La canonisation des Saints ? Publié le mars 1, 2011 par sedevacantisme
Alors que la prochaine béatification de l’antichrist Wotjyla par les siens approche, ceux qui reconnaissent Benoît XVI comme vrai Pape ne peuvent pas dissimuler leur gêne. En effet,
« si
l’Eglise n’est pas garantie de l’erreur, quand elle élève un de ses
serviteurs au nombre des bienheureux, car alors elle ne porte pas
une sentence définitive, elle l’est quand elle canonise un saint » (Nicolas Iung dans Le magistère de l’Eglise, p. 175-176).
«
Tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux «
(Notre Seigneur à St Pierre et à ses successeurs)
Or, la béatification de Wojtyla préfigure très probablement une
prochaine canonisation. Face à cela, la Fraternité Saint Pie X, qui
est bien évidemment opposée à la béatifiation puis à la canonisation
de Jean-Paul II, tente d’anticiper en prétextant que les canonisations
n’engagent pas vraiment l’infaillibilité pontificale, opinion qui
légitimerait alors la non reconnaissance du
« saint Jean-Paul II ».
32. Si la canonisation engage l’infaillibilité pontificale, peut-on refuser les nouveaux saints canonisés par le pape ?Mgr Fellay : « C’est vrai qu’il y a un problème sur la question des canonisations actuelles. Cependant
on peut se demander s’il y a une véritable volonté d’engager l’infaillibilité dans les
termes utilisés par le souverain pontife. On a changé ces termes pour
la canonisation, ils sont devenus beaucoup moins forts
qu’auparavant. Je pense que cela va de pair avec la mentalité nouvelle
qui ne veut pas définir dogmatiquement en engageant l’infaillibilité.
Cependant reconnaissons qu’on reste là sur des pistes…
Il n’y a pas de réponse satisfaisante,
si ce n’est celle de l’intention de l’autorité suprême d’engager ou non
son infaillibilité. » (Entretien accordé par Mgr Bernard Fellay au
District des Etats-Unis le 2 février 2011)
Encore une fois, Mgr Fellay adopte un discours flou et incertain. Le
supérieur de la Fraternité est décidemment loin d’appliquer le
commandement de Notre Seigneur
« que votre oui soit oui, que votre non soit non » (Matthieu, 5 – 37). Un Pape engage-t-il son infaillibilité quand
il promulgue une canonision ? A cette question, Mgr Fellay ne répond ni
par l’affirmatif, ni par la négation… Il laisse planer le doute, tout
comme le faisait M. l’abbé de Cacqueray en 2008 :
Abbé de Cacqueray :
« On risque donc de se retrouver, avec
les canonisations récentes, devant des interrogations graves:
s’agit-il d’un saint au sens classique, ou s’agit-il d’un parangon des «
nouvelles vertus » issues du Concile ? [...] Que faire
dans une telle situation embrouillée et confuse ? Rejeter tous les
saints proclamés depuis le Concile? Ce serait sot et bien imprudent.
Pourrait-on impunément mépriser Frédéric Ozanam, le père Brottier,
le père Miguel Pro, le padre Pio, le pape Pie IX, le père Cormier, Mgr
Moreno y Diaz, don Michele Rua, le cardinal Schuster, dom Marmion, par
exemple?
Accepter ces nouveaux saints en bloc ? Ce serait risquer d’avaler l’erreur au milieu de la vertu la plus héroïque.
Sélectionner les saints qui nous plaisent, qui nous
conviennent, en rejetant ceux que nous estimons indignes d’être saints?
Ce serait nous substituer au Magistère, seul compétent.
La Fraternité Saint-Pie X a choisi de ne pas choisir, et d’attendre les décisions d’un Magistère redevenu clair. » (
Fideliter n° 182)
Avant d’entrer dans le vif du sujet, force est de constater que
l’abbé de Cacqueray se contredit en quelques lignes. En effet, il
commence par affirmer qu’on ne peut pas accepter la plupart des
nouvelles canonisations car cela reviendrait à
« avaler l’erreur au milieu de la vertu la plus héroïque » (chose impossible comme nous le verrons plus loin) puis il vient à nous expliquer qu’on ne peut pas
« sélectionner » les saints sans risque de se substituer au Magistère.
Il est faux d’affirmer que le Magistère catholique n’a pas rendu un avis sur la question.
Le Pape Benoît XIV dans son œuvre monumentale intitulée De servorum Dei
beatificatione et beatorum canonization déclare que
le Pape est infaillible dans la canonisation des Saints et que cela est objet de foi divine de telle façon que celui qui le
nierait serait hérétique. Comme nous pouvons le lire sous la plume de
M. l’abbé Ricossa dans les revues n°53 et 54 de
Sodalitium, pour Benoît XIV,
le fait que le Pape soit infaillible dans la canonisation des Saints est une vérité de foi divine,
comme l’est le fait que tel canonisé soit réellement un Saint.
Mais il admet comme licite l’opinion de ceux qui pensent au contraire
qu’il s’agit d’une vérité de foi ecclésiastique (c’est-à-dire à croire
non à cause de l’autorité divine mais à cause de l’autorité de
l’Eglise infaillible); dans ce dernier cas, celui qui nierait les
vérités susdites serait seulement… suspect d’hérésie et défenseur d’une
proposition erronée méritant les plus graves censures. Au final,
par respect pour les autres écoles qui ont une opinion différente, il
conclut (Livre I, chap. 45, n° 28) que ce sur quoi tout le monde
s’accorde et qu’
il faut tenir au minimum est ceci :
« quiconque
oserait prétendre que le Pape s’est
trompé dans telle ou telle canonisation, ou que tel ou tel saint
canonisé par le Pape ne doit pas être vénéré par un culte de dulie,
celui-là, disons-nous, s’il n’est
hérétique, [comme le pense notre auteur le Pape Benoît XIV] doit être considéré
[comme
l’admettent même ceux qui enseignent qu’il n’est pas de foi que le Pape
soit infaillible dans la canonisation des Saints ou qu’il n’est pas
de foi que tel ou tel autre canonisé est un Saint] comme
un
téméraire qui scandalise toute l’Eglise, outrage les Saints, favorise
les hérétiques qui nient l’autorité de l’Eglise dans la canonisation
des Saints, sent une odeur d’hérésie en ce qu’il donne aux incrédules
occasion de se moquer des fidèles, soutient une proposition erronée
et mérite les plus graves censures. »
Tout au long de l’histoire de l’Eglise, à notre connaissance,
aucun
théologien catholique n’a soutenu que l’on puisse impunément
enseigner que le Pape peut errer en matière de canonisation des Saints.
C’est ce que nous pouvons lire dans l’
Enciclopedia Cattolica à la rubrique
Canonisation :
« C’est cependant la
doctrine commune des théologiens que le Pape est vraiment infaillible dans la canonisation,
puisqu’il s’agit d’un acte très important relatif à la vie morale de
l’Eglise universelle, en ce sens que le saint n’est pas seulement
proposé à la vénération parce qu’il jouit de la gloire céleste mais
aussi en tant que modèle des vertus et de la sainteté réelle de
l’Eglise. Or
il serait intolérable que, dans cette déclaration qui implique toute l’Eglise, le Pape ne soit pas infaillible. Cette doctrine ressort d’un
grand nombre de bulles de canonisation, même du Moyen-Age,
des
déductions des canonistes, depuis le Moyen-Age, des théologiens depuis
saint Thomas d’Aquin. Benoît XIV enseigne qu’il est certainement
hérétique et téméraire de soutenir le contraire. » En résumé, trois arguments incontestables peuvent être mentionnés :
« L’Eglise est infaillible dans la canonisation des Saints. [...] La thèse se prouve : 1°
Par la nature même de la canonisation.
L’Eglise
est infaillible dans tous ceux qui se rapportent à la Foi et aux
Moeurs. Or la canonisation se rapporte à la Foi et aux Moeurs : à la Foi,
« parce
que l’honneur que nous rendons aux Saints est une certaine profession
de foi par laquelle nous croyons en la gloire des Saints » (Saint
Thomas, Quodl. 9. 6) ; aux Moeurs, car par la canonisation les
Saints nous sont proposés comme des exemples de la vie parfaite.
Ergo. 2° Par la manière d’agir des Pontifes. Parfois,
les Pontifes affirment cette infaillibilité dans les Bulles mêmes de canonisation (cf. Sixte IV, pour la canonisation de Saint Bonaventure), mais
toujours, dans l’acte même de la canonisation, ils emploient les
paroles solennelles :
« De par l’autorité de Notre Seigneur Jésus-Christ, Nous décrétons, déclarons, définissons… »,
par l’usage desquelles ils imposent à chaque fois la vérité qui doit
être fermement tenue par les fidèles (quotiescumque veritatem firmiter
tenendam fidelibus imponunt). Or l’Eglise ne pourrait pas obliger de
la sorte les fidèles à croire absolument les canonisés parmi les
Saints, si Elle ne jugeait pas de cela infailliblement. Ergo.
3° En raison de la
sentence quasi unanime des théologiens
qui enseignent que l’on ne pourrait pas nier l’infaillibilité de
l’Eglise dans la canonisation des Saints, ou sans hérésie, ou au
moins sans témérité, scandale et impiété. (Hervé, Man. Théol. Dogm. 1927, p. 460s) » (Source: Le grand Catalogue de l’Abbé Zins. pages 523,525)
Il est donc frappant de remarquer qu’encore une fois, la
Fraternité Saint Pie X, afin d’essayer de justifier ses positions,
adopte de faux principes objectivement hétérodoxes. Si Benoît XVI est
Pape de l’Eglise catholique, il est donc inenvisageable de rejeter
ses « canonisations ». Ainsi, le fait que notre foi nous commande de
refuser et de dénoncer la prochaine béatification, mais surtout
canonisation de Wojtyla équivaut par le fait même à rejeter une fois
de plus la papauté de Benoît XVI.
A lire :
L’Eglise est infaillible dans la canonisation des saints par le R.P Goupil, 1941
SOURCE
http://sedevacantisme.wordpress.com/2011/03/01/la-canonisation-des-saints/