| | Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) | |
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Nombre de messages : 19902 Localisation : La Nouvelle Jérusalem. Date d'inscription : 07/02/2006
| Sujet: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Mer 10 Oct - 18:26 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins DernièresLA FIN DU MONDE QUESTION 73 : LES SIGNES PRÉCURSEURS DU JUGEMENT Il s’agit maintenant des signes précurseurs du Jugement.
On demande : 1. Y aura-t-il des signes précurseurs de l’avènement du souverain Juge ? - 2. Le soleil et la lune doivent-ils vraiment cesser de briller ? - 3. Les vertus des cieux seront-elles ébranlées ? ARTICLE 1 : Y aura-t-il des signe précurseurs de l’avènement du Souverain Juge ? LA FIN DU MONDE QUESTION 73 : LES SIGNES PRÉCURSEURS DU JUGEMENT
Il s’agit maintenant des signes précurseurs du Jugement. - Citation :
- On demande : 1. Y aura-t-il des signes précurseurs de l’avènement du souverain Juge ? - 2. Le soleil et la lune doivent-ils vraiment cesser de briller ? - 3. Les vertus des cieux seront-elles ébranlées ?
ARTICLE 1 : Y aura-t-il des signes précurseurs de l’avènement du Souverain Juge ?
Objections : 1. La réponse négative semble imposée par cette parole de saint Paul «Quand les hommes diront : Paix et sûreté! c’est alors qu’une ruine soudaine fondra sur eux ». En effet, cette paix et cette sûreté n’existeraient pas, si des signes avant-coureurs venaient semer l’épouvante.
2. Des signes sont nécessaires quand une chose doit être rendue manifeste. Mais l’avènement du Seigneur doit être caché « Le jour du Seigneur vient ainsi qu’un voleur pendant la nuit ».
3. Le premier avènement de Notre-Seigneur fut connu d’avance par les prophètes, et cependant il ne fut précédé d’aucun signe. A plus forte raison, ainsi en sera-t-il du second que personne ne connaît.
Cependant: 1. Il est dit en saint Luc « Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles ».
2. Saint Jérôme énumère quinze signes : les mers se soulèveront de quinze coudées plus haut que les montagnes; - elles s’enfonceront dans les abîmes jusqu’à être à peine visibles; - elles reprendront leur niveau habituel; - tous les monstres marins se rassembleront, lèveront la tête au-dessus des flots et mugiront les uns contre les autres, comme s’ils se querellaient; - tous les oiseaux du ciel se réuniront dans les champs, gémissant à l’envi, sans manger ni boire; - des torrents de feu prendront naissance à l’occident et parcourront le ciel jusqu’à l’orient; - tous les astres errants et fixes jetteront des flammes semblables à la crinière ardente des comètes; - un grand tremblement de terre renversera tous les animaux ; - toutes les pierres, petites et grandes, se heurteront et se briseront en quatre morceaux; - de toutes les plantes coulera une rosée sanglante ; - les montagnes, collines et édifices seront réduits en poussière ; - tous les animaux sortiront des forêts et des montagnes, hurlant et oubliant de manger; - tous les tombeaux s’ouvriront pour rendre leurs morts à la vie; - tous les hommes sortiront de leurs demeures, hébétés, muets, courant çà et là; - ils mourront tous pour ressusciter en même temps que ceux qui les ont pré cédés dans la mort.
Conclusion: Quand le Christ viendra juger tous les hommes, il apparaîtra dans sa gloire, comme il convient à la dignité de sa fonction. Mais celle-ci doit être manifestée par certains indices capables d’inspirer 1 respect et la soumission. L’avènement du souverain Juge sera donc précédé de signes multiples destinés à avertir les hommes de se préparer au Jugement et à soumettre les coeurs au Juge qui va venir.
Mais il est difficile de savoir quels seront ces signes. Ceux que nous lisons dans l’Évangile, comme le remarque saint Augustin, se rapportent non seulement au Jugement dernier, mais encore à la destruction de Jérusalem et à cet avènement continuel par lequel le Christ visite et éprouve son Église. De telle sorte que, si l’on y réfléchit bien, on pourrait conclure qu’aucun n’est caractéristique du dernier avènement, comme saint Augustin le dit encore; car, les combats, les épouvantes, etc., mentionnés dans l’Évangile, se rencontrent tout au long de l’humanité. Dira-t-on qu’il y aura comme une recrudescence de ces phénomènes à la fin du monde ? Mais il est impossible de préciser quel degré elle doit atteindre pour l’annoncer clairement. Quant aux signes énumérés par saint Jérôme, il n’affirme point leur réalité; il dit seulement les avoir rencontrés dans les annales des Juifs, et l’on doit dire qu’ils paraissent fort peu vraisemblables.
Solutions : 1. Saint Augustin dit que, à la fin des temps, les méchants persécuteront les bons; ceux-ci craindront donc, tandis que ceux-là seront tranquilles. Ce sont donc les méchants qui diront : « Paix et sûreté », parce qu’ils négligeront les signes annonciateurs du Jugement; tandis que les bons « sécheront de frayeur, etc. », comme parle saint Luc.
On peut dire encore que ces signes avant- coureurs sont compris dans le temps et le jour du Jugement. Avant donc leur apparition et l’effroi qu’ils en éprouveront, les impies se croiront en paix et en sécurité, en voyant que la fin du monde ne suit pas immédiatement la mort de l’Antéchrist, ainsi qu’ils se l’étaient imaginé.
2. Le jour du Seigneur viendra « comme un voleur », parce que la date précise en est inconnue, les signes précurseurs étant insuffisants à le manifester. Quant aux signes indubitables qui précéderont immédiatement le Jugement, on peut dire qu’ils font partie de ce jour même.
3. Quoique les prophètes connussent d’avance le premier avènement du Christ, cet avènement eut lieu en secret; il ne devait donc pas être annoncé par des signes, à la différence du second, dont la date reste mystérieuse, mais où le Christ viendra dans sa gloire. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Mer 10 Oct - 18:26 | |
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Ven 12 Oct - 2:56 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières ARTICLE 2 : Le soleil et la lune doivent-ils réellement cesser de briller, à l’époque du Jugement ? - Citation :
- Objections 1.
Raban Maur déclare que « rien n’empêche de croire qu’alors le soleil, la lune et les astres seront privés de leur lumière, comme il advint du soleil pendant la Passion ».
2. La lumière des corps célestes est destinée à la génération des corps terrestres : car c’est aussi par elle que leur influence s’exerce et non seulement par leur mouvement, comme le dit Averroès. Mais, cette génération cessant, leur lumière deviendra inutile.
3. Certains auteurs disent que les créatures matérielles seront purifiées des qualités qui sont les principes de leur action. Or, les corps célestes agissent aussi bien par leur lumière que par leur mouvement, qui doivent donc disparaître ensemble.
Cependant: : 1. Au dire des astrologues, il ne peut y avoir en même temps éclipse de soleil et éclipse de lune. Donc l’obscurcissement dont on parle ne peut être réel, comme conséquence d une double éclipse.
2 Le même fait ne peut être à la fois cause d’accroissement et de disparition par rapport a un même phénomène. Or a l’avènement du Seigneur, dit Isaïe, « la lumière de la lune sera comme la lumière du soleil, et la lumière du soleil sera sept fois plus grande ».
Conclusion: Si l’on parle du moment même de 1’avénement du Christ il n est pas croyable que le soleil et la lune cessent de briller, puisque l’univers entier sera renouvelé lorsque le Christ apparaîtra et que les saints ressusciteront glorieux. S’il s’agit du temps qui précédera le Juge ment, il est possible que le soleil, la lune et les astres s’obscurcissent, simultanément ou les uns après les autres, par un miracle de la puissance divine destiné à frapper de terreur les humains.
Solutions 1. Il est ici question du temps qui précédera le Jugement.
2. La lumière des corps célestes n’a point pour but unique d’agir sur les êtres terrestres, mais encore d’être pour eux-mêmes un élément de perfection et de beauté. Si donc la génération cesse sur la terre, il ne s’ensuit pas que la lumière des corps célestes disparaisse, mais plutôt devra- t-elle devenir plus brillante.
3. L’opinion d’après laquelle les éléments doivent perdre leurs qualités élémentaires paraît peu probable. Si on l’admet, il faut faire exception pour la lumière; en effet, les autres qualités élémentaires sont contraires entre elles et agissent par destruction, tandis que la lumière agit comme un principe de règle et d’harmonie. - Il y a aussi cette différence entre elle et le mouvement des corps célestes, à savoir, que celui-ci est « l’acte d’un être imparfait », qui doit donc cesser avec l’état de perfection; ce qui n’est pas le cas pour la lumière. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Ven 12 Oct - 2:56 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières ARTICLE 3 : A l’avènement du Seigneur, les vertus des cieux seront-elles ébranlées ? - Citation :
- Objections 1. Ce nom ne peut désigner que des esprits bienheureux. Or, l’immutabilité est un élément de la béatitude.
2. L’étonnement a pour cause l’ignorance. Or, dans les anges il n’y a ni surprise, ni ignorance « Ceux qui voient Celui qui voit tout, est-il quelque chose qu’ils ne voient pas ? »
3. « Tous les anges se tiendront autour du trône »; tous seront présents au Jugement. Mais les Vertus sont un Ordre angélique. Pourquoi feraient-elles exception ?
Cependant: : 1. Il est dit dans Job : « Les colonnes du ciel s’ébranlent et s’épouvantent à sa venue .
2. Et en saint Matthieu : « Les étoiles tomberont du ciel et les vertus des cieux seront ébranlées ».
Conclusion: Selon Denys, le mot « vertus », employé en parlant des anges, peut désigner soit un Ordre spécial, dont il fait le second de la seconde Hiérarchie, tandis que saint Grégoire en fait le premier de la Hiérarchie inférieure, - soit tous les esprits angéliques sans distinction.
Le Maître des Sentences préfère ce second sens et explique le saisissement des anges par la vue du nouvel état de choses dont l’univers donnera le spectacle.
S’il s’agit des anges qui composent l’Ordre des «Vertus », le changement qu’on leur attribue spécialement s’explique par l’effet dont ils sont la cause. D’après saint Grégoire, ils sont chargés d’opérer les miracles; or, à la fin du monde, les miracles seront multipliés. - Selon Denys, et la place qu’il leur assigne, ils ont une puissance qui n’est point particularisée; leur fonction doit donc avoir pour objet les causes universelles, c’est-à-dire, le mouvement des corps célestes dont l’influence s’exerce sur les êtres terrestres. Leur nom même de «Vertus des cieux » sembleraitmmm. Or en ce temps en eux un changement, une cessation d’activité, puisqu’ils n’auront plus à mouvoir les corps célestes, de même que les fonctions des anges gardiens n’auront plus de raison d’être.
Solutions 1. Ce changement n’affecte en rien leur état; il se rapporte seulement aux effets produits par eux et qui peuvent changer sans qu’ils changent eux-mêmes, ou encore, à une connaissance nouvelle que n’avaient pu leur fournir leurs idées innées. Cette mobilité de pensées n’empêche pas leur béatitude; ce qui fait dire à saint Augustin que « Dieu meut la créature spirituelle dans le temps ».
2. L’étonnement a pour objet les choses qui dépassent notre condition ou nos forces. Ainsi, les Vertus des cieux s’étonneront de voir la vertu divine opérer de si grands prodiges qu’elles sont incapables d’imiter et de comprendre; c’est dans le même sens que saint e Agnès disait que « la beauté divine est un sujet d’étonnement pour le soleil et la lune ». Cela ne suppose donc pas de l’ignorance dans les anges, mais seulement une incapacité de comprendre Dieu. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Ven 12 Oct - 2:58 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières QUESTION 74 : LA CONFLAGRATION DE L’UNIVERS À LA FIN DES TEMPS Il s’agit maintenant de la conflagration de l’univers qui doit avoir lieu à la fin des temps. On demande: 1. [b]Le monde doit-il être purifié ? - 2. Purifié par le feu ? - 3. Par un feu de même nature que celui qui est l’un des quatre éléments ? - 4. Purifiera-t-il tous les cieux supérieurs ? - 5. Consumera-t-il les autres éléments ? - 6. Purifiera-t-il tous les éléments ? - 7. La conflagration aura-t-elle lieu avant ou après le Jugement ? - 8. Atteindra-t-elle les hommes ? - 9. Engloutira-t-elle les réprouvés ? ARTICLE 1 : Le monde doit-il être purifié ? - Citation :
- Objections:1.Seul,
ce qui est impur a besoin d’être purifié. Mais les créatures de Dieu ne le sont point : « Ce que Dieu a déclaré pur, ne l’appelle pas impur ».
2. La purification opérée par la justice divine a pour objet le péché, par exemple, en purgatoire. Mais il ne saurait y avoir rien de pareil dans les éléments de l’univers.
3. Purifier une chose, c’est séparer d’elle ce qui lui est étranger et la diminue; lui enlever ce qui l’ennoblit, ce n’est plus la purifier, mais l’amoindrir. Or, leur combinaison rend les éléments composés plus parfaits et plus nobles, puisque la forme du corps composé est supérieure à celle du corps simple. La purification de l’univers semble donc inadmissible.
Cependant: : 1. Tout renouvellement exige une certaine purification. Or, les éléments seront renouvelés : « Je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre, car le premier ciel et la première terre avaient disparu »
2. « La figure de ce monde passe », dit saint Paul; et la Glose ajoute : « La beauté de ce monde périra dans la conflagration universelle ».
Conclusion: Puisque le monde a été fait, à certains égards, pour l’homme, il faut que, lorsque l’homme sera glorifié dans son corps, les autres êtres corporels soient améliorés, afin que l’univers devienne un séjour à la fois plus convenable et plus agréable. La glorification du corps humain exige la disparition des deux choses qui s’y opposent, à savoir, la corruption et la souillure du péché : « La corruption ne possédera point l’incorruptibilité », et tous les immondes seront « exclus » de la cité glorieuse. De même, et toute proportion gardée, faut-il que les éléments cosmiques soient purifiés des dispositions contraires avant d’être renouvelés et glorifiés.
Sans doute, le péché ne peut pas, à proprement parler, souiller les choses corporelles; il met cependant en elles une espèce de répugnance à un enrichissement spirituel. Les lieux profanés par certains crimes sont jugés impropres aux cérémonies religieuses, tant qu’ils n’ont pas été purifiés. D’après ce principe, la partie de l’univers où vivent les hommes a contracté, à cause de leurs péchés, une certaine inaptitude à être glorifiée, et donc un besoin de purification. - De même, les éléments de la partie intermédiaire, par leur contact avec les nôtres, subissent des influences : corruption, génération, altération, qui les dégradent et exigent qu’ils soient purifiés, eux aussi, avant d’être renouvelés et glorifiés.
Solutions: 1. Quand on dit que toute créature de Dieu est pure, il faut entendre que sa substance ne contient aucun mélange de mal, au sens des Manichéens qui prétendaient que le bien et le mal sont deux substances, tantôt séparées, tantôt mêlées. Mais cela n’exclut pas la possibilité d’un alliage, par lequel une chose, bonne en elle-même, déprécie cependant celle à laquelle elle s’allie. Cela n’exclut pas non plus la possibilité du mal pour une créature, mais toujours comme un accident, et jamais comme une partie essentielle.
2. Quoique les éléments corporels ne puissent être le sujet du péché, celui-ci leur fait cependant contracter une certaine inaptitude à recevoir leur glorification.
3. Si l’on considère dans la forme du corps composé et celle du corps simple, ou élément, la perfection spécifique, le corps composé est plus excellent; si l’on y considère la permanence dans l’être, le corps simple est meilleur; car, s’il peut subir l’action d’une cause étrangère à lui, il n’a pas en lui-même, comme le corps composé, ce mélange d’éléments contraires qui est un principe de dissolution. Il peut donc être atteint dans l’une de ses parties, mais il est incorruptible comme un tout ,ce qu’on ne peut pas dire du corps composé.
Il est donc plus près de l’état glorieux, dont l’un des attributs est l’incorruption, que ce dernier, à moins que celui-ci n’ait en lui-même un principe d’incorruption, comme, par exemple, le corps humain dont la forme (l’âme humaine) est incorruptible. Quoique le corps composé soit, d’une certaine manière, plus excellent - Le corps simple, étant un corps, a des parties quantitatives homogènes; étant un corps simple, il forme un tout indivisible, puisqu’il n’est pas composé de plusieurs parties essentielles.
Que le corps simple, ce dernier est meilleur en lui-même que comme partie du corps composé car en celui-ci il est, pour ainsi dire, en puissance, tandis que, en lui-même, il possède son ultime perfection. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Sam 13 Oct - 16:42 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières Frère Réginald, o.p. - secrétaire de saint Thomas d'Aquin
Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins DernièresARTICLE 2 : Cette purification se fera-t-elle par le feu ? - Citation :
- Objections : 1.
Le feu, étant une partie de l’univers, a besoin, autant que les autres, d’être purifié; mais il ne peut pas l’être par lui-même.
2. Aussi bien que le feu, l’eau sert à purifier, et certaines purifications lui étaient réservées dans l’ancienne Loi. La purification de l’univers, du moins dans sa totalité, ne se fera donc pas par le feu.
3. Elle semble devoir consister à désagréger les parties qui composent l’univers afin de les rendre plus pures. Mais « cette oeuvre de distinction », à l’origine du monde, eut pour cause la seule puissance divine; Anaxagore dit qu’elle est un acte de l’intelligence qui meut toutes choses. La purification finale sera donc faite par Dieu lui-même, et non par le feu.
Cependant: : 1. La réponse affirmative est suggérée par un texte des Psaumes qui parle en ces termes de la fin du monde et du Jugement « Devant lui est un feu dévorant, autour de lui se déchaîne la tempête... Il appelle les cieux en haut, et la terre, pour juger son peuple ».
2. Saint Pierre dit aussi : « Les cieux enflammés se dissoudront, et les éléments embrasés se fondront ».
Conclusion: La purification de l’univers est destinée à enlever la souillure résultant du péché, l’impureté consécutive au mélange des éléments, et à préparer l’état glorieux. Le feu convient très parfaitement à ce triple effet. Il est le plus noble des éléments, celui dont les propriétés naturelles, par exemple et surtout la lumière, ressemblent le plus à celles de la gloire.
2° L’énergie de son activité rend un alliage avec lui plus difficile qu’avec tout autre élément. - 3° La sphère ignée est éloignée du globe terrestre, demeure des hommes, et ceux-ci emploient le feu moins communément que la terre, l’eau ou l’air; il est donc par là même moins contaminé. - Pour ces motifs, il possède une grande efficacité pour purifier et diviser jusqu’aux parties les plus subtiles.
Solutions : 1. C’est uni à une matière étrangère que le feu est employé par l’homme; uni à la seule matière qui lui est propre, il n’est pas à notre portée, et c’est en cet état de pureté originelle qu’il pourra purifier et comme raffiner le feu que nous employons.
2.
Il n’y a rien qui ne puisse être purifié par le feu. Cependant, certaines choses ne peuvent l’être sans être consumées, par exemple, les linges, ustensiles en bois, etc., dont l’ancienne Loi or donnait la purification par l’eau. Mais, à la fin du monde, toutes ces choses doivent être détruites par le feu.
3. Par l’oeuvre de distinction les choses ont reçu, à l’origine, les formes diverses qui les distinguent les unes des autres; ce qui ne pouvait être fait que par l’Auteur de la nature. Mais la purification finale doit ramener les choses à la pureté de leur création; et, en cela, une créature peut servir d’instrument au Créateur, d’autant mieux que ce sera pour elle un honneur. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Lun 15 Oct - 17:01 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins DernièresARTICLE 3 : Ce feu sera-t-il de même nature que celui qui est l’un des quatre éléments ? - Citation :
- Objections: 1. Aucune chose ne se consume elle-même. Or, la Glose affirme que « ce feu consumera les quatre éléments ».
2. L’opération manifeste la puissance, et celle-ci, la nature. Or, le feu qui doit purifier l’univers sera autrement puissant que le nôtre, qui en est incapable. Il sera donc aussi d’une nature différente.
3. Les choses corporelles de même espèce ont même mouvement. Or, le feu purificateur ne se mouvra pas dans un sens unique, comme le nôtre, mais dans tous les sens, afin d’envelopper et de purifier toutes choses.
Cependant: : 1. Saint Augustin dit : « La figure de ce monde périra par la conflagration des feux de l’univers ».
2. La dernière purification de l’univers par le feu correspond à la première, à celle du déluge, qui s’accomplit par l’eau, qui était de même nature que la nôtre. Il en sera donc de même du feu purificateur.
CONLUSION : Cette question a reçu trois réponses. Certains ont prétendu que le feu descendra de la sphère ignée, en se multipliant. Le feu, en effet, s’accroît dans la mesure où il rencontre des matières inflammables. Il en sera ainsi, surtout à la fin du monde, où sa puissance triomphera de tous les autres éléments.
Cependant, il semble que, à la fin du monde, le feu ne doive pas seulement descendre, mais encore monter, « et atteindre la hauteur des eaux du déluge », dit la Glose. Il semble donc qu’il prendra naissance dans le lieu intermédiaire.
On a donc dit encore que ce feu serait allumé, non loin de la terre, par la concentration des rayons émanés des corps célestes qui se réfléchiront dans les concavités des nuages comme dans un miroir ardent.
Cette opinion a contre elle que, les effets des corps célestes dépendant de leur position et de leur aspect, les astronomes pourraient donc prévoir et prédire le temps de la conflagration finale, ce qui est contraire aux Écritures.
C’est pourquoi, on a dit enfin, avec saint Augustin, que, « de même que le déluge a été produit par l’inondation des eaux de l’univers, c’est aussi par la conflagration des feux de l’univers que la figure de ce monde périra ». Cette conflagration résultera de la combinaison de toutes les- causes supérieures et inférieures capables de produire le feu; combinaison qui, au lieu d’être naturelle, sera due à la puissance de Dieu et provoquera un embrasement universel qui détruira la face de ce monde.
Si l’on considère ces opinions en elles-mêmes, on voit qu’elles diffèrent quant à l’origine du feu purificateur, mais qu’elles s’accordent sur sa nature. En effet, le feu engendré par le soleil ou par quelque agent terrestre ne diffère du feu à l’état pur, tel qu’il est dans sa sphère, que par un mélange d’éléments étrangers. Il faudra bien qu’il en soit ainsi, à la fin du monde, puisque le feu ne saurait purifier une chose sans se l’incorporer en quelque façon. Il faut donc admettre purement et simplement que le feu purificateur sera de même nature que le nôtre.
Solutions: 1. Ce feu sera spécifiquement le même que le nôtre, mais il en différera numériquement. Or, nous voyons que de deux feux de même espèce, le plus violent supprime l’autre, en consumant la matière qui alimentait ce dernier. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde.
2. Une puissance se manifeste par l’opération qu’elle produit, comme elle-même manifeste l’essence ou nature issue des principes constitutifs d’un être. Au contraire, une opération qui n’est pas produite par une puissance inhérente à l’être qui agit ne saurait manifester cette puissance, comme on le voit dans les êtres qui servent d’instruments. En effet, l’action de l’instrument manifeste surtout la puissance de celui qui l’emploie, puisqu’elle la manifeste comme premier principe de l’opération, tandis qu’elle ne montre, dans l’instrument, que la faculté de recevoir l’influence motrice.
De même, une puissance qui ne procède pas des principes constitutifs d’un être ne manifeste, de la nature de cet être, que la réceptivité; par exemple, le pouvoir qu’a l’eau chaude de chauffer montre seulement qu’elle peut recevoir la chaleur; ce qui n’empêche donc pas l’eau chaude d’être de même nature que l’eau froide. De même, rien n’empêche que le feu qui aura la puissance de purifier l’univers soit de même nature que le nôtre, puisque cette puissance ne viendra pas de ses principes essentiels, mais de l’action divine; peu importe, d’ailleurs, qu’elle soit en lui une qualité absolue, comme la chaleur dans l’eau chaude, ou une simple influence transitoire, comme c le cas pour un instrument. Cette dernière explication semble plus probable, puisque le feu purificateur n’agira que comme instrument de la puissance divine.
3. Par sa nature propre, le feu tend seulement à monter; mais, attaché à la matière combustible qui lui est nécessaire pour exister en dehors de sa sphère, il occupe le lieu qu’elle occupe elle- même, On comprend qu’il puisse ainsi tournoyer ou descendre, surtout comme instrument de la puissance divine. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Lun 15 Oct - 17:01 | |
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ARTICLE 4 : Ce feu purifiera-t-il aussi les cieux supérieurs ? - Citation :
- Objections 1.
Ils font partie de la création : « Les cieux, dit le Psalmiste s’adressant au Seigneur, sont l’ouvrage de vos mains. Ils périront, mais vous, vous demeurez ». Ils doivent donc être atteints par la conflagration universelle.
2. « Les cieux enflammés se dissoudront, dit saint Pierre, et les éléments embrasés se fondront ». Mais les cieux qui se distinguent des éléments sont les cieux supérieurs auxquels sont fixés les astres. Ils doivent donc, eux aussi, être purifiés par le feu.
3. Le feu doit éliminer des êtres corporels tout obstacle à leur glorification. Or, dans le ciel supérieur se rencontre un double obstacle. L’un vient du péché, puisque c’est là que le démon a péché. L’autre vient de leur nature même; ces paroles de saint Paul : « Nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière gémit et souffre des douleurs de l’enfantement », sont ainsi commentées par la Glose : « Tous les éléments rem plissent leur fonction avec effort; ce n’est pas sans effort que le soleil et la lune agissent dans les espaces qui leur sont assignés ». Leur purification s’impose donc.
Cependant: : 1. C’est un principe aristotélicien que « les corps célestes ne sont pas susceptibles d’une impression venue du dehors ».
2. A propos de ces paroles de saint Paul : « Jésus viendra au milieu d’une flamme de feu pour faire justice, etc. » la Glose dit: « Ce feu, qui précédera sa venue, s’élèvera dans les airs à la hauteur des eaux du déluge ». Mais ces eaux n’ont point atteint les cieux supérieurs; elles ont seule ment dépassé de quinze coudées le sommet des montagnes.
Conclusion: La purification finale doit éliminer des êtres corporels ce qui y est contraire à l’état glorieux, qui sera comme l’apothéose de l’univers. En tous il se rencontre un obstacle, mais pas le même en tous. Dans les corps inférieurs, c’est quelque chose d’inhérent à leur substance : car, en se mélangeant les uns avec les autres, ils ont perdu leur pureté native.
Dans les corps célestes, ce n’est autre chose que le mouvement, qui est un acheminement à la perfection, et encore, le seul mouvement local, qui n’affecte ni leur substance, quantité ou qualité, mais leur localisation, c’est-à-dire, quelque chose d’extérieur à leur être.
Le ciel supérieur n’a donc pas besoin qu’on lui enlève rien de substantiel, mais seulement qu’on arrête son mouvement; pas besoin qu’une action dissolvante s’exerce sur lui, mais seulement que celui qui le meut cesse d’agir. La purification des corps célestes ne se fera donc ni par le feu ni par quelque autre créature, mais par un arrêt de leur mouvement, causé par la seule volonté divine.
Solutions : 1. Saint Augustin remarque qu’il s’agit ici des « cieux aériens », qui doivent être purifiés par le feu. - Si on veut appliquer ce texte aux cieux supérieurs, il faut répondre qu’ils périront en ce sens que le mouvement qui les anime aujourd’hui cessera.
2. Saint Pierre parle, comme il s’en explique lui- même, « des cieux et de la terre qui furent atteints par le déluge, et que la même parole de Dieu tient en réserve et garde pour le feu, au jour du Jugement ». il s’agit donc seulement des cieux aériens.
3. Cet effort, cette contrainte, que saint Ambroise attribue aux corps célestes, n’est autre chose que la variation du mouvement, qui les soumet au temps, et le défaut de la perfection finale qui doit être un jour la leur. Le péché des mauvais anges n’a pas non plus souillé le ciel empyrée dont ils furent immédiatement chassés. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Mar 16 Oct - 15:17 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières ARTICLE 5 : Ce feu doit-il consumer les autres éléments ? Objections : 1. « Les quatre éléments dont se compose l’univers, dit Bède, seront la proie du grand feu. Il ne les consumera pas tous jusqu’à les réduire à néant, mais deux seulement; les deux autres seront transformés et rendus plus parfaits ». Ainsi donc, deux éléments au moins seront entièrement détruits. 2. « Le premier ciel et la première terre avaient disparu, et il n’y avait plus de mer ». Par ciel, il faut entendre l’air, selon saint Augustin. Quant à la mer, ce mot désigne « l’ensemble des eaux ». Ce n’est donc plus seulement deux, mais trois éléments, dont la destruction sera complète. 3. Le feu ne purifie une chose, que si elle devient sa matière. Il faudra donc que les autres éléments deviennent du feu, c’est-à-dire, qu’ils perdent leur propre nature.
4. La forme (substantielle) du feu est la plus noble que puisse recevoir la matière élémentaire. Donc, la purification finale, qui doit être une oeuvre de perfection, devra changer en feu tous les éléments, et totalement. Cependant: : 1. A cette parole de saint Paul : « La figure de ce monde passe », la Glose ajoute: «C’est sa beauté qui passe, mais non point son être ». Or, l’être même des éléments est nécessaire à la perfection de l’univers. Il ne sera donc pas détruit par le feu.2. La purification finale par le feu ressemblera à celle dont l’eau fut autrefois l’instrument, et qui n’atteignit pas les éléments dans leur être même. Conclusion: Il y a plusieurs opinions à ce sujet. Certains admettent, pour les quatre éléments, la permanence de leur matière en même temps que la disparition de ce qu’il peut y avoir en eux d’imparfait; mais ils ajoutent que l’air et la terre conserveront leur forme substantielle, tandis que le feu et l’eau prendront celle du ciel ils en porteront le nom, ainsi que l’air que, sous la forme qu’il possède actuellement et qu’il gardera, nous appelons le ciel. C’est pour cette raison que l’Apocalypse ne mentionne que le ciel et la terre : « Je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle ». Cette opinion est tout à fait déraisonnable. Elle est antiphilosophique : car on ne saurait admettre que les corps terrestres sont en puissance à la forme des corps célestes, puisqu’ils n’ont avec ceux-ci ni matière commune ni qualités contraires. Elle est antithéologique : car elle enlève à l’univers deux de ses éléments et par là même son intégrité et sa perfection. Dans le texte précité, il faut entendre par « ciel » un cinquième corps, et par « terre » les quatre éléments, comme il est dit dans le psaume : «De la terre louez le Seigneur,... feu et grêle, neige et glace », etc. C’est pourquoi d’autres disent que les éléments garderont leur substance, mais perdront leurs qualités actives et passives. Ils admettent aussi que, dans le corps composé, les éléments conservent leur forme substantielle, sans avoir cependant leurs qualités propres, qui sont réduites à une moyenne et, par le fait même, ne sont plus ce qu’elles étaient. Saint Augustin semble avoir dit quelque chose d’analogue : « Les qualités des éléments corruptibles, qui étaient en rapport avec nos corps sujets à la corruption, seront entièrement détruites par cette conflagration du monde, et leur substance jouira de ces qualités qui, par un merveilleux changement, conviennent à des corps immortels ». Cependant, les qualités propres des éléments étant causées par leur forme substantielle, il paraît improbable que, si celle-ci demeure,celles-là puissent être modifiées, sinon par une action violente et passagère; comme nous voyons l’eau chaude reprendre naturellement sa température normale que l’action du feu lui avait fait perdre, pourvu que cette action n’ait point altéré sa nature. - De plus ces qualités sont une perfection secondaire pour les éléments dont elles sont les attributs caractéristiques, et il n’est pas probable que la transformation finale enlève aux éléments quelque chose de leur perfection naturelle. Il faut donc dire que les éléments conserveront leur substance et leurs qualités propres, mais seront purifiés des souillures qu’ils ont contractées par les péchés des hommes, et de l’impureté consécutive à leurs actions et réactions mutuelles, car celles-ci deviendront impossibles par l’arrêt du premier mobile. C’est ce que saint Augustin appelle « les qualités des éléments corruptibles », c’est-à-dire, des manières d’être qui ne leur sont pas naturelles et qui les rapprochent de la corruption. Solutions : 1. Ce feu consumera les quatre éléments en ce sens qu’il les purifiera. «Deux seront totalement consumés », ne veut pas dire qu’ils seront détruits jusqu’à leur substance même, mais que leur activité sera réduite davantage. Suivant certains auteurs, il s’agit du feu et de l’eau qui attaquent le plus violemment les autres corps par le chaud et le froid, mais qui n’agiront plus ainsi dans le nouvel état du monde, et sembleront donc d’autant plus différents de ce qu’ils étaient. - Selon d’autres, il s’agit de l’air et de l’eau, à cause des mouvements variés que leur imprime l’influence des corps célestes. Comme ces perturbations, marées, vents, etc., n’existeront plus, ces deux éléments sembleront avoir subi une modification plus profonde. 2. « Il n’y avait plus de mer». Selon saint Augustin, on peut entendre par là le siècle présent, comme dans cette autre parole de saint Jean : « La mer rendit ses morts ». - Si l’on prend le mot « mer » au sens littéral, il faut dire que la mer subsistera quant à la substance de ses eaux, mais celles-ci ne seront plus ni salées, ni agitées. 3. Ce feu sera l’instrument de la Providence et de la puissance divine. Il agira donc sur les autres éléments, non pour les détruire, mais pour les purifier. Il n’est pas nécessaire que ce qui devient la matière du feu perde sa nature propre; le fer incandescent, retiré de la fournaise, revient naturellement à son premier état. Il en sera ainsi des éléments purifiés par le feu. 4. Dans les parties d’un tout, il ne faut pas considérer seulement ce qui convient à chacune isolément, mais encore ce qui leur convient par rapport à l’ensemble. L’eau, la terre et l’air acquerraient une forme plus excellente, s’ils devenaient feu; mais l’univers perdrait de son excellence, si toute la matière des éléments se transformait en feu. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Mer 17 Oct - 21:02 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières ARTICLE 6 : Tous les éléments seront-ils purifiés par ce feu ? - Citation :
- Objections 1.
Il ne doit atteindre que la hauteur des eaux du déluge, qui ne s’élevèrent point jusqu’à la sphère du feu. Cet élément ne sera donc pas purifié.
2 Il n’est pas certain non plus que l’eau le sera « Il est hors de doute que l’air et la terre seront transformés par le feu. Il n’en va pas de même pour l’eau, car on peut croire qu’elle porte la purification en elle-même ».
3. Le lieu de l’éternelle souillure ne sera jamais purifié, c’est-à-dire l’enfer, qui fait partie de l’uni vers. Celui-ci ne sera donc pas purifié en entier.
4. Même difficulté pour le paradis terrestre qui ne sera pas touché par le feu, pas plus qu’il ne le fut par le déluge, selon ce que dit Bède.
Cependant: : La Glose déjà citée dit que le grand feu consumera les quatre éléments ».
Conclusion: On a prétendu que ce feu s’élèvera jusqu’au sommet de l’espace qui contient les quatre éléments, de telle sorte que ceux-ci seront totalement purifiés et de la souillure du péché qui est montée jusque-là, par exemple la fumée des sacrifices idolâtriques, et aussi de la corruption qui leur est naturelle, puisqu’ils sont corruptibles dans toutes leurs parties. Cette opinion est contraire à I’Écriture. Saint Pierre déclare que les cieux qui furent purifiés par l’eau « sont réservés au feu ».
Saint Augustin dit aussi que « le même univers qui périt par le déluge, est destiné au feu ». Or, en fait, les eaux du déluge n’ont pas atteint le sommet de l’espace qui contient les éléments, mais dépassèrent de quinze coudées seulement le sommet des montagnes. Il est non moins évident que jamais vapeur ou fumée n’est capable de traverser de part en part la sphère du feu, qui n’a donc pu être totalement souillée par le péché. Ce feu ne purifiera pas non plus les éléments de leur corruptibilité en leur enlevant quelque chose d’eux-mêmes, niais en consumant les impuretés qu’ils ont contractées par leurs mélanges, principalement sur la terre et jusqu’à la région moyenne de l’air. C’est d’ailleurs la hauteur probable des eaux du déluge, à en juger par les quinze coudées dont elles dépassèrent le sommet des montagnes.
Solutions 1. Elle vient d’être donnée.
2.L’eau possède sans doute une vertu purificatrice, mais insuffisante pour préparer à l’état glorieux.
3. Cette purification aura surtout pour but d’éloigner toute imperfection de la demeure des élus. Toutes les souillures seront dirigées vers la demeure des damnés; l’enfer ne sera donc pas purifié; il sera, au contraire, comme le cloaque des immondices de l’univers.
4. Quoique le premier péché y ait été commis, le paradis terrestre ne fut pas la demeure des pécheurs, pas plus que le ciel empyrée, puisque, de l’un et de l’autre, l’homme et le démon furent aussitôt chassés. Une purification n’est donc pas nécessaire _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Jeu 18 Oct - 15:11 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières ARTICLE 7 : La dernière conflagration suivra- t-elle le Jugement ?
- Citation :
Objections : 1. Saint Augustin le dit : « Quels sont les signes qui doivent arriver à ce Jugement, ou non loin de là ? Les voici l’arrivée d’Élie de Thesbé, la conversion des Juifs, la persécution de l’Antéchrist, le jugement du Christ, la résurrection des morts, la séparation des bons et des méchants, l’embrasement du monde et son renouvellement ».
2. Il le répète : « Après que les impies auront été jugés et jetés au feu éternel, alors la figure de ce monde périra dans une conflagration Universelle ».
3. Quand le Seigneur viendra pour juger, il y aura encore des vivants, auquel saint Paul fait dire « Alors, nous, laissés pour l’avènement du Seigneur, etc. ». Mais cela suppose que le feu n’a pas encore passé, car tous auraient péri.
4. II est écrit que le Seigneur jugera l’univers par le feu. La dernière conflagration sera ainsi l’exécution du Jugement, qu’elle doit donc nécessairement suivre.
Cependant: : 1. Le Psalmiste a dit « Le feu le précédera ».
2. «Tout oeil verra » le Christ-Juge. La résurrection doit donc précéder le Jugement. Mais elle-même doit être précédée par le feu. En effet, après la résurrection, les corps des saints seront spirituels et impassibles, incapables donc d’être purifiés par le feu, qui cependant, saint Augustin le dit, doit purifier tout ce qui doit l’être.
Conclusion: La conflagration du monde, quant à son premier effet, précédera certainement le Jugement. La résurrection doit elle même le précéder, puisque même «les fidèles qui sont morts seront emportés sur les nuées, à la rencontre du Seigneur, dans les airs ». Or, c’est en même temps que tous les hommes ressusciteront, que les saints seront glorifiés dans leur corps « semé dans l’ignominie et qui ressuscite glorieux », et que la création tout entière sera renouvelée, «affranchie de la servitude de la corruption pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu ». La conflagration, qui doit préparer cette rénovation, aura donc son premier effet, la purification de l’univers, avant le Jugement. C’est ensuite seule ment qu’elle aura son second effet, l’engloutisse ment des méchants dans l’enfer.
SOLUTI0NS: 1. Saint Augustin ne prétend donner ici que son opinion personnelle. Il ajoute, en effet « Croyons que tout cela doit arriver; mais comment ? Dans quel ordre ? C’est ce qu’apprendra l’expérience mieux que la raison humaine. Je pense cependant que tous ces événements arriveront dans l’ordre que j’ai exposé ».
2. Même réponse.
3. Tous les hommes mourront et ressusciteront. Saint Paul appelle vivants ceux qui le seront à l’époque de la dernière conflagration.
4. Le feu ne suivra la sentence du Juge que pour ce qui regarde la punition des méchants. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Ven 19 Oct - 16:30 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières ARTICLE 8 : Ce feu produira-t-il sur les hommes les effets indiques par le Maître des Sentences ? - Citation :
- Objections : 1.
Ces effets sont les suivants : consumer les méchants, purifier les imparfaits, épargner les parfaits. Consumer, c’est réduire à néant Mais le feu n’aura point cet effet sur les corps des méchants qui doivent endurer un supplice éternel.
2. Dira-t-on que consumer, c’est seulement réduire en cendres ? Mais il en sera ainsi pour les bons aussi bien que pour les méchants, puisque le Christ seul a ce privilège que « sa chair ne connaisse pas la corruption ».
3. La souillure du péché imprègne les éléments qui font partie du corps humain, même chez les bons, héritiers, comme les autres, du péché originel, plus que les éléments étrangers. Or ceux-ci doivent être purifiés par le feu. A plus forte raison, les corps de tous les hommes, bons ou méchants.
Tant que dure cette vie, les éléments agissent indifféremment sur les hommes, qu’ils soient bons ou méchants. Donc, à la fin du monde, le feu agira également sur tous les vivants, sans distinction.
5. Cette conflagration sera l’oeuvre d’un instant. Mais il semble bien que beaucoup d’hommes auront besoin d’une purification prolongée.
Conclusion: Dans son action préliminaire au Jugement, le feu de la conflagration universelle agira à la fois conformément à sa nature propre et comme instrument de la justice divine. Comme feu, il produira les mêmes effets sur tous les hommes, bons ou méchants, qu’il trouvera encore vivants il réduira leurs corps en cendres.
Comme instrument, il produira des effets sensibles différents. Les méchants en subiront toutes les rigueurs. Les parfaits, qui n’auront rien à purifier, n’en ressentiront aucune douleur, par un miracle semblable à celui des trois enfants dans la fournaise, bien que, à la différence de ceux-ci, leurs corps deviennent la proie des flammes. Les bons, qui auront besoin d’être purifiés, le seront par les souffrances qu’il leur infligera, plus ou moins vives selon qu’ils l’auront mérité. - Après le Jugement, ce feu n’agira que sur les réprouvés; car tous les élus auront des corps impassibles.
Solutions 1. Consumer ne signifie pas ici réduire à néant, mais réduire en cendres.
2. Les corps des bons seront réduits en cendres, mais ils n’en ressentiront aucune douleur, pas plus que les trois enfants dans la fournaise.
3. Les éléments seront purifiés dans le corps des parfaits, mais sans douleur.
4. Ce feu n’agira pas seulement par sa vertu naturelle, mais comme instrument de la justice divine.
5. Il y a trois raisons pour lesquelles les hommes que le feu trouvera vivants pourront être purifiés en un instant. Les terreurs et les persécutions des derniers temps auront effacé déjà en grande partie leurs souillures. - Ils subiront leur peine volontairement et en ce monde où la douleur acceptée est beaucoup plus efficace que les châtiments d’outre-tombe; comme saint Augustin le dit des martyrs, chez qui «le tranchant de leurs supplices a enlevé ce qu’il y avait à émonder ». - Enfin, ce feu gagnera en intensité ce qu’il perdra en durée. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Dim 21 Oct - 17:56 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières ARTICLE 9 : Ce feu engloutira-t-il les réprouvés ? - Citation :
- Objections : 1.
La Glose dit « Il est écrit qu’il y aura deux feux : l’un qui purifiera les élus et précédera le Jugement; l’autre qui tourmentera les réprouvés ». Le premier, le feu de la conflagration universelle, n’est donc pas le même que le second, qui est celui de l’enfer, et ce n’est pas lui qui engloutira les réprouvés.
2. Ce feu sera l’instrument de Dieu pour purifier le monde. Il doit donc avoir part à la même récompense que les autres éléments, d’autant plus qu’il est le plus excellent de tous, et ne pas être enfoui dans l’enfer pour y faire souffrir les damnés.
3. Le feu qui doit engloutir les méchants, c’est le feu de l’enfer. Mais ce feu leur a été préparé dès l’origine du monde : « Allez, maudits, au feu éternel, qui a été préparé pour le diable ». Ces paroles d’Isaïe: «Dès hier Tophet a été préparé, préparé par le Roi », sont ainsi interprétées par la Glose « Dès hier, c’est-à-dire, depuis le commencement; Tophet, c’est-à-dire, la vallée de la Géhenne ». Au contraire le feu de la dernière conflagration s’allumera par le concours de tous les feux de l’univers. Ce n’est donc pas le même.
Cependant: : 1. II est écrit au livre des Psaumes : « (Le feu s’avance devant lui, et) dévore à l’entour ses adversaires ».
2. A ces paroles de Daniel : «Un fleuve de feu coulait, sortant de devant lui », la Glose ajoute : « afin d’engloutir les pécheurs dans l’enfer». Il s’agit bien du feu dont nous parlons, car il doit « purifier les bons et punir les méchants ».
Conclusion: La purification et la rénovation de l’univers ont pour but celles de l’humanité et doivent leur correspondre. Or, la purification de l’humanité se fera par la séparation des bons d’avec les méchants: « Sa main tient le van, et il nettoiera son aire; il amassera le froment dans son grenier, et il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint point ». Il en sera de même clans la purification du monde. Les matières viles et souillées seront rejetées dans l’enfer avec les réprouvés; tout ce qu’il y aura de noble et de beau sera réservé pour le glorieux séjour des élus. Le feu purificateur lui-même subira une séparation analogue. « Ses matières grossières et brûlantes, dit saint Basile, descendront en enfer pour le supplice des damnés; ses parties pures et lumineuses serviront à la gloire des élus dans les régions supérieures de la création ».
Solutions : 1. Le même feu purifiera les élus et l’univers, quoique quelques-uns disent le
contraire. Il convient, en effet, que ce soit le même feu qui purifie l’univers et l’homme qui en fait partie. On peut dédoubler ce feu quant à sa fonction, puisqu’il purifiera les bons et tourmentera les méchants, et même quant à sa substance, puisque ce n’est pas dans sa totalité que celle-ci sera refoulée en enfer.
2. Ce feu sera récompensé par la séparation qui sera faite de ses éléments.
3. Après le Jugement, la gloire des élus et la peine des réprouvés seront toutes les deux plus grandes. La partie supérieure du inonde brillera d’un plus vif éclat pour augmenter la gloire des élus, et tout ce qu’il y a de vil et de grossier dans les créatures sera rejeté en enfer pour y accroître la misère des damnés. On peut donc admettre qu’un nouveau feu vienne s’ajouter au feu préparé dès le commencement du monde. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Dim 21 Oct - 17:57 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières LA RÉSURRECTION DE LA CHAIR
QUESTION 75 : LA RÉSURRECTION
Nous avons à considérer maintenant la résurrection et les circonstances qui doivent l’accompagner. Nous étudierons le fait de la résurrection; - la cause; - le temps et la manière; - le point de départ; - l’état des ressuscités.
La première question suggère les demandes suivantes 1. La résurrection des corps doit- elle avoir lieu ? - 2. Sera-t-elle universelle ? - 3. Naturelle ou miraculeuse ?
ARTICLE 1 : La résurrection des corps doit-elle avoir lieu ? - Citation :
- Objections 1.
Job déclare : « L’homme se couche et ne se réveillera pas tant que subsistera le ciel. » Mais le ciel subsistera toujours, puisque « la terre » elle-même, au dire de l’Ecclésiaste, « subsiste toujours ». Il n’y a donc pas de résurrection après la mort.
2. Notre-Seigneur prouve la résurrection par ces paroles de Dieu même : « Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob, » et ajoute : « Or Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. » Mais, lorsqu’il parlait ainsi, Abraham, Isaac et Jacob ne vivaient plus que par leurs âmes. Ce ne sont donc pas les corps qui ressusciteront, mais seulement les âmes.
3. Saint Paul semble prouver la résurrection par la récompense due aux saints pour leurs labeurs d’ici-bas « Si nous n’avons d’espérance que pour cette vie seulement, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes. » Mais une récompense accordée à l’âme seule peut suffire le corps n’est que son instrument, et l’instrument ne doit pas être récompensé comme celui qui s’en est servi. La preuve en est que l’âme seule est punie en purgatoire où pourtant chacune reçoit « ce qu’elle a mérité étant dans son corps. » Il n’est donc pas nécessaire d’admettre une résurrection des corps, mais seulement des âmes, ce qui veut dire leur passage de la mort du péché et de la souffrance à la vie de la grâce et de la gloire.
4. Le terme dernier d’un être marque son apogée; c’est alors qu’il atteint sa fin. Mais l’état le plus parfait pour l’âme, c’est d’être séparée du corps elle est plus semblable à Dieu et aux anges; plus pure aussi, étant dégagée de tout ce qui n’est pas elle-même. L’état de séparation d’avec le corps est donc dernier pour l’âme. Elle ne reprendra donc pas son corps, pas plus que l’homme fait ne redevient enfant.
5. La mort corporelle est le châtiment du péché originel, de même que la mort, séparation de l’âme d’avec Dieu, est le châtiment du péché mortel. Mais, après la sentence de damnation, le retour à la vie spirituelle est impossible. Il n’y a donc pas non plus de retour à la vie corporelle, de résurrection.
Cependant: : 1. «Je sais, dit Job, que mon Rédempteur est vivant et qu’au dernier jour, je me relèverai de la terre et de nouveau je serai recouvert de ma peau. » il y aura donc une résurrection des corps.
2. Le don du Christ surpasse le péché d’Adam. Or, c’est par ce péché que la mort a été introduite; car, sans lui, il n’y aurait pas eu de mort. Le don du Christ doit donc le réparer en rappelant à la vie.
3. Il doit y avoir conformité entre les membres et la tête. Mais le Christ qui est la tête, vit et vivra éternellement dans son corps et dans son âme, car « ressuscité des morts, il ne meurt plus. » Donc, les hommes, qui sont ses membres, vivront aussi dans leur corps et dans leur âme. Il faut donc qu’il y ait une résurrection des corps.
Conclusion: On affirme ou l’on nie la résurrection selon que l’on définit différemment la fin dernière de l’homme. Cette fin dernière, que tous désirent naturellement, c le bonheur. Certains ont pensé qu’il était possible d’en jouir en cette vie; dès lors, point n’était besoin pour eux d’en admettre une autre dans laquelle l’homme atteindrait sa perfection dernière : ils niaient donc la résurrection.
Mais cette opinion ne tient guère devant la variété des conditions humaines, la fragilité de notre organisme, l’imperfection et l’instabilité de la science et de la vertu, toutes choses qui empêchent le bonheur d’être parfait, comme saint Augustin le développe aux derniers chapitres de la Cité de Dieu.
Une seconde opinion admet donc une survie, mais pour l’âme seule, ce qui semble suffisant à satisfaire le désir du bonheur naturel à l’homme.
Saint Augustin cite cette parole de Porphyre : « L’âme ne peut être heureuse qu’en fuyant toute espèce de corps. » Donc il n’y aura pas de résurrection.
Cette opinion n’était pas, chez tous ses tenants, la conclusion des mêmes principes. Certains hérétiques prétendaient que tous les êtres corporels venaient d’un principe mauvais, tous les êtres spirituels, d’un principe bon. Le seul moyen, pour l’âme, d’atteindre sa perfection suprême, c’était donc de quitter définitivement son corps, afin de pouvoir s’unir à son principe et y trouver sa béatitude. C’est pourquoi toutes les sectes hérétiques qui professent que c’est le diable qui a créé ou formé les êtres corporels nient la résurrection des corps. La fausseté de cette doctrine des deux principes a été établie au commence ment du second livre des Sentences.
D’autres ont prétendu que l’âme, à elle seule, constitue toute la nature humaine, et qu’elle se sert du corps comme d’un instrument ou qu’elle est en lui comme le pilote dans le navire. Ainsi, du moment que l’âme seule est béatifiée, le désir du bonheur, naturel à l’homme, est satisfait, sans qu’il soit besoin d’admettre la résurrection des corps. Aristote a suffisamment réfuté cette théorie en démontrant que l’âme est unie au corps comme la forme l’est à la matière.
Il est donc de toute évidence que, puisque l’homme ne peut trouver le bonheur en cette vie, il est nécessaire d’affirmer la résurrection.
Solutions 1. Le ciel ne cessera jamais de subsister quant à sa substance, mais seulement quant à l’influence qu’il exerce sur les transformations des êtres terrestres; c’est ce sens qu’il faut donner à la parole de saint Paul « La figure de ce monde passe. »
2. A proprement parler, l’âme d’Abraham n’est pas Abraham, mais seulement une partie de lui- même; et ainsi des autres. La vie de son âme ne suffirait donc pas pour qu’Abraham soit vivant, ou pour que le Dieu d’Abraham soit le Dieu d’un vivant; il y faut la vie du composé tout entier, de l’âme et du corps. Cette vie n’existait pas, à l’état de réalisation, au moment où Dieu prononçait ces paroles; elle existait cependant dans la réunion prévue de l’âme et du corps par la résurrection. Ces paroles de Notre-Seigneur sont donc un argument très ingénieux, non moins qu’efficace, en faveur de la résurrection.
3. L’âme est unie au corps, non seulement comme l’agent à l’instrument, mais comme la forme à la matière; c’est pourquoi l’opération est du composé, et non de l’âme seule. Or, comme la récompense de l’oeuvre est due à l’ouvrier, c’est l’homme lui-même, composé d’âme et de corps, qui doit recevoir la récompense de ce qu’il a fait. Les péchés véniels sont appelés péchés, moins parce qu’ils ont absolument la nature du péché que parce qu’ils y prédisposent; de même, les peines du purgatoire sont moins une punition qu’une purification; le corps et l’âme sont purifiés séparément le corps par la mort et la dissolution, l’âme par le feu.
4. Toutes choses égales d’ailleurs, l’état de l’âme unie au corps est plus parfait, parce qu’elle est une partie d’un tout et qu’une partie intégrale est faite pour le tout. Ce qui ne l’empêche pas d’être plus semblable à Dieu, à un certain point de vue. En effet, absolument parlant, un être ressemble le plus à Dieu, quand il a tout ce qu’exige sa nature, parce qu’alors il reflète le mieux la divine perfection. L’organe, qu’on appelle le coeur, est plus semblable à Dieu, qui est immuable, quand il est en mouvement que lorsqu’il s’arrête, car son mouvement, c’est sa perfection, son arrêt, c’est sa mort.
5. La mort corporelle est la conséquence du péché d’Adam qui fut effacé par la mort du Christ : elle doit donc disparaître, elle aussi; tandis que la mort spirituelle est la conséquence d’un péché dont on ne s’est pas repenti, et dont on ne pourra plus jamais se repentir : elle est donc éternelle. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Dim 21 Oct - 17:58 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières ARTICLE 2 : Tous les hommes ressusciteront-ils ? - Citation :
- Objections : 1.
La résurrection n’aura lieu qu’à l’heure du Jugement. Mais il est dit dans les Psaumes « Les impies ne ressusciteront pas au Jugement. » Tous les hommes ne ressusciteront donc pas.
2. La même conclusion négative semble ressortir de ce texte de Daniel qui contient une certaine restriction : « Beaucoup de ceux qui dorment dans la poussière se réveilleront. »
3. La résurrection rendra les hommes semblables au Christ ressuscité; c’est pourquoi l’Apôtre conclut que, puisque le Christ est ressuscité, nous aussi nous ressusciterons. Mais ceux-là seulement doivent devenir semblables au Christ ressuscité, qui « ont porté son image, » c’est-à-dire les bons.
4. La remise de la peine exige la disparition de la faute. Or, la mort corporelle est la peine du péché originel, qui n’est pas effacé chez tous les hommes. Tous ne ressusciteront donc pas.
5. C’est par la grâce du Christ que nous renaissons, et par elle aussi que nous ressusciterons. Mais les enfants qui meurent dans le sein maternel sont incapables de renaître, donc de ressusciter.
Cependant: : 1. Saint Jean écrit : «Tous ceux qui sont dans le tombeau entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront. »
2. De même, saint Paul : « Nous ressusciterons tous, etc. »
3. La résurrection est nécessaire pour que les ressuscités reçoivent la peine ou la récompense qu’ils ont méritée. Or tous en sont là : les adultes par leur action personnelle, les enfants, par l’action d’autrui. Tous doivent donc ressusciter.
Conclusion: Ce qui a sa raison d’être dans la nature même d’une espèce doit se retrouver également en tous ceux qui en font partie. Telle est la résurrection : sa raison d’être, c’est que l’âme séparée du corps est incapable de réaliser la perfection dernière de l’espèce humaine. Aucune âme ne restera donc éternellement séparée de son corps. Il est donc nécessaire que tous les hommes ressuscitent, aussi bien qu’un seul.
Solutions 1. Il s’agit ici de la résurrection spirituelle, qui ne sera pas le partage des impies, lorsque les consciences seront examinées au Jugement. - On pourrait dire encore qu’il s’agit des impies tout à fait infidèles, qui ne ressusciteront pas pour être jugés, puisqu’ « ils sont déjà jugés ».
2 « Beaucoup, c’est-à-dire, tous, » comme l’explique saint Augustin. Cette manière de parler se rencontre souvent dans l’Écriture. - Si on l’entend dans un sens restreint, la restriction pourrait s’appliquer aux enfants morts sans baptême, qui ressusciteront comme les autres, mais sans « se réveiller ». au sens propre du mot, puisqu’ils ne doivent ressentir ni la peine de l’enfer, ni le bonheur du ciel; se réveiller, c’est « reprendre ses sens ».
3. En cette vie, les méchants comme les bons sont conformes au Christ par l’humanité, mais non par la grâce. Tous aussi lui seront conformés par la vie naturelle qui sera rendue à tous; mais les bons seuls lui ressembleront par la gloire.
4. Ceux qui sont morts avec le péché originel en ont subi la peine en mourant. Quoiqu’ils aient encore le péché originel, ils peuvent néanmoins ressusciter, car la peine de ce péché, c’est de mourir plutôt que de rester mort.
5. Nous renaissons par la grâce du Christ qui nous est donnée; nous ressuscitons par la grâce qui lui a fait prendre notre nature et notre ressemblance. Ceux qui meurent dans le sein maternel, quoique la grâce du Christ rie leur ait pas infusé la vie surnaturelle, ressusciteront cependant, puisqu’ils ont la même nature humaine que le Christ, du fait qu’ils possèdent tous les éléments essentiels de cette nature. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Lun 22 Oct - 18:42 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières
ARTICLE 3 : La résurrection est-elle naturelle ? - Citation :
- Objections : 1.«
L’universalité, dit saint Damascène, est le caractère de ce qui est naturel dans les individus qui ont la même nature. » Or, la résurrection doit être universelle; elle est donc naturelle.
2. « Ceux qui ne veulent pas croire docilement à la résurrection, dit saint Grégoire, devraient en être convaincus par leur raison. L’univers ne nous montre-t-il pas partout et tous les jours des images de notre résurrection ? » Et il cite la lumière, dont la disparition est comme une mort, et le retour, comme une résurrection; les arbres, qui ne perdent leur verdure que pour la voir renaître; les graines qui pourrissent et meurent, mais ensuite germent et revivent. Or, la raison ne peut apprendre des phénomènes naturels rien que de naturel. La résurrection l’est donc aussi.
3. Ce qui n’est pas naturel est l’effet d’une certaine violence, et ne dure pas. Or, ce que la résurrection aura refait durera éternellement Elle est donc naturelle.
4. L’unique fin à laquelle tend la nature est ce qu’il y a de plus naturel. Mais cette fin, c’est la résurrection et la glorification des saint s, comme le dit saint Paul.
5. La résurrection est un mouvement dont le terme est la perpétuelle union de l’âme et du corps, et un mouvement est naturel, quand son terme l’est aussi. Or, la perpétuelle union de l’âme et du corps est naturelle : l’âme étant faite pour le corps, il est naturel à celui-ci d’être toujours vivant par l’âme, comme à l’âme de vivre toujours en lui. La résurrection sera donc naturelle.
Cependant: : 1. « De la privation à la possession il n’y a pas de retour naturel. » Or, la mort est la privation de la vie. Donc, la résurrection, ou retour à la vie, n’est pas naturelle.
2. Les êtres d’une même espèce ont leur origine selon un mode unique et déterminé; c’est pourquoi les animaux qui sortent de la pourriture et ceux qui viennent d’un germe appartiennent toujours à des espèces différentes. Or, le mode naturel à l’homme, c’est d’être engendré par un autre homme. La résurrection ne sera donc point naturelle, puisque le procédé sera tout différent.
Conclusion: On peut considérer trois espèces de mouvement ou action dans un être par rapport à sa nature. Le mouvement ou action, dont la nature n’est ni le principe ni le terme, et qui peut provenir soit d’un principe surnaturel, comme dans la glorification du corps, soit d’un principe quelconque, comme dans la pierre lancée en l’air par un mouvement violent et ayant pour terme un repos qui ne l’est pas moins. - Le mouvement, dont le principe et le terme sont tous les deux naturels, telle la pierre qui descend de son propre poids. -
Le mouvement, dont le terme est naturel, quoique le principe ne le soit pas; ce principe est tantôt supérieur à la nature: par exemple, dans la vue miraculeusement recouvrée, le terme est naturel, mais le miracle ne l’est pas; tantôt simplement extérieur, comme dans le forçage des fleurs et des fruits. En aucun cas, le principe ne saurait être naturel sans que le terme le soit aussi, parce que les principes naturels sont déterminés à certains effets, au delà desquels ils sont inopérants.
Le mouvement ou action de la première espèce ne peut en aucune façon être dit naturel; mais miraculeux ou violent. - Celui de la seconde est absolument naturel. - Celui de la troisième ne l’est que relativement au terme naturel auquel il aboutit; par ailleurs, il est miraculeux, artificiel, ou violent. Est « naturel », à proprement parler, « ce qui est selon la nature », c’est-à-dire, l’être qui possède cette nature et les propriétés qui en découlent. Donc, à moins d’une restriction, un mouvement ne peut être dit naturel, s’il n’a pas la nature pour principe.
Quoique le terme de la résurrection soit naturel, il est impossible que son principe le soit. La nature, en effet, est «principe de mouvement dans l’être où elle est »; principe actif, comme dans le déplacement des corps lourds ou légers, les changements naturels des corps vivants; principe passif, comme dans la génération des corps simples.
Le principe passif d’une génération naturelle est une puissance passive naturelle, à laquelle correspond toujours une puissance active naturelle aussi, peu importe d’ailleurs, quant à la question présente, que ce principe actif ait pour objet la perfection dernière, c’est-à-dire, la forme, ou seulement une prédisposition nécessaire, comme pour l’âme humaine, selon la doctrine catholique, ou même pour toutes les formes, selon l’opinion de Platon et d’Averroés. 01., il n’existe aucun principe actif naturel de la résurrection, ni pour unir le corps et l’âme, ni pour préparer cette union, puisque la seule prédisposition qui soit naturelle, c’est l’évolution du germe humain. Donc, même en admettant qu’il y ait dans le corps une certaine puissance passive, une inclination quelconque à sa réunion avec l’âme, elle serait hors de toute proportion avec c qu’exige un mouvement pour être naturel. Dès lors, absolument parlant, la résurrection est un miracle; on ne peut l’appeler naturelle que relativement à son terme, ainsi qu’on l’a expliqué.
Solutions : 1. Saint Damascène parle des caractères communs à tous les individus et qui ont leur nature pour principe. En effet, si, par miracle, tous les hommes devenaient blancs, ou se trouvaient réunis dans le même lieu comme au temps du déluge, cela ne ferait ni de la blancheur, ni de cette localisation, des caractères naturels de l’homme.
2. Les phénomènes naturels ne peuvent aller jusqu’à démontrer ce qui n’est pas naturel, mais ils peuvent servir à en persuader; car la nature est comme un symbole du surnaturel, par exemple, l’union du corps avec l’âme représente l’union de l’âme béatifiée avec Dieu. De même, les exemples allégués par saint Paul et saint Grégoire servent à nous persuader de la résurrection qui est un article de foi.
3. Il s’agit ici d’un mouvement dont le terme est contraire à la nature. Or, il n’en sera point ainsi dans la résurrection. L’argument ne porte donc pas.
4. L’action de la nature tout entière est subordonnée à celle de Dieu. Or, de même qu’un art inférieur tend toujours à une fin que peut seul réaliser l’art supérieur qui achève l’oeuvre ou se sert de l’oeuvre déjà achevée, de même, la nature, à elle seule, est impuissante à réaliser la fin dernière à laquelle elle aspire. La réalisation de cette fin ne petit donc pas être naturelle.
5. S’il ne peut y avoir de mouvement naturel qui ait pour terme un repos violent, il peut cependant y avoir un mouvement qui ne soit pas naturel et qui ait pour terme un repos naturel. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Mar 23 Oct - 14:12 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières QUESTION 76 : LA CAUSE DE LA RÉSURRECTION. Trois demandes 1. La résurrection du Christ est-elle la cause de la nôtre ? - 2. La voix de la trompette ? - 3. Les anges ? ARTICLE 1 : La résurrection du Christ est-elle la cause de la nôtre ? - Citation :
- Objections 1. «
Poser la cause, c’est poser l’effet. » Mais la résurrection du Christ n’a pas été aussitôt suivie de celle des autres hommes. Elle n’est donc pas la cause de notre résurrection.
2.Un effet exige la préexistence de sa cause. Or, la résurrection aurait eu lieu même si le Christ n’était pas ressuscité, car Dieu aurait pu sauver les hommes d’une autre manière. La résurrection du Christ n’est donc pas la cause de la nôtre.
3. Un même phénomène, commun à tous les êtres d’une même espèce, a une seule et même cause. Or, la résurrection est commune à tous les hommes. Donc, comme celle du Christ n’est pas la cause d’elle-même, elle ne l’est pas non plus de la résurrection des autres hommes.
4. L’effet doit avoir une certaine ressemblance avec sa cause. Mais la résurrection des méchants ne ressemblera en rien à celle du Christ. Elle ne l’aura donc point pour cause.
Cependant: : 1. « Dans un genre quelconque, ce qui est premier est cause de tout le reste. » Or, la résurrection corporelle du Christ le fait appeler « les prémices de ceux qui dorment »; « le premier-né d’entre les morts ». Sa résurrection sera donc la cause de celle des autres hommes.
2. La résurrection du Christ a plus de rapport avec notre résurrection corporelle qu’avec notre résurrection spirituelle ou justification. Or, la résurrection du Christ est la cause de celle-ci « Il est ressuscité pour notre justification. » Donc elle est la cause de celle-là.
Conclusion: Le Christ est appelé le Médiateur entre Dieu et les hommes, en vertu de sa nature humaine; aussi est-ce par l’entremise de celle-ci que les dons de Dieu parviennent aux hommes. L’unique remède à la mort spirituelle, c’est la grâce donnée par Dieu; l’unique remède à la mort corporelle, c’est la résurrection opérée par Dieu. Ainsi, de même que le Christ a reçu de Dieu les prémices de la grâce, et que sa grâce est cause de la nôtre: « C’est de sa plénitude que nous avons tous reçu, et grâce sur grâce »; de même, le Christ est le premier ressuscité et sa résurrection est cause de la nôtre. Comme Dieu, il en est la cause, pour ainsi dire, équivoque; comme Dieu-homme ressuscité, il en est la cause prochaine et, en quelque sorte, univoque.
La cause efficiente univoque produit un effet dont la forme est semblable à la sienne. Mais il faut distinguer. En certains cas, la forme même, par laquelle l’effet ressemble à sa cause, est le principe direct de l’action productrice de l’effet telle la chaleur du feu. En d’autres, ce n’est pas cette forme elle-même, mais les principes dont elle est issue : par exemple, si un homme blanc engendre un homme blanc, la blancheur n’est pas le principe actif, mais on peut dire néanmoins qu’elle est la cause de ce caractère, parce que c’est en vertu des principes par lesquels il est blanc que le père engendre un fils qui l’est aussi.
C’est de cette manière que la résurrection du Christ est cause de la nôtre. Ce qui a ressuscité le Christ, cause efficiente univoque de notre résurrection, nous ressuscitera également, et c’est la puissance divine qu’il partage avec son Père « Celui qui a ressuscité Jésus-Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels. »
La résurrection même du Christ, Homme- Dieu, est pour ainsi dire, la cause instrumentale de la nôtre. En effet, le Christ agissait divinement en usant de son corps comme d’un instrument saint Damascène en donne comme exemple le lépreux que Jésus guérit en le touchant.
SOLUTIONS : 1. Une cause suffisante produit aussitôt son effet direct et immédiat; mais il en va autrement de l’effet dont un intermédiaire la sépare : par exemple, la chaleur, si intense soit-elle, ne se communique pas tout d’un coup, mais peu à peu, en faisant passer l’objet du froid au chaud, parce que son moyen d’action, c’est le mouvement. La résurrection du Christ ne cause pas. la nôtre directement, mais moyennant le principe qui l’a causée elle-même, c’est-à-dire, la puissance divine, qui nous ressuscitera comme elle a ressuscité le Christ. La puissance divine elle-même agit toujours par le moyen de la volonté divine, qui est en rapport immédiat avec l’effet à produire. La résurrection des hommes ne devait donc pas suivre sans délai celle du Christ, mais elle la suivra à l’heure marquée par la volonté de Dieu.
2. La puissance divine ne dépend pas de telles ou telles causes secondes au point de ne pouvoir produire leurs effets sans elles ou au moyen d’autres causes. Elle pourrait, par exemple, entretenir la vie sur la terre indépendamment des influences célestes, qui, cependant, selon l’ordre providentiel, eu sont la cause normale. De même, la divine Providence a voulu que, dans le plan choisi par elle pour l’humanité, la résurrection du Christ fût la cause de la nôtre. Elle aurait pu choisir un autre plan, et alors, la cause de notre résurrection eût été celle que Dieu lui aurait assignée.
3. Cet argument suppose des êtres de même espèce, ayant tous le même rapport avec la cause première de tel effet auquel 1’espèce tout entière doit participer. Il n’en est pas de même ici L’humanité du Christ est plus proche que la nôtre de la divinité dont la puissance est la cause première de la vie. La résurrection du Christ a donc pour cause immédiate la divinité, qui n’est cause de la nôtre que par l’intermédiaire du Christ ressuscité
4. La résurrection de tous, les hommes aura une certaine ressemblance avec celle du Christ par la vie naturelle, que tous partagèrent avec lui et que tous retrouveront pour ne plus la perdre. Mais les saints, qui ressemblèrent au Christ par la grâce, lui ressembleront aussi par la gloire. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Mer 24 Oct - 15:03 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières ARTICLE 2 : La voix de la trompette sera-t-elle la cause de notre résurrection ? - Citation :
- Objections : 1.
« Croyez, dit saint Damascène, que la résurrection aura pour causes la volonté, la puissance, un signe divins. » Ces causes étant suffisantes, il n’y a pas lieu d’en ajouter une autre.
2. A quoi bon la voix de la trompette, puisque les morts sont incapables de l’entendre ?
3. Si une voix est cause de la résurrection, ce ne peut être qu’en raison d’une puissance qu’elle a reçue de Dieu. « Il donnera à sa voix la puissance», dit le Psaume; et la Glose ajoute « de ressusciter les morts. » Mais lorsqu’une puissance est donnée à un être, même par miracle, l’acte qui s’ensuit n’en est pas moins naturel; par exemple, la vision de l’aveugle-né est naturelle, quoiqu’il ait recouvré la vue par un miracle. La résurrection serait donc naturelle; ce qui est faux.
Cependant: : 1. « Au son de la trompette divine, écrit saint Paul, le Seigneur lui-même descendra du ciel, et ceux qui sont morts dans le Christ ressusciteront d’abord. »
2. « Ceux qui sont dans les tombeaux, dit saint Jean, entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront. » Or, cette voix, le Maître des Sentences l’appelle une trompette.
Conclusion: La cause doit être, d’une manière ou d’une autre, jointe à son effet le moteur et le mobile, l’ouvrier et l’oeuvre, sont ensemble, dit Aristote. Or, le Christ ressuscité est la cause univoque de notre résurrection, il faut donc qu’il l’opère par quelque signe sensible.
Certains disent que ce signe sera la voix même du Christ commandant la résurrection, comme « il commanda à la mer et calma la tempête. »
D’autres disent que ce sera l’apparition du Fils de Dieu dans le monde : « Comme l’éclair part de l’orient et brille jusqu’à l’occident, ainsi en sera-t-il de l’avènement du Fils de l’homme. » Ils s’appuient sur l’autorité de saint Grégoire, d’après lequel le son de la trompette signifie simplement la manifestation du Fils de Dieu comme Juge. Cette apparition est appelée sa « voix, » en tant qu’elle aura la puissance d’un commandement; car aussitôt la nature entière s’empressera de refaire les corps des hommes. Aussi l’Apôtre, quand il décrit l’avènement du Christ, parle-t-il d’un «ordre donné ».
Cette voix, quelle qu’elle soit d’ailleurs, est appelée parfois « un cri », comme celui du héraut qui cite à comparaître. - Ailleurs elle est appelée le son de « la trompette », soit à cause de son éclat, soit par comparaison avec ce qui se passa sous l’Ancien Testament: la trompette annonçait l’assemblée, excitait au combat, conviait aux fêtes; de même, les ressuscités seront convoqués au grand conseil du Jugement, au combat que « l’univers livrera aux insensés », à la célébration de la fête éternelle.
SOLUTIONS: 1. Saint Damascène mentionne trois choses : la volonté divine qui commande, la puissance qui exécute, la facilité de l’exécution qu’il exprime par le mot « signe », par une comparaison empruntée aux actions humaines. Une chose semble facile, quand une parole suffit pour qu’elle soit faite; mais, combien plus, lorsque, sans même ouvrir la bouche, au premier signe de notre volonté, celle-ci est exécutée par ceux qui en Sont chargés. Le signe fait par nous est cause de l’exécution, parce que c’est l’expression de notre volonté. Le signe fait par Dieu, dont l’exécution sera la résurrection, sera le signal donné par lui, auquel toute la nature obéira en ressuscitant les morts. Ce signal est identique à « la voix de la trompette », comme on le voit par ce qui a été dit.
2. Il en sera de cette voix, quelle qu’elle soit, comme des paroles qui sont la forme des sacrements et qui ont le pouvoir de sanctifier, non parce qu’elles sont entendues, mais parce qu’elles sont proférées; de même encore, la voix réveille le dormeur par le mouvement de l’air dont elle frappe son oreille et non par la connaissance qu’il en a, puisque celle-ci suit le réveil et n’en est donc pas la cause.
3. Cet argument porterait si la puissance donnée à cette voix était un être achevé, car alors ce qui viendrait d’elle aurait pour principe une puissance devenue naturelle. Mais il n’en sera pas ainsi, et la puissance qu’elle aura sera semblable à celle des paroles sacramentelles. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Jeu 25 Oct - 15:41 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières ARTICLE 3 : Les anges coopéreront-ils à la résurrection ? - Citation :
- Objections : 1.
La résurrection est l’oeuvre d’une puissance plus grande que la génération. Or, en celle-ci, l’âme est unie au corps sans le ministère des anges. Il en sera donc de même pour la résurrection.
2. Si certains anges devaient y coopérer, ce seraient les Vertus, qui ont pour fonction d’opérer les miracles. Or, mention est faite des Archanges. C’est donc qu’aucune coopération ne sera requise.
Cependant: : « Le Seigneur descendra du ciel à la voix de l’Archange, et les morts ressusciteront. »
Conclusion: « De même, dit saint Augustin, que les corps plus grossiers et inférieurs sont régis, d’après certaines lois, par ceux qui sont plus subtils et plus puissants, de même Dieu gouverne tous les corps par les esprits doués de la vie raisonnable. » saint Grégoire dit aussi quelque chose de semblable. D’où il suit que Dieu se sert du ministère des anges pour tout ce qui regarde le monde matériel. Or, la résurrection comporte quelque chose de matériel, à savoir, la collection des cendres destinées à la reconstruction des corps humains. Dieu en chargera ses anges. Mais c’est sans leur ministère qu’il réunira à leurs corps les âmes que lui seul aussi a créées, et qu’il glorifiera les corps comme lui seul glorifie les âmes. - C’est à ce ministère angélique que certains appliquent le mot « voix », d’après le Maître des Sentences
Solutions : 1. Elle vient d’être donnée.
2. C’est surtout l’archange saint Michel qui remplira ce ministère, lui qui est le prince de l’Église; après l’avoir été de la Synagogue, comme le dit Daniel. Mais il agira sous l’influence des Vertus et des Ordres angéliques supérieurs. De même, les anges gardiens coopéreront à la résurrection de ceux qui leur étaient confiés. Cette voix peut donc être dite celle d’un ange ou de plusieurs. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Ven 26 Oct - 17:33 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières QUESTION 77 : LE TEMPS ET LE MODE DE LA RÉSURRECTION
Il s’agit maintenant du temps et du mode de la résurrection.
Quatre demandes 1. La résurrection doit-elle être différée jusqu’à la fin du monde ? - 2. Le temps en est-il caché ? - 3. Aura-t-elle lieu pendant la nuit ? - 4. En un instant ? - Citation :
- ARTICLE 1 : La résurrection doit-elle être di jusqu’à la fin du monde, pour que tous les hommes ressuscitent ensemble ?
Objections 1. Il y a une plus grande harmonie entre la cause et les effets qu’entre les effets eux-mêmes, comme aussi entre la tête et les membres qu’entre les membres eux-mêmes. Or, le Christ, tête de l’humanité, n’a pas différé sa résurrection jusqu’à la fin du monde. Donc les saints qui meurent avant cette date doivent faire de même.
2. La résurrection du Christ est la cause de la nôtre. Or, certains membres, plus unis au chef, sont ressuscités sans délai; on croit que ce privilège fut accordé à la Saint e Vierge. On peut donc croire aussi que la promptitude de la résurrection dépend de la conformité au Christ par la grâce et le mérite.
3. L’état du Nouveau Testament est plus parfait, représente mieux l’image du Christ, que celui de l’Ancien Testament. Or, plusieurs saint s, morts avant le Christ, sont ressuscités en même temps que lui « Plusieurs saint s, qui dormaient dans leurs tombeaux, ressuscitèrent. » A plus forte raison, les saints du Nouveau Testament doivent donc ressusciter sans attendre la fin du Monde.
4. Après la fin du monde, il n’y aura plus d’années. Mais il doit y en avoir un grand nombre entre la résurrection des premiers ressuscités et celle des autres : « Je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et de la parole de Dieu... lis eurent la vie et régnèrent avec le Christ pendant mille ans; mais les autres morts n’eurent point la vie, jusqu’à ce que les mille ans furent écoulés. » Tous les morts n’attendront donc pas la fin du monde pour ressusciter ensemble.
Cependant: : 2. « Tous les saints que leur foi a rendus recommandables n’ont pas obtenu l’objet de la foi », c’est-à-dire, la béatitude complète de l’âme et du corps parce que Dieu nous a fait une condition meilleure pour qu’ils n’obtinssent pas sans nous la perfection du bonheur », qui consistera, ajoute la Glose, « dans l’accroissement de la joie de chacun des élus par celle de tous les autres ». Mais la glorification du corps aura lieu en même temps que leur résurrection : c’est alors que le Christ « transformera notre corps si misérable, en le rendant semblable à son corps glorieux »; c’est alors que « les fils de la résurrection seront comme les anges de Dieu dans le ciel. » Tous les hommes doivent donc ressusciter ensemble, à la fin du inonde.
Conclusion: « Les corps plus grossiers et inférieurs, dit saint Augustin, sont régis, d’après certaines lois, par les corps plus subtils et plus puissants. » Toute la matière des corps terrestres est donc soumise, dans ses transformations, à l’action des corps célestes; aussi, son passage à l’état d’incorruptibilité, pendant que les cieux exercent encore leur action, serait une dérogation à l’ordre providentiel. Dès lors, puisque la foi catholique nous enseigne que la résurrection a pour terme la vie éternelle, la conformité au Christ qui « ressuscité d’entre les morts, ne meurt plus », il faut donc qu’elle soit différée jusqu’à la fin du monde et coïncide avec l’arrêt des corps célestes. C’est pour cette raison que certains philosophes, partisans de l’éternité du mouvement du ciel, affirmaient le retour des âmes humaines à des corps mortels, comme les nôtres; soit de la même âme au même corps, à la fin de « la grande année », comme Empédocle, soit « de n’importe quelle âme à n’importe quel corps », Comme Pythagore.
Solutions 1. Entre la tête et les membres, une plus grande harmonie qu’entre les membres eux-mêmes est nécessaire pour qu’elle agisse sur eux; par contre, la causalité qu’elle exerce sur les membres, qui ne l’exercent pas les uns sûr les autres, rend ceux-ci différents de la tête et ressemblants entre eux. D’où il suit que la résurrection du Christ, et on ne peut le dire d’aucune autre, est comme le type de notre résurrection; et la foi au Christ ressuscité nous donne l’espoir de ressusciter nous-mêmes. Sa résurrection devait donc précéder celle des autres hommes, qui ressusciteront ensemble à la fin du monde.
2. Certains membres du Christ peuvent être plus dignes, plus conformes à celui qui est la tête, mais sans partager ni son titre ni son influence. Leur conformité au Christ ne leur donne donc aucun droit à une résurrection anticipée et typique. Si ce privilège a été accordé à quelques-uns, c’est seulement par une grâce toute spéciale.
3. Saint Jérôme hésite, à ce sujet, entre une résurrection temporaire, comme celle de Lazare, destinée simplement à leur permettre de rendre témoignage au Christ ressuscité, et une résurrection définitive, suivie d’une « ascension en corps et en âme à la suite du Christ montant aux cieux. » Cette seconde alternative paraît plus probable. Une vraie résurrection semble mieux en harmonie avec un vrai témoignage au Christ vraiment ressuscité. D’ailleurs, e n’est point à cause d’eux-mêmes que leur résurrection fut aussi prompte, mais afin de témoigner de celle du Christ et fonder ainsi la foi du Nouveau Testa ment. Il convenait donc mieux aussi que ces ressuscités fussent des Justes de l’Ancien Testament.
Il faut ajouter que si l’Évangile mentionne leur résurrection avant celle du Christ, c’est par une anticipation dont les historiens sont coutumiers. De fait, personne n’est définitivement ressuscité avant le Christ, « prémices de ceux qui dorment du dernier sommeil »; quoiqu’il y. ait eu des résurrections temporaires comme celle de Lazare.
4. Comme saint Augustin le rapporte, certains hérétiques prirent occasion de ces paroles pour admettre que certains doivent ressusciter avant les autres et régner mille ans sur la terre avec le Christ : de là, leur nom de Chiliastes ou Millénaires. Il montre donc qu’il faut les interpréter autrement et les entendre de la résurrection spirituelle par laquelle les pécheurs recouvrent la vie de la grâce.
La seconde résurrection sera celle des corps. « Le royaume du Christ », c’est l’Église, dans laquelle règnent avec lui non seulement les martyrs, mais tous les élus, «une partie étant prise ici pour le tout ». - Ou encore, s’il s’agit du royaume glorieux du Christ, les martyrs sont spécialement nommés, « parce que ceux-là sur tout règnent après leur mort qui ont combattu jusqu’à la mort pour la vérité ».
Le mot « millénaire » ne signifie point un nombre déterminé, mais désigne tout le temps qui s’écoule maintenant, et pendant lequel, maintenant, les saints règnent avec le Christ. Le nombre mille désigne l’universalité mieux que le nombre cent : cent, c’est le carré de dix; mais mille, c’est un nombre achevé, le produit de dix multiplié deux fois par lui-même, dix fois dix dizaines. Les Psaumes emploient ce mot dans le même sens « La parole que Dieu a affirmée pour mille générations », c’est-à-dire, pour toutes. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Sam 27 Oct - 16:19 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières ARTICLE 2 : Le temps de la résurrection est-il caché ? - Citation :
- Objections : 1.
Si le commencement d’une chose est connu avec précision, sa fin peut l’être aussi, « puisque toutes choses ont leur mesure temporelle. » Or, il en est ainsi du commence ment de l’univers, donc de sa fin et, par conséquent, de la résurrection et du Jugement qui doivent l’accompagner.
2. Il est dit, dans l’Apocalypse, de « la femme », symbole de l’Église, que «Dieu lui avait préparé une retraite, afin qu’elle y fût nourrie pendant 1260 jours ». Daniel, lui aussi, assigne un nombre déterminé de jours qui semblent bien être des années, comme dans Ezéchiel : « Je t’ai compté un jour pour un an. » L’Écriture nous fait donc connaître exactement l’époque de la fin du monde et de la résurrection.
3. L’Ancien Testament est la figure du Nouveau, et nous en connaissons exactement la durée. Nous connaissons donc, par là même, celle du Nouveau Testament et, du même coup, l’époque de la fin du monde et de la résurrection, puisqu’il doit durer jusque-là : « Voici, je suis avec vous jusqu’à la fin du monde.»
Cependant: : 1. Ce qui est ignoré des anges l’est aussi, et à plus forte raison, des hommes; car ce que ceux-ci peuvent découvrir par leur raison, les anges en ont une connaissance naturelle beaucoup plus nette et certaine. D’autre part, s’il s’agit de révélations, elles sont faites aux hommes par le ministère des anges. Or, « quant aux temps, nul ne les connaît, pas même les anges du ciel ».
2. Plus que tous les autres, les Apôtres furent mis dans les secrets de Dieu, eux qui, selon saint Paul, « eurent les prémices de l’Esprit », c’est-à-dire, explique la Glose, qu’ils l’eurent « avant les autres et en plus grande abondance ». Cependant, à leur question Jésus fit cette réponse: « Ce n’est pas à vous de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. »
Conclusion: «Le dernier âge de l’humanité, dit saint Augustin, qui s’étend de l’avènement du Seigneur jusqu’à la fin du monde, comprendra un nombre de générations qu’on ne saurait déterminer »; de même que le dernier âge de l’homme, la vieillesse, n’a point de limites aussi fixes que les autres, mais parfois, à lui seul, dure autant que tous les autres ensemble ».
Il n’y a, en effet, que deux moyens de con naître l’avenir : la raison ou la révélation. Or, la raison est impuissante à supputer le temps qui doit s’écouler jusqu’à la résurrection, celle-ci devant coïncider avec l’arrêt du mouvement du ciel. C’est par le mouvement que la raison peut calculer et aussi prévoir, pour un temps déterminé, ce qui doit arriver. Or, le mouvement du ciel ne permet pas d’en connaître le terme; car, il est circulaire, et donc de telle nature qu’il puisse durer toujours.
D’autre part, aucune révélation n’est faite à ce sujet, afin que tous les hommes se tiennent toujours prêts à paraître devant le Souverain Juge. Aux Apôtres qui l’interrogeaient Jésus répondit « Ce n’est pas à vous de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. » « Par cette parole, dit saint Augustin, il coupe, pour ainsi dire, les doigts à tous les calculateurs et leur ordonne de se tenir tranquilles, » Ce qu’il a refusé de révéler à ses Apôtres qui le lui demandaient, il ne le révélera à personne.
C’est pourquoi tous ceux qui jusqu’ici ont voulu calculer se sont trompés. « Les uns, dit saint Augustin, parlent de quatre cents, d’autres de cinq cents, et même de mille ans, à partir de l’Ascension du Seigneur jusqu’à son dernier avènement. » Leur erreur est flagrante; telle sera toujours celle de leurs imitateurs.
Solutions : 1. Pour connaître la fin des choses dont nous connaissons le commencement, il est nécessaire d’en connaître aussi la mesure. C’est pourquoi, si nous connaissons le commencement d’une chose dont la durée est mesurée par le mouvement du ciel, nous pouvons en connaître la fin, parce que le mouvement du ciel nous est connu. Mais la durée même du mouvement du ciel a pour unique mesure la volonté divine qui nous est cachée. Dès lors, nous avons beau en connaître le commencement, il nous est impossible d’en connaître la fin.
2. Les 1260 jours dont parle l’Apocalypse représentent la vie de l’Église dans sa totalité plutôt qu’un nombre déterminé d’années. La raison en est que la prédication du Christ, sur laquelle est fondée 1’Église, a duré trois ans et demi, c’est-à-dire, un nombre de jours sensiblement égal au précédent. Le nombre cité par Daniel ne se rapporte pas aux années qui doivent s’écouler jusqu’à la fin du monde ou à la prédication de l’Antéchrist, mais à la durée de sa prédication même et de sa persécution.
3. L’Ancien Testament est la figure du Nouveau, d’une manière générale et sans correspondance nécessaire des détails, d’autant plus que le Christ en a réalisé tous les symboles. C’est pourquoi saint Augustin répond à ceux qui voulaient compter les persécutions de l’Église en se basant sur les plaies d’Égypte : « A mon avis, ce qui se passe en Égypte ne figurait point prophétiquement ces persécutions. Il est vrai que les partisans de cette opinion font à ce sujet des rapprochements d’une ingénieuse habileté, mais ils ne sont point appuyés sur l’esprit prophétique, et, si l’esprit de l’homme parvient quelquefois à la vérité, quelquefois aussi il se trompe. » - Ce mélange de vérités et d’erreurs se retrouve dans les prophéties de l’abbé Joachim. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Mer 31 Oct - 2:29 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières ARTICLE 3 : La résurrection aura-t-elle lieu pendant la nuit ? - Citation :
- Objections : 1.
Elle n’aura pas lieu «tant que subsistera le ciel, » c’est-à-dire, tant que son mouvement continuera. Mais lorsqu’il cessera, il n’y aura plus ni temps, ni jour, ni nuit.
2 . La fin de toute chose doit être l’apogée de sa perfection. Mais ce sera alors la fin du temps, puisqu’ensuite « il n’y aura plus de temps ». Le temps sera donc à son apogée, qui est le plein jour.
3. La qualité du temps doit correspondre à ce qui s’y passe saint Jean mentionne qu’il faisait nuit quand Judas se sépara de la Lumière. Or, à la fin du monde, aura lieu la manifestation la f plus éclatante de tous les secrets; quand le Seigneur viendra, « il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres et manifestera les desseins des coeurs ». Ce sera donc le jour.
Cependant: : 1. La résurrection du Christ est le modèle de la nôtre. Or elle eut lieu la nuit, comme le dit saint Grégoire.
2. Le Seigneur viendra comme un voleur. Mais c’est pendant la nuit que celui-ci s’introduit dans les maisons. C’est donc aussi la nuit que le Christ viendra et qu’aura lieu la résurrection.
Conclusion:L’heure exacte de la résurrection ne peut pas être définie avec certitude. On peut cependant regarder comme assez probable l’opinion de ceux qui disent qu’elle aura lieu à l’aube, lorsque le soleil est à l’orient et la lune à l’occident; car n croit que c’est dans cette position qu’ils furent créés, et ainsi leur cycle serait complet par leur arrêt à leur point de départ. C’est à cette heure même que le Christ est ressuscité, comme le dit l’Évangile.
Solutions : 1. Quand aura lieu la résurrection, il n’y aura plus de temps, mais ce sera la fin du temps, car elle coïncidera avec l’arrêt du mouvement du ciel. Mais, en ce moment même, les astres seront dans une position déterminée à laquelle correspond actuellement une heure déterminée. C’est en ce sens que l’on dit que la résurrection aura lieu à telle ou telle heure.
2. Le temps est à son apogée à midi, à cause de la clarté du soleil. Mais alors « la cité de Dieu n’aura besoin ni du soleil ni de la lune pour l’éclairer, car la gloire de Dieu l’illuminera ». Peu importe donc, à ce point de vue que la résurrection ait lieu le jour ou la nuit.
3. Ce temps sera celui d’une manifestation, c’est vrai; mais lui-même est indéterminé et caché : le jour ou la nuit conviennent donc également à la résurrection. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Mer 31 Oct - 2:29 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières ARTICLE 4 : La résurrection sera-t-elle instantanée ?
- Citation :
Objections 1. Le prophète Ézéchiel la décrit ainsi « Les os se rapprochèrent les uns des autres; et je vis : et voici que des muscles et de la chair avaient crû au-dessus d’eux, et qu’une peau les recouvrait, mais il n’y avait point d’esprit en eux. » La résurrection ne sera donc point instantanée, puisque les corps
devront être refaits avant que les âmes leur soient réunies.
2. Ce qui exige plusieurs actions successives ne peut être instantané. Or, la résurrection en exige trois : la collection des cendres, la reconstruction du corps, l’infusion de l’âme.
3. Le son est toujours mesuré par le temps. Or, le son de la trompette sera cause de la résurrection.
4. Aucun mouvement local n’est instantané. La collection des cendres ne peut donc pas l’être, et pas davantage la résurrection.
Cependant: 1. « Nous ressusciterons tous, écrit saint Paul, en un instant, en un clin d’oeil. »
2. L’action d’une puissance infinie est instantanée. Or, « croyez, dit saint Damascène, que la résurrection sera l’oeuvre de la puissance divine », qui est infinie.
Conclusion: Dans la résurrection, certaines choses seront confiées au ministère des anges; d’autres seront réservées à la toute-puissance divine. Les premières ne seront pas faites en un instant, au sens philosophique du mot, un temps indivisible, mais en un temps imperceptible. Les secondes seront instantanées, c’est-à-dire, accomplies par Dieu à l’instant même où les anges auront achevé leur oeuvre l’activité inférieure reçoit, en effet, de l’activité supérieure sa dernière perfection.
Solutions: 1. Ézéchiel s’adressait à un peuple grossier; aussi a-t-il décrit l’une après l’autre les phases de la résurrection, quoique tout doive être instantané; tout comme Moïse, pour se rendre intelligible au même peuple, avait divisé en six jours la création du monde, que saint Augustin nous dit avoir été faite en une seule fois. Les opérations sont successives si l’on regarde leur nature, mais elles ne le sont pas au point de vue du temps : soit qu’elles aient lieu au même instant, soit que, à l’instant même où l’une s’achève, l’autre soit faite.
3. Il en est ici comme des paroles sacramentelles c’est au dernier instant que l’effet se produit.
4. La collection des cendres, qui exige le mouvement local, sera faite par les anges, mais en un temps imperceptible, à cause de la facilité d’action qui est leur privilège. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Mer 31 Oct - 2:30 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières QUESTION 78 : LE POINT DE DÉPART DE LA RESURRECTION Il s’agit maintenant du point de départ de la résurrection.
Trois demandes : 1. La mort sera-t-elle pour tous les hommes le point de départ de la résurrection ? - 2. Tous ressusciteront-ils de leurs cendres ou de leur poussière ? - 3. Celles-ci ont-elles une inclination naturelle pour leur âme ? ARTICLE 1 : La mort sera-t-elle pour tous les hommes le point de départ de la résurrection ? - Citation :
- Objections : 1. Certains
seront revêtus d’immortalité « comme d’un vêtement surajouté», selon le mot de saint Paul. Le Symbole dit, en effet, que le Christ « viendra juger les vivants et les morts ». Or, au Jugement tous seront vivants. La distinction doit donc signifier que certains hommes comparaîtront au Jugement sans avoir passé par la mort.
2. Un désir naturel et universel doit être réalisé au moins en quelques individus. Or, ce que nous voulons tous, c’est « de n’être pas dépouillés, mais revêtus ». Quelques hommes au moins seront donc revêtus de gloire par la résurrection, sans que la mort les ait dépouillés de leur corps.
3. Selon saint Augustin, les quatre dernières demandes de l’Oraison dominicale se rapportent à la vie présente, et, par l’une d’elles, l’Église demande, « pour cette vie, la remise de toutes ses dettes ». Prière qui ne saurait être vaine : « Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera. » Or, une de ces dettes, contractée par le péché d’Adam, c’est de naître avec le péché originel. Donc, Dieu remettra un jour cette dette, ainsi que la mort qui en est la peine, et les hommes naîtront alors purs et immortels.
4. Le sage, et Dieu est infiniment sage, choisit toujours les voies les plus simples.
Or, il est plus simple de conférer aux hommes alors vivants les privilèges de l’état de résurrection, que de les faire mourir d’abord, ressusciter ensuite, et obtenir enfin ces mêmes privilèges.
Cependant: : 1. Saint Paul dit expressément, dans une comparaison qu’il fait au sujet de la résurrection : « Ce que tu sèmes ne reprend pas vie, s’il ne meurt d’abord. »
2. Il dit encore : « Comme tous meurent en Adam, de même aussi tous seront vivifiés dans le Christ. »
Conclusion: Les Pères se sont partagés sur cette question; mais l’opinion la plus commune et la plus sûre, c’est que tous les hommes mourront et ressusciteront après être morts. Elle est plus conforme à la justice de Dieu, qui a condamné la nature humaine tout entière, en punition du péché d’Adam dont tous les descendants contractent la souillure du péché originel, et, en conséquence, doivent subir la mort.
2. Elle est plus conforme à la saint e Écriture qui enseigne la résurrection universelle. Or, ressusciter ne se dit proprement que « d’un corps tombé en dissolution », comme le déclare saint Damascène.
- 3. Elle est plus conforme aux lois naturelles qui nous montrent que les choses viciées et corrompues ne peuvent être régénérées qu’en passant par la mort : le vinaigre ne peut devenir vin qu’en cessant d’être pour se retrouver liqueur de vigne. Dès lors, puisque la nature humaine a subi une altération entraînant la nécessité de mourir, la mort est pour elle le moyen nécessaire de parvenir à l’immortalité. -
Une seconde conformité à ces mêmes lois consiste en ce que « le mouvement du ciel est comme la vie de la nature tout entière », de même que le mouvement du coeur est comme la vie de l’organisme tout entier. Si le coeur s’arrête, c’est la mort pour tous les membres; si le mouvement du ciel cesse, c’est aussi la mort pour tous les êtres auxquels son influence con servait la vie, et, en particulier, la vie humaine sur la terre. Les hommes encore vivants à l’heure où le ciel s’arrêtera devront donc perdre la vie.
Solutions : 1. Cette distinction entre les vivants et les morts ne se rapporte pas à l’heure même du Jugement; ni à tout le temps qui l’aura précédé, en ce sens que tous les hommes auront été d’abord des vivants et ensuite des morts; mais aux jours qui doivent le précéder immédiatement, alors que les signes précurseurs commenceront à paraître.
2. Le désir des saints ne peut être vain, s’il est absolu; mais il peut l’être, s’il n’est que conditionnel. Tel est le désir «de n’être pas dépouillés, mais revêtus; » il sous-entend cette condition si c’est possible. C’est à un désir de cette nature que certains donnent le nom de « velléité ».
3. C’est une erreur d’affirmer que quelqu’un, le Christ excepté, soit conçu sans le péché originel. Car, s’il en était ainsi, ce privilégié n’aurait nul besoin d’être racheté par le Christ, qui ne serait donc pas le Rédempteur universel. Cette exemption du péché originel et du besoin d’être racheté ne saurait être attribuée à une grâce de guérison de la nature corrompue, accordée aux parents ou à l’enfant. Il faut admettre, en effet, que tout homme a besoin d’être racheté par le Christ, en raison de sa personnalité, et non pas seulement en raison de la nature humaine. -
La délivrance d’un mal, la remise d’une dette », ne sont possibles que si l’on souffre de ce mal, que si l’on a contracté cette dette. Pour éprouver en soi-même tous les bienfaits de l’Oraison dominicale, il faut donc être né débiteur et malheureux. « La remise des dettes, la délivrance du mal », ne peuvent donc signifier que l’on puisse naître sans dette à payer ou sans mal à subir; mais que les dettes apportées en naissant sont remises ensuite par la grâce du Christ. - Si l’on peut affirmer sans erreur que quelqu’un peut ne pas mourir, il ne s’ensuit pas que l’on puisse affirmer qu’il peut naître sans le péché originel. La miséricorde divine peut, en effet, remettre une peine qui est la conséquence d’une faute, comme le Christ pardonna à la femme adultère. Elle peut tout aussi bien exempter de la mort ceux que le péché originel condamne à mourir. « S’ils ne meurent pas, c’est qu’ils sont nés sans le péché originel, » est donc un illogisme.
4. Les voies les plus simples sont les meilleures, quand elles conduisent à la fin, ou mieux ou également bien; ce qui n’est point ici le cas. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Mer 31 Oct - 2:31 | |
| Supplément à la Somme Théologique - Traité des Fins Dernières ARTICLE 2 : Tous les hommes ressusciteront- ils de leurs cendres ? - Citation :
- Objections 1. La
résurrection du Christ est le modèle de la nôtre. Or, il ne ressuscite point de ses cendres, lui « dont la chair n’a point connu la corruption. »
2. Le corps humain n’est pas toujours brûlé, ce qui est pourtant le seul moyen de le réduire en cendres.
3. Le corps humain n’est pas réduit en cendres aussitôt après la mort. Mais ceux que la fin du monde trouvera vivants, et qui mourront alors, ressusciteront aussitôt.
4. Le point de départ correspond au point d’arrivée. Mais celui-ci, dans la résurrection, n’est pas le même pour les bons et pour les méchants: « Nous ressusciterons tous, mais nous ne serons pas tous changés. » Si donc les méchants ressuscitent de leurs cendres, les bons n’en ressusciteront pas.
Cependant: : 1. « C’est contre tous ceux qui naissent avec le péché originel qu’a été portée la sentence : Tu es poussière et tu retourneras en poussière. » Or, tous ceux qui doivent ressusciter au dernier jour, sont nés, nés vivants ou mort-nés, avec le péché originel. Tous doivent donc ressusciter de leurs cendres.
2. Le corps humain contient de nombreux éléments étrangers à la vraie nature humaine. Or, tous ces éléments doivent disparaître. Il faudra donc que tous les corps soient réduits en cendres.
Conclusion: Les mêmes raisons qui dé montrent que tous les hommes doivent mourir avant de ressusciter, démontrent aussi que tous ressusciteront de leurs cendres; à moins que Dieu n’ait accordé à quelques-uns le privilège d’une résurrection anticipée et -différente.
La sainte Écriture, qui enseigne la résurrection des corps, enseigne aussi « leur reformation ». Or, de même que tous les hommes doivent mourir afin de pouvoir vraiment ressusciter, de même tous les corps doivent être dissous afin de pouvoir être refaits. De plus, la justice divine n’a pas seulement infligé à l’homme la peine. de mort, mais encore la dissolution de son corps : « Tu es poussière et tu retourneras en poussière. » - De son côté, l’ordre naturel exige non seulement la séparation de l’âme et du corps, mais encore la dissociation des éléments dont celui-ci est composé : le vinaigre ne peut redevenir vin qu’après une décomposition radicale. De plus, l’union des éléments dans les corps composés dépend, pour son existence et sa conservation, du mouvement du ciel; quand celui-ci s’arrêtera, tous les corps composés se résoudront en leurs éléments.
Solutions : 1. La résurrection du Christ est le modèle de la nôtre quant au point d’arrivée, mais non quant au point de départ.
2. On donne le nom de « cendres » à tout ce qui reste du corps humain après s dissolution, pour deux raisons. - 1° C’était une coutume générale, chez les anciens, de brûler les cadavres et d’en conserver les cendres; d’où l’emploi de ce mot pour désigner les restes mortels.
- 2° Ce qui rend nécessaire cette dissolution, c’est le foyer de convoitise dont le corps humain est infecté tout entier et qui exige une purification non moins radicale; puisque celle-ci est due à un foyer, le nom de cendres convient donc bien à son résidu, à ce qui reste du corps humain après sa décomposition.
3. Le feu purificateur sera capable de brûler en un instant et de réduire en cendres les corps des hommes qu’il trouvera vivants, comme aussi de réduire en leurs éléments les corps composés .
4. Le mouvement n’est pas spécifié par son point de départ, mais par son point d’arrivée. C’est donc celui-ci seul qui différenciera la résurrection des saint s, qui sera glorieuse, de celle des impies, qui ne le sera pas. A un même point de départ correspondent souvent des points d’arrivée différents un objet qui était noir peut devenir blanc ou gris. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Sam 8 Déc - 15:52 | |
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| Sujet: Re: Les signes précurseurs du jugement ( Saint Thomas D'Aquin ) Dim 21 Nov - 21:49 | |
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