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 Épître aux Romains , chap 3 ; v 1 - 8

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MessageSujet: Épître aux Romains , chap 3 ; v 1 - 8   Épître aux Romains , chap 3 ; v 1 - 8 EmptyJeu 17 Mar - 13:51

Épître de saint Paul aux Romains , chap 3 ; v 1 - 8

Citation :
Quel est donc l’avantage du Juif ? ou quelle est l’utilité de la circoncision ?
Cet avantage est grand de toute manière. Et d’abord c’est qu’à eux ont été confiés les oracles de Dieu.
Mais quoi ? Si quelques-uns n’ont pas cru, leur incrédulité anéantira-t-elle la fidélité de Dieu ?
Loin de là ! Mais plutôt que Dieu soit reconnu pour vrai, et tout homme pour menteur, selon qu’il est écrit : " Afin, ô Dieu, que tu sois trouvé juste dans tes paroles et que tu triomphes lorsqu’on te juge. "
Mais si notre injustice démontre la justice de Dieu, que dirons-nous ? Dieu n’est-il pas injuste en donnant cours à sa colère ? (je parle à la manière des hommes)
Loin de là ! Autrement, comment Dieu jugera-t-il le monde ?
Car si, par mon mensonge, la vérité de Dieu éclate davantage pour sa gloire, pourquoi, après cela, suis-je moi-même condamné comme pécheur ?
Et pourquoi ne ferions-nous pas le mal afin qu’il en arrive du bien, comme la calomnie nous en accuse, et comme quelques-uns prétendent, que nous l’enseignons ? ceux-là, leur condamnation est juste !

http://fr.wikisource.org/wiki/%C3%89p%C3%AEtre_aux_Romains_-_Crampon#Chapitre_3
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MessageSujet: Re: Épître aux Romains , chap 3 ; v 1 - 8   Épître aux Romains , chap 3 ; v 1 - 8 EmptyJeu 17 Mar - 14:14

Commentaire par Saint Thomas d'Aquin.

Verset 1-8


http://docteurangelique.free.fr/index.html

L’Apôtre a montré que le judaïsme, auquel appartiennent la réception de la Loi et la circoncision, est insuffisant pour le salut sans l’accomplissement de la Loi, et que le Gentil, sans judaïsme extérieur et sans circoncision, tient l’effet de l’un et de l’autre en accomplissant la Loi. Il fait ici une objection contre ce qu’il a dit, et d’abord il la propose; puis il y répond, lorsqu’il dit, au verset 2 — "Leur avantage : est grand."

Il présente donc cette objection ainsi : Si la chose était telle qu’il a été dit; si le Juif véritable et la vraie circoncision ne se reconnaissaient pas à l’extérieur, mais "dans le secret du cœur," Quel avantage reste donc au Juif ? C’est-à-dire que lui a-t-il été donné de plus qu’aux autres ? Il semble qu’il n’a rien reçu et qu’il y a ici contradiction, puisque Dieu dit (Deut., VII, 6) : "Le Seigneur notre Dieu vous a choisis pour que vous soyez son peuple entre tous les peuples." "Ou quelle est l’utilité de la circoncision extérieure ?" De ce qui précède il semble résulter qu’il n’y en ait aucune : nouvelle contradiction, puisque la circoncision a été donnée par Dieu, qui dit (Isaïe, XLVIII, 17) : "Je suis le Seigneur qui vous enseigne ce qui est utile."

En disant : "Leur avantage est grand," l’Apôtre répond à l’objection qu’il vient de poser; et d’abord, quant à la prérogative du judaïsme; puis quant à la circoncision. Il répondra à cette seconde partie de l’objection au chapitre IV : "A quel avantage reconnaîtra-t-on donc, etc. ?" A l’égard de la prérogative des Juifs, d’abord il l’établit; ensuite il renverse la présomption orgueilleuse avec laquelle ils se préféraient aux Gentils, au verset 9 — "Sommes-nous donc préférables ?" Premièrement donc, il énonce sa proposition sur la prééminence des Juifs; secondement, il la développe lorsqu’il dit : "D’abord en ce que les oracles;" troisièmement, il prévient une objection, à ces mots : "Si quelques-uns n’ont pas cru."



I° L’Apôtre dit donc d'abord : "on a demandé quel avantage restait au Juif ? Il lui en reste beaucoup," et quant a l'étendue de ces avantages, ce que saint Paul exprime en disant : "Il est grand; et quant au nombre, ce qu’il indique lorsqu il ajoute "En toute manière". En effet, les Juifs sont privilégiés et dans la contemplation des choses divines, comme il est dit (Psaume LXXV, 1) : "Dieu est connu dans toute la Judée," et dans le partage des biens terrestres (Psaume CXLVII, 9) : "Dieu n’a pas agi ainsi pour toutes les nations." Ils sont encore privilégiés dans leurs ancêtres, dans les promesses et dans leur race (Rom., IX, 4 et 5) : "C’est à eux qu’appartiennent et l’adoption des enfants de Dieu, et la gloire, et le testament." Dans chacune de ces faveurs, la part de leur prérogative n’est pas petite, mais grande et principale, ce qui revient à ce que dit saint Pau : "Leur avantage est grand." Car le plus grand bien de l’homme, c’est la connaissance de Dieu, par laquelle il adhère à lui et reçoit ses enseignements (Psaume XCIII, 12) : "Heureux l’homme que vous instruisez, Seigneur! "



II° En disant : "D’abord en ce que les oracles de Dieu leur ont été confiés," l’Apôtre développe ce qu’il avait dit : "Cet avantage est grand," c’est-à-dire les Juifs ont en plus que les oracles de Dieu leur ont été remis comme à des amis (Jean, XV, 15) : "Je vous ai donné le nom d’amis." Et c’est beaucoup, parce que les oracles de Dieu sont pleins de noblesse (Psaume XVIII, 10) : "Les oracles de Dieu sont véritables et pleins de justice en eux-mêmes." Ils sont pleins de suavité (Psaume CXVIII, 103) : "Que vos paroles sont douces à mon cœur! " Ils sont utiles aussi pour ne pas pécher (Psaume CXVII verset II) : "Je renferme vos paroles dans mon cœur afin de ne pas vous offenser."



III° A ces mots : "Si quelques-uns n’ont pas cru, etc.," saint Paul :

I. Il prévient une objection; II. Il y répond, avec ces mots : "Leur infidélité anéantira-t-elle ?" en conduisant à des contradictions; III. Il montre que la conséquence à laquelle il conduit implique vraiment contradiction.

I. On pouvait attaquer la prérogative des Juifs en y opposant leur ingratitude, qui semblait leur avoir fait perdre le privilège des oracles de Dieu. C’est pourquoi l’Apôtre dit : "Que si quelques-uns d’entre eux n’ont pas cru, est-ce qu’on en peut conclure qu’il ne reste aucun avantage au Juif ?" suivant ce que dit saint Pierre (II Ep., II, 21) : "Il eût mieux valu pour eux qu’ils n’eussent pas connu la voie de la justice, que de retourner en arrière après l’avoir connue." Or 1° ils n’ont pas cru au premier législateur (Psaume CV, 23) : "Ils ne crurent pas à la parole du Seigneur." 2° Ils n’ont pas cru aux prophètes (Ezéch., II, 6) : "Ceux qui sont avec vous sont les incrédules et les rebelles." 3° Ils n’ont pas cru au Fils lui-même (.Jean, VIII, 45) : "Si je vous dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ?"

II. En disant : "Leur infidélité anéantira-t-elle...," l’Apôtre répond à l’objection, en faisant voir qu’elle mène à cette conséquence inadmissible : si l’incrédulité de quelques-uns était cause que la prérogative des Juifs fût détruite, il s’ensuivrait que l’infidélité de l’homme anéantirait la fidélité de Dieu, ce qui est inadmissible. Aussi dit-il : "Est-ce que l’infidélité de quelques-uns," c’est-à-dire de ceux qui n’ont pas cru, "anéantira la fidélité de Dieu ?" on peut entendre ces paroles de deux manières. D’abord, de la foi, par laquelle on croit en Dieu. En effet, de ce que quelques-uns n’ont pas cru, la foi de ceux qui ont cru n’est pas pour cela anéantie; car le mal de quelques-uns parmi ceux qui vivent dans la société ne détruit pas le bien des autres (Ecclésiastique XXX, 12) : "Il a béni et exalté quelques-uns d’entre eux; il en a exalté, et il les a sanctifiés; il s’est uni à eux, etc." saint Augustin faisait ce reproche à quelques chrétiens (lettre LXXXVIII aux fidèles d'Hippone) : "Pourquoi se rassemblent-ils, et quel est le sujet de leur entretien ? Si un évêque, un clerc, un solitaire, une vierge vient à tomber, ils s’imaginent que tous les autres ne valent pas mieux, quoique tous ne peuvent pas être convaincus." on peut aussi entendre ces mots de la fidélité avec laquelle un Dieu fidèle remplit ses promesses (Hébr., X, 23) : "Celui qui nous a promis est fidèle..." Or cette fidélité serait détruite s’il arrivait, à cause de l’incrédulité de quelques individus, qu’il ne restât aucun avantage au Juif. Car Dieu a promis de multiplier et d’exalter ce peuple, comme on le voit au livre de la Genèse (XXII, 17) : "Je multiplierai ta paternité."

III. Lorsqu’il dit : "Nullement, car Dieu est vrai," saint Paul montre qu’il y a contradiction à ce que la fidélité de Dieu soit anéantie à cause de l’infidélité des hommes, et 1° il le prouve par un raisonnement; 2° par un témoignage : "Comme il est écrit;" 3° il prévient le sens erroné qu’on pourrait donner au passage cité, à ces mots : "Si notre injustice."

1° Son raisonnement se tire de ce que Dieu est en soi la vérité (Jérémie, X, 10) : "Le Seigneur est le Dieu vrai;" et encore (I Jean, VI, 20) : "C’est lui qui est le vrai Dieu et la vie éternelle; mais tout homme est menteur;" (Psaume CXV, 2) : "J’ai dit dans mon trouble : tout homme est menteur." De là il est évident que le mensonge de l’homme, ou l’infidélité qui n’adhère pas à la vérité, n’anéantit pas la vérité de Dieu ou sa fidélité. Pour plus de clarté, remarquez que la vérité suppose l’objet adéquat à notre intelligence. Or un objet est autrement adéquat à notre intelligence, autrement à l’intellect divin. Notre intellect, en effet, forme sa connaissance par les objets; et, par conséquent, la cause et la mesure de la vérité en lui, c’est l’entité de l’objet. Aussi, selon qu’une chose est ou n’est pas, l’expression qui l’indique est regardée comme vraie ou fausse, dit Aristote. Notre intelligence peut donc être vraie ou fausse, selon qu’elle possède ou non la notion adéquate à l’objet. Or ce qui peut être ou n’être pas a besoin d’un agent pour être, et sans cet agent il ne vient pas à l’existence. De même que l’air, sans l’irradiation de la lumière, reste à l’état ténébreux, ainsi en est-il de notre intelligence : si elle n’est illuminée par la vérité première, d’elle-même elle ne peut que demeurer dans le mensonge. Donc l’homme, de lui-même, est esclave du mensonge, selon son intelligence, et il n’est vrai qu’en tant qu’il participe à la vérité divine (Psaume XLII, 3) : "Envoyez votre lumière et votre vérité." L’intellect divin, au contraire, est la cause et la mesure des choses, et voilà pourquoi, de sa nature, il n’éprouve aucune défaillance véritable; il n’y a de vrai que ce qui lui est conforme. Pareillement, si l’on considère la vérité du côté de son objet, l’homme, par lui-même, ne la possède pas, parce que, de sa nature, il est sujet au changement, et tend au néant. Seule la nature divine, qui n'est pas sortie du néant, et qui n’y tend pas par le changement, possède par elle-même la vérité.

2° En disant : Comme il est écrit, l’Apôtre prouve la même proposition par l’autorité du psaume cinquantième, dans lequel on lit (Psaume L, 5) : "Afin que vos paroles soient justifiées et que vous soyez vainqueur au jour du jugement." on voit comment ce passage reçoit ici son application, en considérant les versets précédents. Il est dit d’abord (Psaume L, 5) : "J’ai péché contre vous seul," et ensuite : "Afin que vous soyez justifié dans vos paroles et que vous soyez victorieux au jour du jugement." Dieu, en effet, avait promis par le prophète Nathan à David que son royaume subsisterait pour toujours dans sa race, ainsi qu’il est rapporté au 2° livre des Rois (VII, 13); mais, dans la suite, David, ainsi qu’on le voit au même livre, étant tombé dans des fautes graves, l’adultère et l’homicide (I Rois, XI, 4 et 24), une chute de cette nature faisait dire à plusieurs personnes que Dieu ne tiendrait pas les promesses faites à ce prince. L’intention du Psalmiste est donc de faire entendre : premièrement, que son péché ne change pas la justice de Dieu, à laquelle il appartient de réaliser ses paroles, et pour cette raison il dit : "Afin que vous soyez justifié dans vos paroles," c’est-à-dire afin que vous soyez reconnu juste dans vos paroles, si mes péchés ne vous portent pas à laisser vos promesses sans accomplissement (Prov., VIII, 8 ) Toutes mes paroles sont équité; et encore (Psaume CXLIV, 14) : "Le Seigneur est fidèle dans toutes ses paroles. Secondement, le Roi-prophète veut faire entendre que la promesse divine ressemble sous quelque rapport au jugement des hommes;" c’est pourquoi il dit : "Afin que vous soyez vainqueur," en tenant votre promesse, "lors que vous serez jugé" par les hommes, qui s’imaginent presque que vous ne l’accomplirez pas à cause de mes péchés (Rom., XII, 21) : "Ne vous laissez pas vaincre par le mal, mais triomphez du mal par le bien." Or, si l’Apôtre parle ainsi pour l’homme, combien davantage ce langage convient-il à Dieu ?

Il faut ici remarquer que la promesse faite par Dieu à David devait s’accomplir par l’incarnation du Christ; elle appartenait donc, à la prédestination prophétique, d’après laquelle ce qui est promis doit s’accomplir, quoi qu’il arrive, tandis que ce qui est promis ou prédit par prophétie comminatoire ne doit pas toujours s’accomplir nécessairement dans n’importe quelles circonstances, mais selon que l’exigent les mérites humains, qui peuvent subir des modifications. Par conséquent, si ce qui avait été promis à David ne se fût pas accompli, ç’aurait été au préjudice de la justice divine; mais si ce qui est promis par la prophétie comminatoire ne s’accomplit pas, la justice divine n’en reçoit aucune atteinte, parce qu’alors on remarque dans les mérites humains quelque changement. C’est ce qui fait dire au prophète Jérémie (XV, 7) : "Soudain, je parlerai contre un peuple et contre un royaume, pour l’anéantir, l’extirper et le détruire. Si ce peuple fait pénitence, et moi aussi, je me repentirai du mal que j’avais résolu, etc." II est donc évident, d’après cette explication, que le péché de l’homme n’anéantit pas la fidélité de Dieu.

On donne encore, dans la Glose, d’autres explications de ce passage; mais elles ne se rapportent pas aussi bien à l’intention de l’Apôtre, qui veut premièrement que les paroles qu’il cite fassent suite à celles qui précèdent dans le Psalmiste (L, 3) : "Lavez-moi de plus en plus de mes souillures," et cela "afin que vous soyez reconnu fidèle," c’est-à-dire que vous paraissiez juste "dans vos paroles," par lesquelles vous avez promis le pardon aux pécheurs, non seulement dans Ezéchiel (XVIII, 21), où l’on trouve déjà ces paroles, mais encore au Lévitique (XXV verset 41) : "Alors ils prieront pour leurs impiétés, et je me souviendrai de mon alliance;" et au Deutéronome (XXX, 10) : "Si, touchés par le repentir au fond du cœur, vous revenez à Dieu, le Seigneur votre Dieu vous ramènera et aura pitié de vous." Ainsi vous serez Vainqueur" lorsque "vous serez jugé" par les hommes, qui croient que vous ne devez plus m’accorder mon pardon. Secondement, la Glose remarque que ces mêmes paroles se lient avec ce verset : "J’ai péché contre vous seul," c’est-à-dire par comparaison avec vous, qui seul êtes juste. C’est ce qui fait dire au Psalmiste : "Afin que vous soyez reconnu fidèle," c’est-à-dire que vous paraissiez juste par comparaison avec moi et avec les autres pécheurs (Psaume X, 8 ) : "Le Seigneur est juste, et il aime les justices," et cela non seulement dans ses actes, mais même dans ses paroles, ce qui est la justice parfaite, comme dit saint Jacques (verset 2) : "Si quelqu’un ne pèche pas en paroles, c’est un homme parfait." - "Quand vous serez jugé," c’est-à-dire quand vous serez comparé à n’importe quel homme dans le jugement (Isaïe, V, 3) : "Soyez juges entre ma vigne et moi, etc." Troisièmement, ces paroles se rapportent au Christ, qui seul est sans péché : (Epître de Pierre) "Lui qui n'a pas commis le péché, et dans la bouche de qui ne s’est pas trouvé le mensonge." Et il est ainsi justifié dans ses paroles, par comparaison avec les autres hommes : "Afin que vous soyez vainqueur du péché, de la mort et du démon" (Apoc., V, 5) : "Le lion a vaincu;" et cela lorsque vous serez jugé injustement par Pilate (Job, XXXVI, II) : "Votre cause a été jugée comme celle d’un impie."

3° Lorsque l’Apôtre dit : "Que si notre iniquité," il prévient le sens erroné qu’on pourrait tirer du passage qu’il a cité. On aurait pu, en effet, donner à la conjonction "Afin que" le sens non pas seulement d’effet, mais de cause. Il s’ensuivrait ainsi que le péché de l’homme aurait pour fin directe d’exalter la gloire de Dieu. Mais l’Apôtre montre que c’est une erreur, et donne ainsi à entendre qu’on a mis cette particule par forme de liaison, parce que du péché de David il est résulté la manifestation de la justice divine, et non pour indiquer la cause, comme si le péché de l’homme eût servi à manifester la justice de Dieu, saint Paul prouve son interprétation en montrant les contradictions du sens contraire, au moyen d’inductions tirées a) du jugement de Dieu et b) du jugement de l’homme.

a) Première induction : L’Apôtre, premièrement, expose le sens erroné; secondement, montre la conséquence qui s’ensuivrait, à ces mots : "Que dirons-nous donc ? Dieu est-il injuste ?" troisièmement, il prouve qu’il y a contradiction en disant : "Non, sans doute." Premièrement, remarquez que l’Apôtre, dans ce qui précède, avait fait deux comparaisons, l’une de la vérité de Dieu avec le mensonge de l’homme : Dieu est vrai, mais tout homme est menteur;" la seconde, de la justice de Dieu avec le péché de l’homme, d’après les paroles du psaume cité : "J’ai péché contre vous seul, afin que vous soyez justifié." Quant à la première comparaison, l’Apôtre dit : Si l’on doit entendre ces paroles dans le sens que notre injustice exalte directement la justice de Dieu, "Que dirons-nous ?" C’est-à-dire nous ne pourrons soutenir les conséquences qui en résultent, car le péché n'est pas nécessaire pour exalter la justice de Dieu (Ecclésiastique XV, 22) : "Il ne veut pas cette multitude d’enfants infidèles et inutiles." Secondement, il exprime la contradiction qui s’ensuit en disant : "Est-ce que Dieu qui manifeste sa colère," c’est-à-dire sa vengeance à l’égard du péché, "est injuste ?" car c’est la conséquence de ce qu’on avance. Si, en effet, le péché avait pour fin directe d’exalter la justice, il ne serait pas digne de châtiment, mais de récompense, et Dieu, en punissant les hommes pour le péché, se montrerait injuste, en opposition avec ce qui est dit au Deutéronome (XXX, 4) : "Dieu est fidèle et sans aucune iniquité." Troisièmement, l’Apôtre repousse cette contradiction en disant : "Non, sans doute." A Dieu ne plaise qu’il soit injuste." Je parle à la manière des hommes, c’est-à-dire si je profère ces paroles, ce n'est pas à mon sens, mais dans le sens d’un homme qui s’égare, ainsi qu’il est dit (1 Cor., XXI, 3) : "Puis qu’il y a parmi vous des jalousies et des contentions, n’êtes-vous pas charnels ?" Mais il montre qu’il ne faut pas parler ainsi, en ajoutant : "Autrement," c’est-à-dire si Dieu est injuste, "comment sera-t-il le juge du monde ?" c’est-à-dire comment pourra-t-il être le juge universel et suprême du monde ? Car celui qui est premier et supérieur d’une manière absolue a pour attribut nécessaire l’infaillibilité, comme le premier moteur l’immobilité; de là (Psaume XCV, 13) : "Il jugera l’univers dans sa justice." Le livre de Job (XXXIV, 12) présente un argument semblable : "Certainement Dieu ne condamne pas en vain, et le Tout-puissant ne renverse pas la justice : en a-t-il mis un autre à sa place sur la terre, etc. ?" c’est-à-dire : s’il ne jugeait pas selon la justice, il faudrait dire qu’il y a un autre juge du monde.

b) Il donne la même preuve au moyen d’une induction tirée du jugement de l’homme. Premièrement, il expose de nouveau le sens erroné des paroles citées; deuxièmement, il en déduit la fausse conséquence, à ces mots : Pourquoi donc me condamner encore ? Troisièmement, il montre qu’il y a contradiction en disant : "Dont la condamnation." Premièrement, il expose le sens erroné en comparant la vérité de Dieu au mensonge de l’homme : "Car si par mon mensonge," c’est-à-dire à cause de mon mensonge, "la vérité de Dieu est manifeste," en d’autres termes, a éclaté davantage "pour sa gloire," en sorte que le mensonge de l’homme concoure directement à procurer la gloire de Dieu, malgré ce que dit Job (X,7) : "Dieu a-t-il besoin de votre mensonge ?" il en résulte une double contradiction, que l’Apôtre indique aussitôt. La première, c’est que l’homme ne devrait pas être réputé pécheur pour le mensonge, dès lors que son mensonge a directement pour fin la gloire de Dieu. Aussi saint Paul ajoute-t-il : "Pourquoi donc," c’est-à-dire pourquoi même maintenant, "suis-je moi-même condamné ? Ou suis-je regardé comme pécheur par les hommes, à cause d’un mensonge ?" (Sagesse XVII, 40) : "L’iniquité est timide; elle est livrée à la condamnation de tous," c’est-à-dire qu’au jugement les pécheurs sont condamnés par tout le monde. La seconde contradiction, c’est que ce sens donne lieu à une fausse interprétation contre les apôtres; car, de ce qu’ils prêchaient que la surabondance de la grâce de Jésus-Christ couvrait l’abondance du péché (Rom., V, 20) : "Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé," on blasphémait contre eux, comme s’ils eussent dit que les hommes devaient faire le mal pour obtenir le bien. Or, telle serait la conséquence si le mensonge de l’homme avait directement pour fin d’exalter la gloire de Dieu et sa vérité. C’est pourquoi l’Apôtre dit : "Nous ferons donc le mal," c’est-à-dire nous pécherons et enseignerons le mensonge, " afin qu’il en sorte du bien;" en d’autres termes, pour que la vérité de Dieu et sa justice soient exaltées, ainsi qu’on le dit "en blasphémant contre nous," ou plutôt, comme quelques-uns nous le font dire, en blasphémant (1 Cor., XV, 13) : "On nous blasphème, et nous prions;" comme encore quelques personnes nous accusent de l’enseigner, en dénaturant nos paroles (saint Pierre, III, 16) : "Que des hommes ignorants et légers détournent à de mauvais sens." Or, l’Apôtre repousse ces accusations en ajoutant : "Dont la condamnation sera légitime," c’est-à-dire la condamnation "de ceux qui font le mal pour en faire sortir le bien." Car, de même qu’on ne doit pas raisonner du vrai au faux, de même on ne doit pas tendre par le mal à une fin qui est bonne (Jérémie, X, 1) : "Pourquoi tous ceux qui vivent dans les prévarications et dans l’iniquité sont-ils heureux ?" paroles qui s’appliquent aux impies. Ou bien "leur condamnation," c’est-à-dire de ceux qui nous imputent faussement ces erreurs, est légitime; car ceux qui pervertissent la sainte doctrine sont justement condamnés (Apoc., XXII, 18) : "Si quelqu’un ajoute à ces récits, Dieu versera sur lui les plaies décrites dans ce livre."
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