Tradition Catholique (Sede Vacante)
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 Evangile selon Saint Matthieu , chap 25 ; verset 14 - 30

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MessageSujet: Evangile selon Saint Matthieu , chap 25 ; verset 14 - 30   Evangile selon Saint Matthieu , chap 25 ; verset 14 - 30 EmptyMer 4 Fév - 15:29

Evangile selon Saint Matthieu , chap 25 ; verset 14 - 30

Citation :
Car il en est comme d’un homme qui, partant pour un voyage, appela ses serviteurs et leur remit ses biens.
À l’un il donna cinq talents, à un autre deux, à un autre un, à chacun selon sa capacité, et il partit en voyage. Aussitôt,
celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla les faire valoir, et il en gagna cinq autres.
De la même manière, celui qui (avait reçu) les deux, en gagna lui aussi deux autres.
Mais celui qui en avait reçu un s’en alla faire un trou en terre, et il y cacha l’argent de son maître.
Longtemps après, le maître de ces serviteurs revient et leur fait rendre compte.
S’avançant, celui qui avait reçu les cinq talents en présenta cinq autres, en disant : « Maître, vous m’aviez remis cinq talents ; voici cinq autres talents que j’ai gagnés. »
Son maître lui dit : « Bien, serviteur bon et fidèle ; en peu tu as été fidèle, je te préposerai à beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. »
S’avançant aussi, celui qui (avait reçu) les deux talents dit : « Maître, vous m’aviez remis deux talents ; voici deux autres talents que j’ai gagnés. »
Son maître lui dit : « Bien, serviteur bon et fidèle, en peu tu as été fidèle, je te préposerai à beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. »
S’avançant aussi, celui qui avait reçu un talent dit : « Maître, j’ai connu que vous êtes un homme dur, qui moissonnez où vous n’avez pas semé, et recueillez où vous n’avez pas répandu.
J’ai eu peur, et je suis allé cacher votre talent dans la terre ; le voici, vous avec ce qui est à vous. »
Son maître lui répondit : « Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé, et que je recueille où je n’ai pas répandu ;
il te fallait donc porter mon argent aux banquiers, et, à mon retour, j’aurais repris ce qui est mien avec un intérêt.
Otez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents.
Car on donnera à celui qui a, quel qu’il soit, et il y aura (pour lui) surabondance ; mais à celui qui n’a pas, on lui ôtera même ce qu’il a.
Et ce serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres extérieures : là il y aura les pleurs et le grincement de dents.

http://fr.wikisource.org/wiki/%C3%89vangile_selon_Saint_Matthieu_-_Crampon#Chapitre_25
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MessageSujet: Re: Evangile selon Saint Matthieu , chap 25 ; verset 14 - 30   Evangile selon Saint Matthieu , chap 25 ; verset 14 - 30 EmptyMer 4 Fév - 15:36

Commentaire par Saint Thomas d'Aquin.

Versets 14-30


http://docteurangelique.free.fr/index.html

La Glose :

La parabole précédente nous a fait voir la condamnation de ceux qui n’ont pas fait une provision suffisante d’huile, soit qu’on entende par cette huile, ou l’éclat des oeuvres, la joie de la conscience, ou l’aumône que l’on distribue aux pauvres. Celle-ci est dirigée contre ceux qui ne veulent mettre au service de leur prochain, ni leur argent, ni leur doctrine, ni quelque autre chose que ce soit, et qui cachent tout ce qu’ils possèdent : " Le Seigneur est comme un homme qui entreprend un long voyage. "

S. Grégoire :

(hom. 9.) Cet homme, qui part pour un long voyage, c’est notre Rédempteur, qui est parti pour le ciel revêtu de la chair qu’il avait prise pour notre salut ; car la terre est comme le pays natal de la chair et le lieu de son habitation, et elle part pour un long voyage lorsqu’elle est placée dans le ciel par notre Rédempteur.

Origène :

(Traité 33 sur S. Matth.) Ce n’est pas comme Dieu qu’il fait ce voyage, mais comme homme revêtu du corps qu’il a pris dans le mystère de son incarnation. Car celui qui a dit :

" Voici que je suis avec vous jusqu’à la consommation des siècles " (Mt 28 ),

c’est le Fils unique de Dieu, qui n’est point renfermé dans les limites étroites d’un corps mortel. En parlant de la sorte, nous ne divisons pas la personne de Jésus, mais nous conservons à chaque nature ses propriétés distinctes. Nous pouvons dire aussi que le Seigneur voyage loin de ceux qui marchent par la foi, et ne jouissent pas encore de la claire vue (2 Co 5, 6).

Or, si, lorsque nous serons éloignés de notre corps, nous sommes avec le Seigneur, il sera lui-même avec nous. Remarquez aussi que le texte ne porte pas : " Je suis, ou le Fils de l’homme est comme un homme qui entreprend un voyage, " car il se présente à nous dans cette parabole, non pas comme Fils de Dieu, mais comme homme qui part pour un long voyage.

S. Jérôme :

Après avoir appelé ses apôtres, il leur confia la doctrine de l’Évangile. S’il donne à l’un plus, à l’autre moins, ce n’est ni prodigalité d’une part, ni parcimonie de l’autre ; il proportionne ses dons à la capacité de ceux qui les reçoivent. C’est ainsi que l’Apôtre nous apprend qu’il avait nourri avec du lait ceux qui ne pouvaient supporter une nourriture plus solide. " Et il donne cinq talents à l’un, deux à l’autre, " etc. Ces talents, au nombre de cinq, de deux et d’un, représentent les diverses grâces qui furent données à chacun d’eux.

Origène :

(Traité 33 sur S. Matth.) Parmi ceux à qui Jésus-Christ a confié le ministère de la parole de Dieu, vous voyez que les uns ont reçu davantage, les autres moins, et n’ont pas, pour ainsi-dire, la moitié de l’intelligence des premiers ; d’autres enfin ont reçu beaucoup moins encore. Or, pourquoi cette différence entre ceux qui ont reçu de Jésus-Christ le même ministère de la parole divine ?

C’est que la vertu et la capacité n’étaient pas les mêmes dans celui qui a reçu cinq talents, dans celui qui en a reçu deux et dans celui qui n’en a reçu qu’un, et que tous ne pouvaient recevoir la même mesure de grâces. Cependant, celui qui n’a reçu qu’un talent a reçu un don qui n’est pas sans importance, car un seul talent, venant d’un si grand maître, est d’une grande valeur.

Il y a toutefois trois sortes de serviteurs, comme il en est aussi trois sortes parmi ceux qui portent des fruits. Celui qui a reçu cinq talents est celui qui peut donner aux figures de l’Écriture sainte un sens plus élevé et tout divin. Celui qui ne connaît que le sens littéral et extérieur de la doctrine a reçu deux talents ; car le nombre deux se rapporte aux choses extérieures et charnelles (1 Co 3, 4). Enfin, celui à qui le père de famille ne donne qu’un talent est moins capable encore.

S. Grégoire :

(hom. 9.) Ou bien, dans un autre sens, les cinq talents figurent les dons des cinq sens, c’est-à-dire la science des choses extérieures ; les deux talents désignent l’intelligence et l’action, et le talent unique n’indique que le don de l’intelligence.

" Et il partit aussitôt. "

La Glose :

Il partit, non pas qu’il ait changé de lieu, mais il les abandonne à leur libre arbitre et leur laisse le libre exercice de leur action.

" Celui qui avait reçu cinq talents s’en alla et en gagna cinq autres. "

S. Jérôme :

Il double le don des sens corporels qu’il a reçus par la connaissance des choses célestes, c’est-à-dire que les créatures lui font connaître le Créateur, le spectacle de la nature visible, les choses spirituelles, et les biens du temps, qui durent si peu, ceux de l’éternité.

S. Grégoire :

(comme précéd.) Il en est plusieurs qui, incapables de pénétrer les secrets de la science spirituelle et mystique, enseignent, dans une intention toute céleste et selon leur charité, la science des choses extérieures qu’ils ont reçue de Dieu, et qui, non contents de se tenir en garde contre les assauts de la chair, l’ambition des honneurs de la terre et les jouissances du corps, cherchent encore à en préserver les autres par leurs conseils.

Origène :

(Traité 33 sur S. Matth.) Ou bien, ceux qui après avoir exercé leurs sens à la pratique de la vertu, tendent à une science supérieure et l’enseignent aux autres, gagnent cinq autres talents ; car on ne peut recevoir l’accroissement d’une vertu si on ne la possède déjà, de même qu’on ne peut enseigner aux autres que ce que l’on sait soi-même.

S. Hilaire :

Ou bien, le serviteur qui a reçu cinq talents est le peuple qui, vivant sous la loi, a embrassé la foi, et qui a doublé les mérites qu’il avait acquis sous la loi en y joignant l’accomplissement parfait des devoirs de la foi chrétienne.

" Celui qui avait reçu deux talents en gagna de même encore deux autres. "

S. Grégoire :

(comme précéd.) On en voit en effet qui enseignent à la fois par leurs paroles et par leurs oeuvres et qui réalisent ainsi un double bénéfice, car leur prédication s’adressant à l’un et à l’autre sexe, ils doublent ainsi les talents qu’ils ont reçus.

Origène :

Ou bien, ils gagnèrent deux autres talents, c’est-à-dire la science des choses extérieures et une autre un peu plus élevée.

S. Hilaire :

Ou bien, ce serviteur à qui son maître a confié deux talents, c’est le peuple des Gentils, qui a été justifié par la foi et par la confession du Père et du Fils, et qui témoigne hautement que Jésus-Christ est à la fois Dieu et homme par l’union de l’esprit et de la chair. Ce peuple a donc reçu deux talents, et, de même que les Juifs ont doublé, en croyant à l’Évangile, la valeur des cinq talents mystérieux, c’est-à-dire de la loi qu’ils avaient reçue, ainsi les Gentils, en faisant fructifier leurs deux talents ont mérité de les voir doublés par le don de l’intelligence et des oeuvres.

" Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser dans la terre et y cacha l’argent de son maître.

S. Grégoire :

(hom. 9.) Cacher le talent dans la terre, c’est enfouir, pour ainsi-dire, dans des occupations toutes terrestres le don de l’esprit qu’on a reçu.

Origène :

Ou bien encore, si vous voyez un homme qui a reçu le don d’enseigner et qui cache ce talent, eût-il d’ailleurs une certaine apparence de religion dans sa conduite, n’hésitez pas à dire qu’il est ce serviteur qui a reçu un talent et qui l’a enfoui dans la terre.

S. Hilaire :

Ou bien enfin, ce serviteur qui a reçu un talent et l’a enfoui dans la terre, c’est le peuple qui s’opiniâtre à suivre la loi, et qui, par un sentiment d’envie contre les Gentils, qui doivent être sauvés, cache le talent qu’il a reçu ; car, enfouir le talent dans la terre, c’est cacher la gloire de la prédication de l’Évangile sous les honteuses attaques d’une passion charnelle.

" Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et leur fit rendre compte, " etc. Ce compte qu’il faut rendre, c’est l’examen qui précède le jugement.


Dernière édition par Admin le Mer 4 Fév - 15:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Evangile selon Saint Matthieu , chap 25 ; verset 14 - 30   Evangile selon Saint Matthieu , chap 25 ; verset 14 - 30 EmptyMer 4 Fév - 15:44

Origène :

Et remarquez ici que ce ne sont pas les serviteurs qui viennent vers le maître pour en être jugés, mais le maître lui-même qui vient les trouver, lorsque le temps est arrivé, ce que le Sauveur exprime en disant :

" Longtemps après, "

c’est-à-dire longtemps après qu’il leur a donné la mission d’aller gagner et sauver les âmes ;

et c’est peut-être pour cela qu’on en voit peu de ceux qu’il a jugés propres à ce ministère qui aient été retirés promptement de ce monde, comme le prouve l’exemple des apôtres, qui sont tous parvenus à une assez grande vieillesse ; c’est ainsi qu’il dit à Pierre

" Lorsque vous serez devenus vieux, vous étendrez les mains " (Jn 21) ; c’est ainsi que saint Paul écrit de lui-même à Philémon (Phm 9) : " Paul déjà vieillard. "

S. Jean Chrysostome :

(hom. 78.) Remarquez encore que le Seigneur ne se fait pas rendre compte immédiatement pour vous apprendre sa longanimité. Ces paroles : " Longtemps après, " me paraissent une allusion indirecte à la résurrection.

S. Jérôme :

Il dit : " Longtemps après, " parce qu’il doit s’écouler un long espace de temps entre l’ascension du Sauveur et son second avènement.

S. Grégoire :

La lecture de cet Évangile doit nous faire sérieusement réfléchir sur cette vérité : que ceux qui ont reçu en ce monde des grâces plus abondantes seront l’objet d’un jugement plus sévère, car plus on reçoit, plus est grand le compte que l’on devra rendre. Il faut donc s’humilier profondément des dons que l’on a reçus, en considérant que l’on devra être jugé d’autant plus sévèrement sur l’usage qu’on en aura fait.

Origène :

Plein de confiance, celui qui avait reçu cinq talents ose se présenter le premier devant son maître :

" Et celui qui avait reçu cinq talents s’étant approché. "

S. Grégoire :

Ce serviteur qui a doublé les cinq talents qu’il avait reçus mérite les éloges du Seigneur et en reçoit l’éternelle récompense.

" Et le Seigneur lui dit : Très-bien. "

Raban :

Le mot euge est une interjection qui marque la joie. Le Seigneur exprime ainsi la joie qu’il éprouve d’appeler à entrer dans la joie éternelle le serviteur qui a bien travaillé, et c’est de lui que le Prophète a dit :

" Vous nous comblerez de joie en nous montrant votre visage "
(Ps 15 et 20).

S. Jean Chrysostome :

(hom. 78.) " Bon serviteur, " parce qu’il a été bon pour le prochain, et " fidèle " parce qu’il ne s’est rien attribué de ce qui appartenait à son maître.

S. Jérôme :

Il lui dit : " Vous avez été fidèle en peu de choses, car les biens que nous possédons ici-bas, quels que soient d’ailleurs leur importance et leur nombre, sont toujours petits et peu nombreux en comparaison des biens éternels.

S. Grégoire :

Le serviteur fidèle est établi sur des biens plus considérables, lorsqu’il a triomphé de toutes les atteintes de la corruption, et qu’il est assis dans le ciel au sein des joies éternelles, Il entre parfaitement dans la joie de son maître, lorsque Dieu l’appelle dans l’éternelle patrie, pour l’associer aux chœurs des anges et le remplir d’une joie intérieure, pure et sans mélange d’aucune de ces douleurs qui sont causées par la corruption de la chair.

S. Jérôme :

Quelle récompense plus grande peut-on donner au serviteur fidèle que d’être avec son maître et de voir la joie de son Seigneur ?

S. Jean Chrysostome :

(hom. 78.) Ces paroles renferment l’idée de toute félicité et d’un bonheur parfait.

S. Augustin :

(De la Trinité, 1, 10.) Car le bonheur parfait pour nous, et supérieur à tout ce que l’on peut concevoir, sera de jouir de la présence du Dieu en trois personnes à l’image duquel nous avons été créés.

S. Jérôme :

Le père de famille accueille avec les mêmes éloges le serviteur qui, avec cinq talents, en avait gagné cinq autres, et celui qui, avec deux talents, en avait gagné deux autres, et il les fait entrer en participation de la même joie, parce qu’il ne considère pas la grandeur du gain qu’ils ont réalisés, mais les efforts de leur volonté. " Celui qui avait reçu deux talents vint aussi se présenter. "

Origène :

Cette expression " S’étant approché, " appliquée à celui qui avait reçu cinq talents, et à celui qui en avait reçu deux, signifie leur passage de ce monde dans l’autre ; et il faut remarquer que Dieu tient le même langage à tous les deux, pour nous apprendre que celui qui a reçu de moins grandes facultés, mais qui leur a fait produire tout ce qu’on était en droit d’en attendre, aura aux yeux de Dieu le même mérite que celui qui est doué de facultés supérieures. Dieu n’exige qu’une chose, c’est que l’homme consacre à sa gloire tout ce qu’il a reçu de lui.

S. Grégoire :

(comme précéd.) Le serviteur qui n’a pas voulu faire fructifier son talent s’approche de son maître en s’excusant :

" Celui qui n’avait reçu qu’un talent s’approchant ensuite, " etc.

S. Jérôme :

Ce mauvais serviteur vérifie en lui ces paroles du Psalmiste :

" Il cherche à excuser ses péchés " (Ps 140),

et, au crime de la paresse et de la négligence, il joint celui d’un orgueil insolent. Au lieu de confesser simplement sa fainéantise, comme il aurait dû le faire, et de prier le père de famille de lui pardonner, il ose le calomnier, et il prétend que c’est par prudence qu’il s’est conduit de la sorte, dans la crainte qu’en cherchant à faire fructifier son argent il ne s’exposât à perdre le capital.

Origène :

Ce serviteur faisait sans doute partie du nombre des fidèles, mais de ces fidèles dont la conduite est sans assurance, qui cherchent à se cacher, et qui font tout pour ne point paraître chrétiens. Les fidèles de ce genre ont aussi la crainte de Dieu, et le regardent comme un maître sévère et implacable, ce que ce serviteur exprime en disant :

" Seigneur, je sais que vous êtes un homme dur. "

Nous admettons que, dans un sens véritable, Notre-Seigneur moissonne où il n’a pas semé, car le juste sème dans l’esprit, et il moissonne la vie éternelle. Il moissonne encore où il n’a pas semé, et il recueille là où il n’a rien jeté, parce qu’il regarde comme donné à lui-même tout ce qui est semé parmi les pauvres.

S. Jérôme :

De ces paroles qu’ose lui dire le mauvais serviteur :

" Vous moissonnez là où vous n’avez pas semé, "

nous pouvons aussi conclure que la vie, pure et vertueuse des Gentils et des philosophes est agréable à Dieu.

S. Grégoire :

Il en est beaucoup dans l’Église dont ce serviteur est la figure, qui craignent d’entrer dans les voies d’une vie plus sainte, et qui ne craignent pas de croupir dans une négligence sensuelle et honteuse ; tout en se considérant comme pécheurs, ils redoutent d’embrasser une vie vertueuse et ne tremblent pas de rester dans leurs iniquités.

S. Hilaire :

Ou bien, ce serviteur figure le peuple juif qui reste attaché à la loi, et qui, donnant comme prétexte de son éloignement de la liberté évangélique la crainte que lui inspire la loi ancienne, dit à Dieu :

" Je vous ai craint, " et ajoute : " Voici ce qui est à vous. "

Ou bien encore, c’est ce même peuple qui s’arrête exclusivement aux commandements du Seigneur, bien qu’il sût que Dieu devait moissonner des fruits de justice là où la loi n’avait pas été semée, et recueillir parmi les Gentils des enfants qui ne provenaient pas de la race d’Abraham (Rm 4).

S. Jérôme :

Mais ce qu’il pensait donner comme une excuse devient la matière même de son accusation :

" Mais son maître lui répondit : Serviteur méchant et paresseux. "

Il l’appelle méchant serviteur, parce qu’il a osé calomnier son maître, et paresseux, parce qu’il n’a point doublé son talent, condamnant ainsi d’un côté son insolence, de l’autre sa négligence :

" Puisque vous saviez, lui dit-il, que j’étais dur et cruel, et que j’exigeais ce qui ne m’appartenait pas, vous deviez comprendre que j’exigerais plus exactement ce qui m’appartient, et donner au banquier mon argent ou mes deniers ” (le mot grec ???????? signifie l’un et l’autre). “

Les paroles du Seigneur, dit le Psalmiste, sont des paroles pures, un argent ?prouvé par le feu " (Ps 11). Cet argent, cette monnaie, c’est donc la prédication de l’Évangile, et la parole de Dieu qu’il aurait fallu donner à ceux qui l’auraient fait fructifier, c’est-à-dire ou à d’autres prédicateurs, ce que firent les Apôtres en établissant des prêtres et des évêques dans chaque province (Ac 14, 22), ou bien à tous les fidèles pour leur faire produire le double, et rendre ce capital avec usure, en traduisant dans leurs oeuvres les enseignements de cette divine parole.

S. Grégoire :

Les prédicateurs sont exposés à un danger visible, en retenant l’argent du Seigneur ; les auditeurs le sont également, car on leur demandera avec usure la doctrine qu’ils ont reçue, c’est-à-dire si, à l’aide de ce qu’ils ont entendu, ils se sont appliqués à comprendre ce qui ne leur était pas enseigné.

Origène :

Le Seigneur ne reconnaît pas qu’il soit dur, comme le lui reprochait le mauvais serviteur ; mais il lui concède tout le reste. Cependant on peut dire qu’il use véritablement de dureté contre celui qui abuse de la miséricorde de Dieu pour persévérer dans son péché, au lieu d’en profiter pour se convertir.

S. Grégoire :

(comme précéd.) Écoutons la sentence que le Seigneur prononce contre le mauvais serviteur :

" Qu’on lui ôte donc le talent qu’il a et qu’on le donne à celui qui a dix talents. "

Origène :

Le Seigneur peut, par sa puissance divine, ôter les moyens rigoureusement suffisants, à celui qui n’a pas su les mettre à profit, pour les donner à celui qui a multiplié ce qu’il avait reçu.

S. Grégoire :

Il paraissait plus naturel de donner ce talent à celui qui en avait reçu deux, plutôt qu’à celui qui en avait reçu cinq, car il est plus juste en apparence de donner à celui qui a moins reçu. Mais, comme les cinq talents figurent la science des choses extérieures, et les deux talents, l’intelligence et l’action ;

celui à qui son maître a confié deux talents a plus reçu que celui à qui il en a confié cinq, car celui qui, dans les cinq talents, a reçu le don d’administrer les choses extérieures, était cependant privé de l’intelligence des choses éternelles. Donc, ce talent unique, qui représente, comme nous l’avons dit, le don de l’intelligence, a dû être donné à celui qui a fidèlement administré les choses extérieures qui lui ont été confiées, et c’est ce que nous voyons tous les jours dans l’Église : ceux qui administrent avec fidélité les biens extérieurs sont doués d’une intelligence capable de pénétrer les choses spirituelles et intérieures.

S. Jérôme :

Ou bien, ce talent est donné à celui qui avait obtenu dix talents, pour nous apprendre que, si le Seigneur se réjouit également du travail du serviteur qui a doublé ses deux talents et de celui qui a multiplié les cinq qu’il avait reçus, cependant il réserve une plus grande récompense à celui qui a travaillé davantage à faire fructifier l’argent de son maître.

S. Grégoire :

Notre-Seigneur conclut cette parabole par cette maxime générale :

" Car on donnera à celui qui a déjà, " etc.

En effet, celui qui a la charité reçoit aussi les autres dons, et celui qui ne possède pas cette vertu perd jusqu’aux dons qu’il paraissait avoir.

S. Chrysostome:

(hom. 78 ). Celui qui a reçu le don éclatant de la parole et de la doctrine, pour le mettre à profit, et qui n’en fait aucun usage, perd ce don, tandis que celui qui s’applique avec zèle à le faire fructifier obtient des grâces plus abondantes.

S. Jérôme :

Il en est beaucoup qui ont reçu de Dieu une intelligence naturelle et une grande vivacité d’esprit ; s’ils se laissent dominer par la paresse, et qu’ils corrompent ces dons naturels dans une honteuse indolence, ils en seront dépouillés par opposition à ceux qui, moins favorisés de la nature, ont su compenser par leur travail et par leur industrie ce qui leur manquait, et ils verront passer à d’autres la récompense qui leur était promise. On peut encore donner cette explication :

celui qui a la foi et une bonne volonté recevra du juge plein de bonté ce que la faiblesse humaine laisserait à désirer dans ses actions, tandis que celui qui n’a pas la foi perdra jusqu’aux autres vertus qu’il paraissait tenir de la nature.

Cette expression :

" Ce qu’il paraît avoir lui sera enlevé, "

est pleine de justesse et d’à-propos, car tout don qui est en dehors de la foi en Jésus-Christ ne doit pas être attribué à celui qui en fait un mauvais usage, mais à celui qui n’a pas refusé, même au mauvais serviteur, ces dons naturels.

S. Hilaire :

La gloire qui vient de la loi est accordée à ceux qui savent profiter de la grâce de l’Évangile ; mais, pour celui qui n’a point la foi en Jésus-Christ, on lui ôtera jusqu’à cette gloire que la loi semblait lui donner.

S. Jean Chrysostome :

(hom. 78.) Le mauvais serviteur n’est pas seulement puni par la perte de ce qu’il possède, mais par un supplice rigoureux, auquel vient se joindre une sentence qui est en même temps un acte d’accusation :

" Et quant à ce serviteur inutile, qu’on le jette dans les ténèbres extérieures. "

Origène :

Là où il n’y a aucune lumière, peut-être même aucune clarté extérieure, et où on ne peut jouir de la vue de Dieu, car ceux qui se sont rendus coupables de ce crime, seront condamnés, comme indignes de voir Dieu, à être jetés dans ces ténèbres qu’on appelle les ténèbres extérieures. Nous avons lu dans un interprète qui nous a devancé, que ces ténèbres sont les ténèbres de l’abîme qui est en dehors de l’univers, et que ces serviteurs inutiles, étant jugés indignes d’habiter aucune partie de ce monde, seront jetés dans cet abîme extérieur, où il n’y a que ténèbres, et qu’aucune lumière ne vient jamais éclairer.

S. Grégoire :

C’est ainsi que le châtiment précipitera dans les ténèbres extérieures celui qui est tombé volontairement par sa faute dans les ténèbres intérieures.

S. Jérôme :

Nous avons dit plus haut ce que sont ces pleurs et ces grincements de dents.

S. Jean Chrysostome :

(hom. 78 ). Remarquez que ce n’est pas seulement celui qui prend le bien d’autrui ou qui fait le mal qui est condamné au dernier supplice, mais encore celui qui néglige de faire le bien.

S. Grégoire :

Que celui donc qui a reçu le don de l’intelligence évite de garder le silence ; que celui qui nage au sein de l’abondance ne se ralentisse pas dans l’exercice de la miséricorde ; que celui qui a reçu le don de diriger l’applique à l’utilité du prochain ; que celui qui peut avoir accès auprès des riches intercède pour les pauvres, car, aux yeux de Dieu, la plus petite grâce reçue sera considérée comme un talent qu’il nous a confié.

Origène :

Or, s’il vous paraît dur qu’on soit jugé sévèrement pour n’avoir pas instruit les autres, rappelez-vous cette parole de l’Apôtre :

" Malheur à moi si je n’évangélise " (1 Co 9).
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