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 Épître aux Romains, chap 14 ; verset 20 - 23

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MessageSujet: Épître aux Romains, chap 14 ; verset 20 - 23   Épître aux Romains, chap 14 ; verset 20 - 23 EmptyLun 16 Mar - 18:09

Épître aux Romains, chap 14 ; verset 20 - 23

Citation :
Garde-toi, pour un aliment, de détruire l’œuvre de Dieu. Il est vrai que toutes choses sont pures, mais il est mal à un homme de devenir, en mangeant, une pierre d’achoppement.
Ce qui est bien, c’est de ne pas manger de viande, de ne pas boire de vin, de ne rien faire qui soit pour ton frère une occasion de chute, [de scandale ou de faiblesse].
As-tu une conviction ? Garde-la pour toi-même devant Dieu. Heureux celui qui ne se condamne pas dans l’acte qu’il approuve.
Mais celui qui a des doutes, s’il mange, il est condamné, parce qu’il n’agit pas par conviction ; tout ce qui ne procède pas d’une conviction est péché.

http://fr.wikisource.org/wiki/%C3%89p%C3%AEtre_aux_Romains_-_Crampon#Chapitre_14
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MessageSujet: Re: Épître aux Romains, chap 14 ; verset 20 - 23   Épître aux Romains, chap 14 ; verset 20 - 23 EmptyLun 16 Mar - 18:12

Commentaire de l'épître de saint Paul aux Romains

PAR SAINT THOMAS D’AQUIN

Docteur de l'Eglise catholique


http://docteurangelique.free.fr/index.html

[n° 1132] 20b Assurément, toutes choses sont pures, mais telle chose est mauvaise pour l’homme qui mange en succombant au scandale.

[n° 1134] 21 Il est bon de ne pas manger de chair et de ne pas boire de vin, et de ne rien faire qui offense, scandalise ou affaiblisse ton frère.

[n° 1136] 22 Toi, as-tu la foi ? Garde-la pour toi-même devant Dieu. Bienheureux celui qui ne se juge pas lui-même dans ce qu’il éprouve comme bon!

[n° 1139] 23 Mais celui qui fait une distinction, s’il mange, est condamné, parce que cela ne procède pas de la foi. Or tout ce qui ne procède pas de la foi est péché.
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MessageSujet: Re: Épître aux Romains, chap 14 ; verset 20 - 23   Épître aux Romains, chap 14 ; verset 20 - 23 EmptyLun 16 Mar - 18:14

Après avoir établi, par les raisons que nous avons vues, que nous ne devons pas, au scandale du prochain, user indifféremment de toutes sortes d’aliments, S. Paul fait voir ici comment certaines nourritures peuvent être pures et impures.



Citation :
I° A cet effet, il indique d’abord ce qui est pur de sa nature, en disant (verset 20) : "Tout " ce qui peut servir à la nourriture de l’homme, est pur, à savoir, de sa nature, parce que, de sa nature, un aliment n’a rien qui puisse souiller l’âme de l’homme, suivant ce pas sage de S. Matthieu (XV, 11) : "Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme;" et (Tim., IV, 4) : "Tout ce que Dieu a créé est bon." Or, dans la Loi, certains aliments étaient appelés immondes, non à cause de leur nature, mais en raison de leur signification, comme on le voit au ch. XX, 1 à 49, du Lévitique. Mais Jésus-Christ, en accomplissant les figures de la Loi ancienne, a fait disparaître cette impureté. Aussi est-il dit à S. Pierre (Actes, X, 15) : "N’appelez pas impur ce que Dieu a purifié," c’est-à-dire ne le dites pas immonde.



Citation :
II° A ces mots (verset 20) : "Mais il est mal à un homme d’en user," S. Paul fait voir comment un aliment peut devenir impur pour l’homme, à savoir lorsque, par l’usage qu’il en fait, son âme est souillée; ce qui peut arriver de deux manières : d’abord, lorsqu’on fait usage d’un aliment quelconque au scandale du prochain; en suite, lorsqu’on en use contre sa conscience, à ces mots (verset 23) : "Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même."

I. Sur le premier de ces points, S. Paul fait trois choses :

Citation :
1° Il montre ce qui peut se rencontrer de mauvais dans l’usage des aliments, en disant : Bien que par nature tout aliment soit bon, cependant il est mal à l’homme de faire usage de n’importe quel aliment, s’il en fait une pierre d’achoppement, c’est-à-dire s’il en résulte pour le prochain confusion ou scandale (Matth., XV, 7) : "Malheur à celui par qui vient le scandale."

2° Ensuite il fait voir ce qui est bon dans l’usage des aliments, lorsqu’il dit (verset 21) : "Il est bon, au contraire, de ne pas manger de la chair et de ne pas boire de vin." Il désigne ainsi ce qui occupe le premier rang dans le boire et dans le manger, établissant qu’il est bon de s’en abstenir, soit pour réprimer les convoitises de la chair (Ephés., V, 18 ) : "Ne vous laissez pas aller aux excès du vin, d’où naissent les dissolutions;" soit même pour rendre l’homme plus capable de s’élever aux choses spirituelles (Ecclésiastique II, 3) : "Je me suis proposé en moi-même de refuser à ma chair l’usage du vin, afin de porter mon esprit à l’étude de la sagesse." Toutefois ce sens n'est pas dans l’intention de l’Apôtre. Il veut dire qu’il n’est pas bon de faire usage de ces aliments en scandalisant le prochain. Et ceci se comprend surtout par ce qui suit (verset 21) : "Et de s’abstenir de tout ce qui choque ton frère, etc.;" comme s’il disait : je dis qu’il est bon de s'abstenir non seulement de vin et de viande, mais de toute autre espèce d’aliment qui choque ton prochain, c’est-à-dire l’excite contre toi, comme si tu agissais mal; ce qui peut troubler la paix, "ou le scandaliser," c’est-à-dire le provoquer à tomber dans le péché, ce qui blesse la justice qui lui est due; "ou l’affaiblir," c’est-à-dire le jeter au moins dans le doute, si ce qu’on a fait est licite, ce qui diminue la joie spirituelle. Aussi l’Apôtre dit-il lui-même (1 Co VIII, 13) : "Si ce que je mange scandalise mon frère, je ne mangerai jamais de viande, pour ne pas le scandaliser."

Cependant, puisqu’il est licite d’user de ces aliments, si, pour éviter le scandale du prochain, il faut s’en abstenir, par une raison analogue il semble qu’on doit également, pour éviter de scandaliser le prochain, s’abstenir de tout ce qui est licite et n'est pas aussi nécessaire au salut que la justice, la paix et la joie spirituelles. Il ne nous est donc pas permis de réclamer ce qui nous appartient, s’il y a péril de scandale.

Il faut répondre que si le scandale vient de la faiblesse ou de l’ignorance de ceux qui prennent de là occasion de se scandaliser, on doit s’abstenir même des choses licites qui ne sont pas nécessaires au salut; c’est là, en effet, ce scandale des petits que le Sauveur ordonne d’éviter (Matth., XVIII, 10) : "Prenez garde de mépriser l’un de ces petits." Mais si le scandale provient de la malice de ceux qui se scandalisent, ce scandale est semblable à celui des Pharisiens que le Sauveur (Matth., V, 14) nous commande de mépriser. Pour éviter ce scandale, on n’est donc pas tenu de s’abstenir des choses licites. Toutefois, à l’égard du scandale des petits, il faut remarquer qu’afin de le prévenir, on est tenu de différer l’usage des choses licites jusqu’à ce que l’on ait eu le temps de s’expliquer et d’écarter le scandale. Que si, l’explication étant donnée, le scandale demeure, à partir de ce moment il ne procède plus d’ignorance ou de faiblesse, mais appartient au scandale des Parisiens.

3° En troisième lieu, S. Paul prévient une excuse. On aurait pu dire : bien que le prochain se scandalise de ce que j’use indifféremment des aliments, cependant, pour rendre témoignage à ma foi, d’après laquelle il est certain que cela m’est permis, je veux en user indistinctement. Mais l’Apôtre, écartant cette excuse, dit (verset 2) : "Toi," à savoir qui use indifféremment des aliments, "as-tu la foi" éclairée en toi-même ? Et par cette foi il est certain qu’on peut licitement faire usage de ces aliments. Cette foi est bonne, j’en conviens, et digne d’éloge, mais conserve-la dans le secret; Aie-la dans ton cœur, devant Dieu," à qui elle est agréable (Ecclésiastique I, 34 et 35) : "Ce qui est agréable à Dieu, c’est la foi et la douceur;" comme si S. Paul disait : il ne faut pas que tu manifestes cette foi par les œuvres extérieures, lorsque cela ne se peut faire qu’avec scandale pour le prochain.

Ceci paraît contredit par ce verset du ch. X, 10. — "il faut croire de cœur pour obtenir la justice, et confesser de bouche pour obtenir le salut." On voit donc qu’il ne suffit pas d’avoir la foi de cœur seulement et devant Dieu, mais on doit montrer cette foi devant le prochain par la confession qu’on en fait.

Il faut répondre que, parmi les vérités qui sont de foi, il en est qui ne sont pas complètement manifestées par l’Eglise. C’est ainsi que, dans la primitive Eglise, il n’était pas expressément défini que les Juifs convertis n’étaient plus tenus de garder les observances légales; c’est ainsi encore qu’au temps de S. Augustin il n’était pas défini que l’âme ne se transmettait pas. En ce qui concerne donc ces sortes de vérités, il suffit qu’on ait la foi devant Dieu, mais il n'est pas requis de la manifester au scandale du prochain, si ce n’est peut-être devant ceux à qui il appartient de définir ce qui est de foi. D’autres vérités appartiennent à la foi, et sont déjà définies par l’Eglise : à leur égard il ne suffit pas d’avoir la foi devant Dieu, mais il est requis d’en rendre témoignage devant le prochain, quelque scandale qu’il en doive résulter, par la raison qu’on ne doit pas délaisser la vérité de doctrine à cause du scandale. C’est ainsi que Jésus-Christ n'a pas tu la vérité de sa doctrine à cause du scandale des Pharisiens (Matth., XV, 14). Il faut savoir aussi que, bien qu’à l’égard de ces vérités l’homme doit manifester sa foi par la confession de bouche, il n'est pas nécessaire qu’il le fasse par les œuvres extérieures; c’est ainsi, par exemple, qu’on ne peut exiger de celui qui tient comme de foi qu’il est licite d’user du mariage qu’il en use pour la manifestation de sa foi. De même donc il n’était pas requis de ceux qui avaient une foi éclairée de manifester leur foi en faisant usage des aliments, car ils pouvaient faire cette manifestation en confessant la foi seule ment de bouche.

II. Lorsque S. Paul dit (verset 22) : "Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même dans ce qu’il approuve!" il montre comment l’usage des aliments devient impur pour quelques-uns, par cela même qu’il est contre la conscience. Sur ce point, il fait trois choses :

Citation :
1° D’abord il fait voir ce qui est bien, c’est-à-dire que la conscience ne reproche rien à l’homme sur ce qu’il n'a pas fait, (verset 22) : "heureux celui qui ne se juge pas lui-même," c’est-à-dire celui que la conscience ne reprend ni ne condamne, "dans ce qu’il approuve!" à savoir comme devant être fait. Il faut entendre ce texte "S’il l’approuve," avec une foi éclairée, comme devant être fait. Mais si, par une opinion, il croit qu’il peut faire cette chose, par exemple s’il croit être agréable à Dieu en faisant mourir les disciples de Jésus-Christ, comme il est dit en S. Jean (XVI, 2), rien ne l’excuse de ne se condamner pas lui-même de n’avoir pas commis un tel crime. Au contraire, il serait plus heureux si sa conscience l’en reprenait, car ces reproches l’éloigneraient davantage du péché. Il faut donc entendre ce que dit ici S. Paul des choses qui sont licites : c’est la gloire de l’homme que sa conscience ne lui fasse pas de reproches (2 Co I, 12) : "Ce qui fait notre gloire," c’est le témoignage de notre conscience; et (Job, X, 6) : "Mon cœur ne m’accuse aucun jour de ma vie."

2° Il montre, en second lieu, ce qui en ce point est mal, à savoir, d’agir contre sa conscience; ce qui lui fait dire (verset 23) : "Mais celui qui fait le discernement," c’est-à-dire celui qui a cette opinion erronée, qu’on doit distinguer les aliments, "et qui mange," à savoir des aliments qu’il répute illicites, "est condamné," parce que, au tant qu’il est en lui, il a la volonté de faire ce qui est illicite, et par conséquent, en mangeant, il se condamne par son propre jugement, comme il est dit (Tite, III, 11).

3° Enfin il assigne le motif de ce qu’il avait avancé, en disant (verset 23) : "Parce qu’il n’agit pas selon la bonne foi. Telle est la raison de sa condamnation. Or l’expression "foi" peut être prise ici de deux manières : d’abord pour la foi qui est vertu, et ensuite pour la foi en tant qu’elle signifie la conscience, et ces deux acceptions n’ont entre elles d’autre différence que celle du particulier au général. Car ce que nous savons en général par la foi : exemple, que l’usage des aliments est licite ou illicite, la conscience l’applique à l’acte qui est fait ou à faire. S. Paul dit donc que celui qui distingue et qui mange est pour cette raison condamnable, parce que cela n'est pas de la foi, mais au contraire contre la foi, c’est-à-dire contre la vérité de la foi ou contre la conscience de celui qui agit (Hébreux XI, 6) : "Sans la foi il est impossible de plaire à Dieu." Qu’il y ait en cela une cause suffisante de condamnation, S. Paul le montre en ajoutant (verset 23) : "Or tout ce qui ne se fait pas de bonne foi est péché." D’où l’on voit qu’ainsi qu’il est dit dans la Glose, toute la vie des infidèles est péché, ainsi que toute la vie des justes est méritoire, en tant qu’elle se rapporte à la gloire de Dieu, suivant ce passage (I Corinthiens X, 31) : "Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, et quelque chose que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu." Cependant il faut dire que le fidèle n’est pas à l’égard du bien dans les mêmes termes que l’infidèle relativement au mal. Car dans celui dont la foi est formée, il n’y a plus de condamnation, ainsi qu’il a été expliqué au ch. VIII, 4; mais dans l’infidèle la nature, en ce qu’elle a de bon, reste malgré l’infidélité. Voici pourquoi quand un infidèle, en suivant l’inspiration de la raison, fait quelque bien et ne le rapporte pas à une fin mauvaise, il ne pèche pas, et toutefois son œuvre est dépourvue de mérite, parce qu’elle ne reçoit pas la vie de la grâce. C’est ce que dit la Glose : "Il n’y a rien de bien sans le souverain bien," c'est-à-dire aucun bien n’est méritoire sans la grâce de Dieu, et là où manque la connaissance de la vie éternelle et de l’immuable vérité, à savoir celle qui nous vient par la foi, la vertu même, avec les meilleures mœurs, est fausse, en ce sens qu’elle ne se rapporte pas à la béatitude éternelle. Mais, lorsque l’infidèle agit en tant qu’infidèle, il est évident qu’il pèche. Ainsi, quand la Glose dit : "Toute œuvre qui ne procède pas de la foi est un péché," il faut entendre : toute œuvre qui est contre la foi ou contre la conscience est un péché, bien que de sa nature cette œuvre paraisse bonne. Par exemple, quand un païen, en l’honneur de ses dieux, garde la virginité ou donne l’aumône, en cela même il pèche (Tite, I, 15) : "Rien n’est pur pour ceux qui sont impurs et infidèles : leur raison et leur conscience sont impures et souillées."
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MessageSujet: Re: Épître aux Romains, chap 14 ; verset 20 - 23   Épître aux Romains, chap 14 ; verset 20 - 23 EmptyLun 16 Mar - 18:18

1132. — Après[1068] avoir exposé un raisonnement qui démontre que nous ne devons pas, au scandale du prochain, user indifféremment de tous [n° 1122], l’Apôtre montre ici comment certains aliments peuvent être purs et impurs. Et à cet effet il fait deux choses

I. Il indique d’abord les choses qui sont pures par leur nature, en disant : Assurément, toutes choses, c’est-à-dire toutes les choses qui peuvent servir à la nourriture de l’homme, sont pures, c’est-à-dire par leur propre nature, parce que par leur propre nature elles n’ont rien qui puisse souiller l’âme de l’homme, selon ce passage de Matthieu : "Ce n’est pas tout ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui souille l’homme[1069]"; et de à Timothée "Toute créature de Dieu est bonne." Or, dans la Loi, certaines choses étaient appelées impures, non à cause de leur nature, mais à cause de leur signification, comme on le voit au chapitre 11 du Lévitique. Mais le Christ, en accomplissant les figures de la Loi ancienne, a supprimé cette impureté. Aussi est-il dit à Pierre : "Ce que Dieu a purifié, toi ne l’appelle pas commun ", c’est-à-dire impur.

II. Puis, [n° 1133] : mais telle chose est mauvaise pour l’homme, etc., montre comment un aliment peut devenir impur pour l’homme, c’est-à-dire que par l’usage qu’il en fait il souille son âme; ce qui arrive manifestement de deux manières :

Citation :
A) En premier lieu, lorsqu’on fait usage d’un aliment quelconque au scandale du prochain.

B) En second lieu, lorsqu’on mange contre sa conscience [n° 1138] : Bien heureux celui qui ne se juge pas lui-même, etc.


1133. — A. Sur le premier point fait trois choses :

Citation :
1. Il montre premièrement ce qui est mauvais dans l’usage des aliments, en disant : Bien que par nature toutes choses soient pures, cependant telle chose est mauvaise pour l’homme qui mange n’importe quel aliment en succombant au scandale, c’est-à-dire pour la confusion et le scandale du prochain "Malheur à l’homme par qui le scandale arrive."

1134. — 2. Il montre deuxièmement ce qui est bon dans l’usage de ces aliments, en disant : 21 Il est bon de ne pas manger de chair et de ne pas boire de vin; la première mention regarde principalement les aliments, la seconde la boisson. Et établit qu’il est bon de s’en abstenir, soit pour dompter la concupiscence de la chair, selon ces paroles de Paul aux Ephésiens : "Ne vous enivrez pas du vin qui renferme la luxure "; soit même pour rendre l’homme plus capable de contempler les réalités spirituelles, selon ce passage de l’Ecclésiaste : "J’ai pensé dans mon cœur à détourner ma chair du vin, afin de porter mon esprit à la sagesse." Toutefois ce sens n’est pas dans l’intention de l’Apôtre, mais il veut dire qu’il est bon de ne pas user de ces aliments le scandale du prochain. Et du reste, ce qui suit le montre manifestement et de ne rien faire qui offense, scandalise ou affaiblisse ton frère. Ce que je dis, non seulement je le dis à propos du vin et des chairs dont il est bon de s’abstenir, mais de n’importe quel autre aliment qui offense ton frère, c’est-à-dire qui le soulève dans son trouble contre toi, comme si tu agissais d’une manière illicite, et par suite de quoi sa paix est perturbée; ou qui le scandalise, c’est-à-dire qui le provoque à tomber dans le péché et qui en raison de cela lèse sa justice; ou qui l’affaiblisse, c’est-à-dire qui le jette au moins dans le doute en se demandant si ce qu’on a fait est licite, ce qui diminue sa joie spirituelle. Aussi l’Apôtre dit-il lui-même : "Si un aliment scandalise mon frère, je ne mangerai plus de chair, afin de ne pas scandaliser mon frère."

1135. — Cependant[1070], puisqu’il est licite d’user de ces aliments, si, pour éviter le scandale du prochain, il faut s’en abstenir, pour une raison analogue il semble qu’il faille s’abstenir de toutes les choses licites, qui ne sont pas nécessaires au salut, comme le sont la justice, la paix et la joie spirituelles. Il semble donc qu’il ne soit pas permis à l’homme de réclamer ce qui lui appartient au scandale du prochain.

Il faut dire que si le scandale vient de la faiblesse ou de l’ignorance de ceux qui en prennent occasion de se scandaliser, pour éviter ce scandale, l’homme doit s’abstenir des choses licites dans la mesure où elles ne sont pas nécessaires au salut. Tel est, en effet, le scandale des petits que le Seigneur ordonne d’éviter : "Prenez garde de mépriser un seul de ces petits; parce que, je vous le dis, leurs anges voient sans cesse dans le ciel la face de mon Père qui est dans les cieux." Mais si un tel scandale provient de la malice de ceux qui se scandalisent, ce scandale est semblable à celui des pharisiens que le Seigneur nous a enseigné à mépriser. Donc, pour éviter un tel scandale il ne faut pas s’abstenir des choses licites. Toutefois, à l’égard du scandale des petits, il faut remarquer que, pour l’éviter, on est tenu de différer l’usage des choses licites jusqu’à ce que l’on puisse, après avoir donné une explication, l’écarter. Mais si, après avoir donné l’explication, le scandale demeure encore, il semble qu’il ne vienne plus de l’ignorance ou de la faiblesse, mais de la malice, et qu’il appartienne alors au scandale des pharisiens.



1136. — 3. En troisième lieu, écarte une excuse. En effet, on pourrait dire : Bien que le prochain soit scandalisé de ce que moi j’use indifféremment des aliments, cependant pour montrer ma foi, d’après laquelle il est certain que cela m’est permis, je veux en user indifféremment. Mais l’Apôtre, écartant ce prétexte, dit : 22 Toi, c’est-à-dire toi qui uses indifféremment des aliments, as-tu la foi droite en toi-même, cette foi par laquelle il est certain qu’on peut licitement user de ces aliments ? Cette foi est bonne et louable, mais garde-la dans le secret devant Dieu, à qui elle est agréable : "Ce qui est agréable <à Dieu>, c’est la foi et la douceur." Comme si disait : Il ne faut pas que tu manifestes cette foi par l’accomplissement des œuvres, lorsque cela se fait au scandale du prochain.

1137. — Mais[1071] cela semble contredit par ce verset du chapitre 10. — "on croit de cœur pour la justice et on confesse de bouche pour le salut." On voit donc qu’il ne suffit pas seulement d’avoir la foi de cœur devant Dieu, mais qu’il faut manifester cette foi au prochain en la confessant.

Citation :
On répondra en disant que, parmi les vérités qui sont de foi, certaines ne sont pas parfaitement manifestées par l’Eglise. Ainsi, dans l’Eglise primitive, il n’était pas parfaitement défini que ceux qui s’étaient convertis parmi les Juifs n’étaient plus tenus d’observer les prescriptions légales; et de même, au temps d’Augustin[1072] il n’était pas encore défini par l’Église que l’âme ne se transmettait pas[1073]. Donc en ce domaine, il suffit à l’homme d’avoir la foi devant Dieu, mais il ne faut pas la proclamer au scandale du prochain, si ce n’est peut-être devant ceux qui ont le pouvoir de définir ce qui est de foi. En revanche, d’autres vérités appartiennent à la foi et sont déjà définies par l’Eglise; à leur égard il ne suffit pas d’avoir la foi devant Dieu, mais il faut confesser sa foi devant le prochain, quel que soit le scandale qu’il en résulte, parce que la vérité de la doctrine ne doit pas être délaissée à cause du scandale, à l’exemple du Christ qui n’a pas délaissé la vérité de sa doctrine à cause du scandale des pharisiens, comme on le voit dans Matthieu. Il faut savoir aussi que, bien qu’à l’égard de ces vérités l’homme doit manifester sa foi par la confession en paroles, il ne doit cependant pas la manifester par l’accomplissement des œuvres; ainsi ne requiert-on pas de celui qui tient de foi qu’il est licite d’user du mariage qu’il en use pour la manifestation de sa foi. De même il n’était pas requis de ceux qui avaient une foi droite qu’ils manifestent leur foi en faisant usage des aliments. Car ils pouvaient la manifester en la confessant seulement en paroles.



1138. — B. En ajoutant[1074] — Bienheureux celui qui ne se juge pas, etc., montre comment l’usage des aliments devient impur pour quelques-uns, du fait même que cet usage s’oppose à la conscience. Sur ce point il fait trois choses [n° 1139 et 1140].

Citation :
1. Il montre premièrement ce qui est bien à ce propos, à savoir que la conscience ne tourmente pas l’homme sur ce qu’il n’a pas fait. Aussi dit-il : Bienheureux celui qui ne se juge pas lui-même, c’est-à-dire que la conscience ne reprend pas ou ne condamne pas, dans ce qu’il éprouve comme bon, c’est-à-dire dans ce qu’il approuve comme devant être fait. Entendez : s’il approuve avec une foi droite qu’une chose doit être faite. Mais si par une opinion fausse il estime rendre un culte à Dieu en mettant à mort les disciples du Christ, comme on le dit dans Jean, il est inexcusable pour ne s’être pas jugé lui-même. Au contraire, il serait plus heureux si sa conscience l’en reprenait, selon que ses reproches l’éloigneraient davantage du péché. Mais dans le domaine des choses qui sont licites, il faut comprendre ce que dit ici l’Apôtre : il appartient, en effet, à la gloire de l’homme que sa conscience ne lui fasse pas de reproche : "Ce qui fait notre gloire, c’est ce témoignage de notre conscience : nous nous sommes conduits dans ce monde, et plus particulièrement envers vous, avec la simplicité du cœur et la sincérité de Dieu, et non point selon la sagesse charnelle, mais selon la grâce de Dieu. "Et : "Mon cœur ne me reproche rien dans toute ma vie."

1139. — 2. Deuxièmement, montre ce qui est mal à ce propos, à savoir d’agir contre sa conscience. Aussi dit-il : 23 Mais celui qui fait une distinction, c’est-à-dire celui qui a une opinion fausse d’après laquelle il faut faire une distinction dans les aliments, s’il mange, à savoir des aliments qu’il répute illicites, est condamné, étant donné qu’il dépend de lui d’avoir la volonté de faire ce qui est illicite, et par conséquent "il pèche, puisqu’il est condamné par son propre jugement, comme le dit dans son épître à Tite.

1140. — 3. Troisièmement, donne la raison de ce qu’il avait avancé, en disant : parce que cela ne procède pas de la foi, c’est-à-dire voilà pourquoi il est condamné. Or ce mot "foi" peut être pris ici de deux manières : d’abord pour la foi qui est une vertu, ensuite pour la foi selon qu’elle signifie la conscience[1075]. Et ces deux acceptions n’ont d’autre différence entre elles que celle du particulier et du général. Car ce que nous tenons en général par la foi, par exemple que l’usage des aliments est licite ou illicite, la conscience l’applique à l’œuvre qui a été accomplie ou à accomplir[1076]. dit donc que celui qui mange et fait une distinction est pour cette raison condamné, parce que cela n’est pas de foi, au contraire cela est contre la foi, c’est-à-dire contre la vérité de la foi et contre la conscience de celui qui agit "Sans la foi il est impossible de plaire à Dieu." Et que cette cause de condamnation soit suffisante, il le montre en ajoutant : Or tout ce qui ne procède pas de la foi est péché.

De là il est évident que, selon le commentaire de la Glose[1077], "toute la vie des infidèles est péché ", comme toute la vie des fidèles est méritoire, en tant qu’elle est ordonnée à la gloire de Dieu, suivant ce passage de la première épître aux Corinthiens "Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, et quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu."

1141. — Cependant[1078] il faut dire que la conduite du fidèle à l’égard du bien est différente de celle de l’infidèle à l’égard du mal. Car dans l’homme dont la foi est formée, il n’y a aucune condamnation, comme l’a dit plus haut [n° 595]. Mais dans l’homme infidèle le bien de la nature demeure malgré son infidélité. Voilà pourquoi quand un infidèle, sous la prescription (dictamen) de la raison, accomplit quelque bien sans le rapporter à une fin mauvaise, il ne pèche pas. Cependant son œuvre est sans mérite, parce qu’elle n’est pas informée par la grâce. C’est ce que dit la Glose : "Il n’est pas de bien sans le bien souverain t>, c’est-â-dire il n’est pas de bien méritoire sans la grâce de Dieu, "et là où manque la connaissance de la vie éternelle et de l’immuable vérité", à savoir celle qui procède de la foi, "on y trouve la fausse vertu même dans les mœurs les meilleures[1079]", en ce sens qu’elle ne se rapporte pas à la fin de la béatitude éternelle. Mais quand l’homme infidèle fait quelque chose en tant qu’infidèle, il est évident qu’il pèche. Aussi, lorsque la Glose[1080] dit : "Toute œuvre qui ne procède pas de la foi est un péché ", il faut comprendre cela de la manière suivante : toute œuvre qui est contre la foi ou contre la conscience est un péché, bien que de par sa nature elle semble bonne. Par exemple, si un païen, en l’honneur de ses dieux, garde la virginité ou donne l’aumône, en cela même il pèche "Pour les impurs et les infidèles, rien n’est pur; leur esprit même et leur conscience sont souillés."
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