte Catherine de Sienne, elle aussi, a fait des reproches véhéments à des papes. Eh bien, nous avons la même attitude. Nous disons : Très Saint-Père vous ne faites pas votre devoir. Vous devriez revenir à la Tradition si vous voulez que l'Église refleurisse. Si vous laissez persécuter la Tradition par tous ces cardinaux, par tous ces évêques qui sont modernistes, vous allez faire la ruine de l'Église. Je suis sûr que dans son cœur le pape est profondément inquiet et qu'il cherche un moyen de renouveler I'Église et j'espère qu'avec nos prières, avec nos sacrifices, avec les prières de ceux qui aiment la sainte Église, qui aiment le pape, je suis sûr que nous arriverons. Et puis surtout avec la dévotion à la Très Sainte Vierge. Si nous prions la Très Sainte Vierge, elle ne peut pas abandonner son Fils, elle ne peut pas abandonner l'Église, que son Fils a fondée, l'épouse mystique de son Fils. Ce sera difficile, ce sera un miracle, mais nous arriverons. Mais, pour moi, je ne veux pas que l'on me fasse dire que la nouvelle messe est bonne, qu'elle est simplement moins bonne que l'autre, mais qu'elle est bonne. Je ne peux pas dire cela. Je ne peux pas dire que ces sacrements sont bons. Ils ont été faits par les protestants. Ils ont été faits par Bugnini. Et Bugnini lui-même a dit le 19 mars 1965, comme on peut le lire dans l’Osservatore Romano et dans la Documentation catholique, qui ont publié la traduction du discours de Bugnini : « Nous devons enlever de nos prières catholiques et de la liturgie catholique tout ce qui peut être l'ombre d'un achoppement pour nos frères séparés. C'est-à-dire pour les protestants ». Le 19 mars 1965, donc avant toutes les réformes. Est-ce que c'est possible que nous allions demander maintenant aux protestants à propos du Saint Sacrifice de la messe, de nos sacrements, de toutes nos prières, de notre catéchisme : en quoi n'êtes-vous pas d'accord ? Vous n'aimez pas cela, vous n'aimez pas cela... Bon, on va le supprimer. Ce n'est pas possible. On ne sera peut-être pas hérétique, mais la foi catholique sera diminuée. C'est comme cela que l'on ne croit plus aux limbes, au purgatoire, à l'enfer. On ne croit plus au péché originel, on ne croit plus aux anges. On ne croit plus à la grâce. On ne parle plus du surnaturel. C'est la fin de notre foi. Alors, nous devons maintenir absolument notre foi et prier la Très Sainte Vierge, parce que, par nous-mêmes, c'est une entreprise de géants que nous voulons entreprendre et sans le secours du Bon Dieu, nous n'y parviendrons pas. Je me rends compte de ma faiblesse, de mon isolement. Qu'est-ce que je peux faire tout seul devant le pape ? Devant les cardinaux ? Je n'en sais rien. Je vais comme un pèlerin, avec mon bâton de pèlerin. Je vais dire : gardez la foi, gardez la foi. Soyez plutôt martyr que d'abandonner votre foi. Il faut garder les sacrements et le Saint Sacrifice de la messe. On ne peut pas dire : oh, vous savez, si c'est changé, ce n'est pas trop mal, moi, quand même j'ai la foi bien ancrée, je ne risque pas de perdre la foi. On s'aperçoit que ceux qui s'habituent à aller à cette nouvelle messe, aux nouveaux sacrements, doucement changent de mentalité. Quelques années après, on constatera en questionnant quelqu'un qui est allé à cette nouvelle messe, à cette messe œcuménique, qu'il a pris l'esprit œcuménique ; c'est-à-dire qu'il finit par mettre toutes les religions sur le même pied. On lui demandera : est-ce qu'on peut se sauver par le protestantisme, par le bouddhisme, par l'islam ? Il répondra : mais bien sûr, toutes les religions sont bonnes. Et voilà ! Il est devenu libéral, protestant ; il n'est plus catholique. Il n'y a qu'une religion, il n'y en a pas deux. Si Notre Seigneur est Dieu et que Dieu a fondé une religion, la religion catholique, il ne peut pas y avoir d'autres religions, ce n'est pas possible. Les autres religions sont fausses. C'est pour cela que le cardinal Ottaviani a dit : « De la tolérance religieuse ». On tolère les erreurs, parce que l'on ne peut pas empêcher qu'elles se répandent. Mais on ne les met pas sur le même pied que la Vérité. Ou alors il n'y a plus d'esprit missionnaire. Si toutes ces fausses religions sauvent, alors pourquoi aller en missions ? Qu'est-ce que l'on va y faire ? Laissez-les dans leur religion et ils vont tous se sauver. Ce n'est pas possible. Alors qu'est-ce qu'a fait l'Église pendant vingt siècles ? Pourquoi tous ces martyrs ? Pourquoi tous ceux qui ont été massacrés dans ces missions ? Les missionnaires ont perdu leur temps. Ils ont perdu leur sang, leur vie ! Nous ne pouvons pas accepter cela. Il faut rester catholique et c'est très dangereux de glisser dans l'œcuménisme et de s'en aller dans une religion qui n'est plus la religion catholique. Je souhaite vivement que tous soient les témoins de Notre Seigneur, de l'Église catholique, les témoins du pape, de la catholicité, même si nous devons être méprisés, insultés dans les journaux, dans les paroisses, dans les églises. Qu'importe ! Nous sommes les témoins de l'Église catholique, les vrais fils de l'Église catholique et les vrais fils de la Très Sainte Vierge Marie. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Mgr Lefebvre + conférence à Montréal en 1982 Mer 4 Nov - 15:27 | |
| source
http://messe.forumactif.org/doctrine-et-actualite-f6/discours-de-ml-a-montral-en-1982-t1125.htm _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Mgr Lefebvre + conférence à Montréal en 1982 Mer 4 Nov - 15:31 | |
| à lire également:
J'ai vu des prêtres pleurer
http://www.laportelatine.org/communication/sermonsecrits/lefebvreannecy1987/annecy1987.php _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Mgr Lefebvre + conférence à Montréal en 1982 Mer 4 Nov - 17:32 | |
| les réformes post-conciliaires:
http://www.rore-sanctifica.org/ _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Mgr Lefebvre + conférence à Montréal en 1982 Mer 4 Nov - 17:43 | |
| en 1987, Mgr Lefebvre comprendra définitivement(partiellement malheureusement), suite aux discussions avec le rat-zinger(qui nia, et nie toujours du reste, le Dogme du Christ-Roi), que le problème est Doctrinal et non pas seulement Liturgique. http://www.gloria.tv/?media=25221 suite à cela, en 1988, eurent lieu les Sacres... pour rien... à ce sujet, Gabrielle fait un excellent commentaire: - gabrielle a écrit:
- Je viens de terminer la lecture de la conférence de Mgr L...
On constate un évêque troublé par tout ce qui se passe, une sorte de désorientation, il ne voit pas la secte... il tente à l'intérieur de redresser les choses, mais comme nous le savons tout cela sera vain.
Le plus étrange dans tout cela, il voit, il constate les erreurs et la nocivité du NOM, mais son penchant pour dire que le "pape" est influencé à droite et à gauche.. cette manière de voir le coulera, il ne s'en sortira jamais et de là, il élaborera une doctrine sur le Magistère contraire au Magistère. http://messe.forumactif.org/doctrine-et-actualite-f6/discours-de-ml-a-montral-en-1982-t1125.htm _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| | | CATHERINE Baptisé
Nombre de messages : 377 Localisation : Sud de France Date d'inscription : 14/04/2009
| Sujet: Re: Mgr Lefebvre + conférence à Montréal en 1982 Mer 4 Nov - 19:40 | |
| Le communisme a eu un effet désastreux partout où il est passé. Les liens sont excellents. | |
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| Sujet: Re: Mgr Lefebvre + conférence à Montréal en 1982 | |
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| | | | Mgr Lefebvre + conférence à Montréal en 1982 | |
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