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| Épître aux Romains , chap I , verset 26 - 32 | |
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Nombre de messages : 19921 Localisation : La Nouvelle Jérusalem. Date d'inscription : 07/02/2006
| Sujet: Épître aux Romains , chap I , verset 26 - 32 Jeu 7 Mai - 23:21 | |
| Épître aux Romains , chap I , verset 26 - 32 - Citation :
- C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions d’ignominie : leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre nature ;
de même aussi les hommes, au lieu d’user de la femme selon l’ordre de la nature, ont, dans leurs désirs, brûlé les uns pour les autres, ayant hommes avec hommes un commerce infâme, et recevant dans une mutuelle dégradation, le juste salaire de leur égarement. Et comme ils ne se sont pas souciés de bien connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens pervers pour faire ce qui ne convient pas, étant remplis de toute espèce d’iniquité, de malice, [de fornication], de cupidité, de méchanceté, pleins d’envie, de pensées homicides, de querelle, de fraude, de malignité, semeurs de faux bruits, calomniateurs, haïs de Dieu, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, sans intelligence, sans loyauté, [implacables], sans affection, sans pitié.Et bien qu’ils connaissent le jugement de Dieu déclarant dignes de mort ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais encore ils approuvent ceux qui les font. http://fr.wikisource.org/wiki/%C3%89p%C3%AEtre_aux_Romains_-_Crampon#Chapitre_1 _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Épître aux Romains , chap I , verset 26 - 32 Jeu 7 Mai - 23:26 | |
| Commentaire par Saint Thomas d'Aquin.
Verset 26-32
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Après avoir exposé le crime de l’impiété dont les Gentils s’étaient rendus coupables à l’égard de la nature divine, saint Paul montre le châtiment qui les a réduits à pécher contre leur propre nature.
I° Il indique ce châtiment; II° il l’explique, à ces mots : "Car les femmes parmi eux;" III° il en montre la convenance, à ces autres; "Recevant la récompense."
I° II dit donc d’abord : "C’est pourquoi," "c’est-à-dire" parce ont changé la vérité de Dieu en mensonge, Dieu les a livrés, non pas en les poussant au mal, mais en les abandonnant eux-mêmes "à des passions d’ignominie," c’est-à-dire à des péchés contre nature, qui sont appelés passions. Dans le sens rigoureux, l’on appelle de ce nom ce qui est forcé de sortir de l’ordre de sa nature par exemple l’eau à l’état d’ébullition, ou l’homme en état de maladie. L’homme donc, par ces sortes de péchés, s’écartant de l’ordre naturel, on a dit avec exactitude que c’étaient des passions; ainsi, au ch. VII, 5 — "Les passions qui portent au péché." Elles sont appelées des passions "d’ignominie," parce qu’elles ne méritent pas d’avoir un nom, selon ce passage de l’Ép. Aux Éphésiens (V, 12) : "Ce que ces hommes font dans le secret est honteux à dire." Si en effet les péchés de la chair sont ordinairement dignes de honte, parce que par eux l’homme est ravalé à ce qui en lui est animal, combien plus le péché contre nature, par lequel l’homme descend encore au-dessous de la nature des brutes (Osée, IV, 7) : "Je changerai leur gloire en ignominie."
II° Quand l’Apôtre dit : "Car les femmes parmi eux," il développe ce qu’il avait énoncé. Et d’abord quant aux femmes, ensuite aux hommes : "De même, etc."
I. Il dit donc : "Je dis qu’ils ont été livrés à. des passions d’ignominie; Car les femmes, parmi eux, ont changé l’usage naturel en autre contre nature," (1 Co XI, 14) : "La nature elle-même vous apprend-elle pas ?" (Isaïe, XXIV, 5) : "Ils ont renversé le droit, détruit l’alliance éternelle," c’est-à-dire le droit naturel.
Il faut remarquer qu’une chose peut être contre la nature de l'homme de deux manières. Premièrement sous le rapport de sa différence constitutive, qui est d’être raisonnable. On dit ainsi que tout péché est contre la nature de l’homme, en tant que le péché est contre la droite raison. C’est ce qui a fait dire à Saint Jean Damascène, liv. 2, que l’ange, par son péché, s’est tourné de ce qui est selon sa nature à ce qui est contre elle. Secondement sous le rapport de sa différence générique, qui est d’être animal. Or il est manifeste que, selon l’intention de la nature, l’union des sexes chez les animaux se rapporte à l’acte de la génération; d’où il suit que tout mode d’union qui ne peut concourir à la génération est contre la nature de l’homme, en tant qu’il est animal. C’est dans le même sens qu’il est dit dans la Glose : L’usage naturel est que l’homme et la femme s’unissent par un même acte générateur; l’union des individus du même sexe est contre nature. Il en est de même de tout acte qui ne peut avoir pour résultat la génération.
II. En ajoutant : "Les hommes de même," l’Apôtre en vient aux hommes qui, "renonçant à l’union naturelle, se sont enflammés," embrasés au delà des bornes de la nature (Psaume CXVII, 12) : "Ils se sont embrasés comme un feu qui a pris à des épines." Et cela "par leurs désirs," c’est-à-dire par les désirs de la chair, "les uns pour les autres, l’homme s’abandonnant avec l’homme des turpitudes" (Ezéchiel XVI, 37) : "Je mettrai à nu ta honte devant eux."
III° En disant : "Et leur récompense, saint Paul montre que leur châtiment a été proportionné au crime; car il ajoute : "Ils l’ont reçue en eux mêmes," c’est-à-dire par la dégradation de leur nature, "la récompense de leur égarement," par lequel ils ont changé la vérité de Dieu en mensonge. "Leur récompense," c’est-à-dire le salaire qu’ils devaient recevoir, selon l’ordre de la justice, exige que ceux qui ont traité injurieusement la nature de Dieu, attribuant aux créatures ce qui appartient à cette nature, traitent ignominieusement leur propre nature. Et quoique cette expression "Récompense," semble proprement indiquer un bien, ici néanmoins elle est prise, dans un sens général, pour toute rétribution, même l’égard du mal; c’est dans le même sens qu’il sera dit ci-après, au ch. IV, 23. — "La solde du péché, c’est la mort;" (Mich., I, 7) : "Tout ce qu’elle a gagné (Samarie) sera consumé par le feu." Il faut remarquer que l’Apôtre indique avec raison les vices contre nature, qui sont les plus graves parmi les péchés de la chair, comme le châtiment de l’idolâtrie; car c’est avec elle qu’ils semblent avoir pris naissance, au temps d’Abraham, époque communément assignée au commencement du culte des idoles. Aussi lit-on que ce fut alors pour la première fois que ces péchés furent punis chez les habitants de Sodome comme il est rapporté au ch. XIX de la Genèse. Ces sortes de vice suivirent aussi le progrès de l’idolâtrie. Il est dit, en effet, au 2° livre des Maccabées (IV, 12), que Jason osa, sous la citadelle même (près du temple), exposer dans des lieux infâmes les enfants des meilleures familles; et ce n’était pas un commencement, mais une sorte d’accroissement et un progrès de la vie des Gentils et des mœurs étrangères.
IV° Quand saint Paul ajoute : "Et comme ils n’ont pas voulu reconnaître," il montre qu’ils ont été punis avec justice. Et d’abord il indique la faute antécédente qui a été le point de départ de ces crimes; ensuite, il énumère les différences spécifiques qui existent entre ces péchés : "Remplis de toute sorte d’injustices," dit-il.
I. Il expose la faute précédente, lorsqu’il dit : "Comme ils n’ont pas voulu faire aucun usage de la connaissance qu’ils avaient de Dieu." Or ceci peut être entendu de deux manières : d’abord en ce sens qu'ayant pu, par la lumière de la raison et par les créatures visibles, avoir une connaissance véritable de Dieu, néanmoins, afin de pécher plus librement, ils ne l’ont pas admise, c’est-à-dire ils ne se sont pas prêtés à mettre Dieu dans leur connaissance (Job, XXI, 14) : "Ils ont dit à Dieu : éloigne-toi de nous, nous ne voulons pas de la science de tes voies." Ensuite en ce sens qu’ils n’ont pas voulu reconnaître que Dieu avait en sa connaissance les actions des hommes (Psaume XCIII, 7) : "Et ils ont dit : le Seigneur ne le verra pas, Dieu n’en aura pas connaissance." En ce sens, le châtiment répond convenablement à la faute; aussi l’Apôtre ajoute : "Dieu les a abandonnés à un sens dépravé." Or ce sens dépravé, ce n'est pas dans l’homme un sens extérieur par lequel on discerne les choses sensibles, mais un sens intérieur par lequel on juge de ce qu’il faut faire (Sagesse, VI, 16) : "Occuper sa pensée de la sagesse, c’est le sens parfait." On appelle donc sens dépravé celui par lequel l’homme porte sur ses actions un jugement faux, ainsi qu’il est dit (II Timothée III, 8 ) : "Ce sont des hommes corrompus dans leur esprit, pervertis quant à la foi." (Jérémie VI, 30) : "Appelez-les un argent réprouvé." Voilà pourquoi l’Apôtre continue : "En sorte qu’ils ont fait des actions criminelles," c’est-à-dire qui s’écartent de la droite raison (Sag., XIV, 11) : "Leurs œuvres sont inutiles." Or il est convenable que celui qui a péché contre la connaissance de Dieu, ou en ne voulant pas le connaître, ou en s’imaginant que Dieu lui-même ne connaît pas tout, soit abandonné à la perversité de son propre sens (Sagesse XIV, 30) : "La peine du pécheur marche toujours contre la prévarication hommes injustes."
II. En disant : "Remplis," saint Paul énumère ces actions criminelles. Il les nomme d’abord d’une manière générale par ces paroles : "Remplis de toute sorte d’iniquité," parce que, est-il dit (I Jean, III, 4) : "Tout péché est iniquité." De même, en effet, que toute vertu, en tant qu’elle est l’accomplissement du précepte de la loi, participe à la justice, ainsi tout péché, en tant qu’il s’écarte de règle de la loi divine, revêt le caractère d’iniquité. Et c’est sous ce rapport que la sainte Écriture s’élève surtout contre les péchés. Or, saint Paul montre la grandeur de leur faute :
1° parce qu’elle est en elle-même, en disant : "Remplis," car on regarde comme rempli d’iniquité celui dont l’affection tout entière est tournée vers le péché (Psaume XIII, 2) : "Leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume;"
2° par sa multiplicité, parce qu’ils n’ont pas prévariqué en un point seulement, mais en tous (Sagesse XIV, 27) : "Le culte des infâmes idoles est la cause de tous les maux."
Puis il les rapporte en détail, lorsqu’il dit : "De méchanceté." _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Épître aux Romains , chap I , verset 26 - 32 Jeu 7 Mai - 23:26 | |
| 1° Les péchés de transgression, opposés aux préceptes négatifs;
2° ceux d’omission, opposés aux préceptes affirmatifs, à ces mots : "Orgueilleux, etc., etc." A l'égard des péchés de transgression, il nomme d’abord les péchés par lesquels on s’avilit soi-même, ensuite ceux par lesquels on nuit au prochain, en disant : "De malice."
A l'égard des premiers, saint Paul expose d’abord ce qui est général. Il dit : "De méchanceté," mot qui indique l’habitude vicieuse, opposée à la vertu. C’est ainsi qu’on dit que ceux qui pèchent par d’une habitude le font par méchanceté (Psaume LI, 1) : "Pourquoi te fais-tu gloire de ta méchanceté ?" L’Apôtre désigne ensuite spécialement le péché par lequel on s’écarte de l’ordre en suivant l’appétit des délectations corporelles, en ajoutant : "De fornication." Car bien que ce crime se commît spécialement avec des femmes débauchées, qui se livraient au désordre près des voûtes, c'est-à-dire des arcs de triomphe, il est pris ici pour toute union illicite (Tob., IV, 13) : "Gardez-vous, mon fils, de toute fornication."
Secondement saint Paul nomme le péché par lequel on se détourne l’ordre, en obéissant à la convoitise des choses extérieures, quand il dit : "L’avarice, qui est le désir immodéré de posséder" (Héb., XI, 5) : "Que votre vie soit exempte d’avarice; soyez contents de ce que vous avez."
Il détaille, en continuant son énumération, les péchés qui tendent à causer quelque dommage au prochain. Tout d’abord il nomme ce qui est général, lorsqu’il dit : "De méchanceté," ce qui a lieu quand on entreprend ce qu’on ne peut réaliser, surtout dans les choses nuisibles au prochain, à qui le méchant ne peut pas toujours nuire comme il le désire (Psaume VII, 10) : "Que la méchanceté des pécheurs ait un terme." L’Apôtre indique ensuite la racine de ces désordres, lorsqu’il dit : "Plein d’envie." L’envie est un chagrin causé par le bien du prochain, chagrin qui aiguillonne l'envieux et l’excite à nuire à son frère (Sag. II, 24) : "Par l’envie de Satan, la mort est entrée dans le monde."
Viennent alors les différents dommages causés par ces vices, et d’abord ceux qui sont extérieurs et de fait : "D’homicides," qui est le dommage principal (Osée, IV, 2) : "La malédiction, le mensonge et l’homicide, le vol et l’adultère, ont inondé la terre." Il dit au pluriel : "D’homicides," parce que l’homicide ne s’accomplit pas seulement de fait, mais aussi dans la volonté (I Jean, III, 15). "Quiconque hait son frère est homicide," c’est-à-dire celui qui le hait jusqu’à la mort. Les dommages en paroles : "De querelle" La querelle, c’est l’attaque de la vérité avec des clameurs sans retenue (Prov., XX, 3) : "Il est glorieux pour l’homme de se séparer des querelles."
Ensuite il rappelle les dommages secrets, d’abord en général, quand il dit : "De tromperie," c’est-à-dire quand on feint une chose, tandis qu’on en fait une autre (Jérémie., IX, 8 ): "Leur langue est un flèche qui perce; elle ne parle que pour tromper : en parlant à leurs amis, ils ont la paix dans la bouche; en secret ils lui tendent des embûches. L’Apôtre indique ensuite la racine intérieure de ce mal, il ajoute : "La malignité," qui suppose un feu mauvais, c’est-à-dire une mauvaise affection dans le cœur (Psaume XXV, 4) : "Ils parlent de paix à leurs frères, et ils cachent le mal dans leur cœur;" (Psaume V, 5) : "Le pécheur n’habitera pas près de vous". Puis il désigne ces dommages secrets, qui se font surtout par paroles, en disant : "Semeurs de faux rapports," c’est-à-dire ceux qui en cachette parlent bas à l’oreille des hommes pour semer entre eux les discordes (Ecclésiastique XXVIII, 15) : "Celui qui médit en secret, et l'homme à deux langues, sera maudit au milieu du peuple, parce qu'il jette le trouble au milieu d’une multitude qui vivait en paix." – "Détracteurs," c’est-à-dire ceux qui détachent une partie de la réputation du prochain, en secret ou à son insu, en disant du mal de lui (Ecclésiastique X, 11) : "Celui qui médit en secret est comme le serpent qui mord sans faire de bruit." Et pour qu’on ne croie pas ces péchés légers parce que la langue seule suffit pour les commettre, l'Apôtre ajoute : "Ennemis de Dieu," car ils attaquent surtout ce que Dieu aime parmi les hommes, l’amour mutuel (Jean, V, 22) : "C’est mon commandement que vous vous aimiez les uns les autres." Voilà pourquoi on lit (Prov., VI, 18 ) : "Il y a six choses que Dieu hait, et il a la septième en abomination : celui qui sème la discorde entre ses frères." Il ajoute : "Injurieux," qui jettent à la face l’injure (I Tim., I, 13) : "Moi qui étais autrefois un blasphémateur, un persécuteur, un ennemi insolent " Ainsi ces trois vices ont une matière commune, parce que ceux qui les commettent disent également du mal du prochain. Saint Paul les unit au point de vue : de leur but, parce que le médisant se propose la discorde, le détracteur l’infamie, et l’insolent l’injure.
Viennent ensuite les péchés qui appartiennent à l’omission.
1° L écrivain sacré indique leur racine, quand il dit : "Superbes." Ils sont appelés ainsi, comme s’ils s’élevaient au-dessus d’eux-mêmes : par le désir immodéré de leur propre excellence; ils veulent être sur et non sous la règle d’une autre volonté, et par là ils n’accomplissent pas les préceptes (Eccl, X, 4) : "Le commencement de tout péché, c’est l’orgueil." Ce qui est vrai quant à la défection à l’égard de Dieu, et non quant à la conversion vers le bien, qu’on prend en échange; car il est dit (1 Timothée IV, 10) : "Le désir des richesses est la racine de tous les maux." Secondement l’Apôtre montre comment procède l’orgueil, d’où naît dans le cœur la présomption par laquelle l’homme s’élève au-dessus des autres (Luc, XVIII, 11) : "Je ne suis pas comme le reste des hommes." Aussi est-il dit contre ceux qui s’élèvent ainsi (Psaume CXXX, 1) : "Mes yeux ne se sont pas élevés."
2° De l’orgueil naît dans les œuvres l’amour de la nouveauté. L’Apôtre dit, en effet : "Inventeurs de crimes," parce que, le bien étant déjà établi et par Dieu et par les hommes, conséquemment les esprits dépravés ne trouvent rien de nouveau que le mal (Isaïe III, 8 ) : "Leurs inventions s’élèvent contre Dieu." Paul énumère ensuite les omissions elles-mêmes. Et d’abord
1. À l’égard des supérieurs, des parents, il dit : "Rebelles à leurs père et mère, contrairement à cette parole" (Ephésiens VI, 4) : "Enfants, obéissez à vos parents, dans le Seigneur;" à l’égard de Dieu : "Insensés," c’est-à-dire agissant contre ce qui est dû à Dieu (Job, XXVI, 28 ) : "La crainte du Seigneur, voilà sagesse, et fuir le mal, voilà l’intelligence."
2. A l’égard de soi-même : "Déréglés," dans l’extérieur et la démarche (Eccles., XIX, 27) : "Le vêtement du corps, le rire des dents et la démarche de l'homme font connaître quel il est." Toutefois quelques-uns ont été repris (Isaïe III, 16) de ce qu’ils marchaient en mesurant leurs pas, parce que cette affectation allait au delà des manières usitées parmi ceux avec lesquels ils vivaient.
3. À l’égard des égaux, à qui nous devons d’abord l’affection du cœur. Contre ce manquement l’Apôtre dit : "Sans affection" (Prov., XII, 10) : "Les entrailles du méchant sont cruelles;" (II Timothée III, 2) : "Il y aura des hommes amateurs d’eux-mêmes, et non des autres." Sous le rapport des devoirs de société : "Sans foi," ce qui fait qu’on ne vit pas avec ses frères d’une manière sociable (Juges., XVIII, 27) : "Ils les frappèrent du tranchant du glaive, parce qu ils n'avaient aucune société, ni aucun commerce avec qui que ce soit;" (Ecclésiastique IV, 10) : "Malheur à l'homme seul : lorsqu’il sera tombé, il n’est personne..."
4. A l’égard des inférieurs, saint Paul ajoute : "Sans miséricorde," sentiment que nous devons témoigner aux malheureux (Jacques II, 13) : "celui qui n’aura pas fait miséricorde sera jugé sans miséricorde."
Quand l'Apôtre ajoute : "Ayant connu la justice, il montre qu’ils ont encouru la colère ou la vengeance divine; et ici il y a trois choses à remarquer :
1. leur affection naturelle; parce que, connaissant un Dieu juste, orné de toutes les autres perfections, ils n’ont pas cru qu’il tirerait vengeance du péché (Soph., I, 40) : "Ils ont dit dans leur cœur : Dieu ne nous fera pas de mal." C’est pourquoi saint Paul ajoute : "Ayant connu la justice de Dieu, ils n’ont pas compris."
2. Le châtiment dû à leurs péchés, lorsqu’il dit : "que ceux agissent ainsi sont dignes de mort." (ci-après, V verset 23) : "La rançon du péché, c’est la mort., Il est juste, en effet, que l’âme qui abandonne Dieu soit à on tour abandonnée de son corps par la mort corporelle, et finalement de Dieu par la mort éternelle, dont il est dit au Ps. (XXXII, 22) : "La mort des pécheurs est très mauvaise;" et (Apoc., XX, 6) : "Sur ceux-ci la seconde mort n’aura pas de pouvoir."
3. Quels sont ceux à qui ce châtiment est dû ? D’abord ceux "qui agissent ainsi," c’est-à-dire qui commettent les péchés dont il a été parlé, selon ce mot du Ps. (V, 7) : "Vous haïssez les ouvriers d’iniquité; vous punirez tous ceux qui profèrent le mensonge." Seront châtiés non seulement ceux qui agissent ainsi, mais ceux qui participent à leurs fautes, soit directement, en louant le péché, selon ce qui est dit au Ps. (X, 3) : "Le pécheur est loué dans tous les désirs de son cœur;" ou en leur donnant conseil et approbation, comme il est dit (Chroniques XIX, 2) : "Vous donnez secours à un impie;" soit indirectement, quand on ne reprend pas ou que l’on n’empêche pas le péché, de quelque manière que ce soit, quand on le peut, surtout si l’on y est obligé par devoir, comme Élie, à qui furent imputés les péchés de ses fils (I Rois, III, 13). L'Apôtre parle ici spécialement pour quelques sages d’entre les Gentils qui ne vénéraient pas les idoles, et toutefois ne s’opposaient pas à ceux qui les honoraient. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Épître aux Romains , chap I , verset 26 - 32 Jeu 7 Mai - 23:29 | |
| 146. — Après avoir exposé la faute de l’impiété [n° 141], selon laquelle les Gentils ont péché contre la nature divine, l’Apôtre expose <à présent> la peine qui les a réduits à pécher contre leur propre nature. I) Et il commence par exposer cette peine. II) Ensuite, il l’explique [n° 148] : Car leurs femmes ont échangé, etc. III) Il en montre enfin la convenance [n° 151] : recevant en eux—mêmes le salaire, etc. 147. — I. [176] commence donc par dire : 26C’est pourquoi, c’est-à-dire parce qu’ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge, Dieu les a livrés, non en les poussant au mal, mais en les abandonnant à des passions ignominieuses, c’est-à-dire à des péchés contre nature, qu’on appelle passions. On qualifie à proprement parler de passion[177] ce qui est entraîné hors de l’ordre de sa nature, par exemple lorsque l’eau chauffe ou qu’un homme tombe malade Ainsi, du fait que par ces péchés l’homme s’éloigne de l’ordre naturel, il convient de les appeler passions : « Les passions des péchés, […] opéraient dans nos membres. » Mais ces passions sont qualifiées d’ignominieuses, parce qu’elles sont indignes un nom[178], selon ce passage de l’épître aux Ephésiens : "Ce qu’ils font en secret est honteux même à dire " Si en effet les péchés de la chair sont ordinairement plus blâmables, parce que par eux l’homme est ravalé à ce qui en lui est animal, combien plus le péché contre nature[179], par lequel l’homme déchoit même de sa nature animale : "Je changerai leur gloire en ignominie." 148. — II.Ensuite, lorsqu’il dit : car leurs femmes, etc., il explique ce qu’il avait dit, et : A) D’abord, quant aux femmes. B) Puis, quant aux mâles : Et semblablement les mâles, etc. 149. A.Il commence donc par dire : Ils ont été livrés à des passions ignominieuses, car leurs femmes ont échangé l’usage naturel en celui qui est contre nature. — "La nature même ne vous apprend-elle pas que si un homme entretient sa chevelure, c’est une ignominie pour lui ?" Et encore : "Ils ont changé le droit[180], rompu l’alliance éternelle ", c’est-à-dire le droit naturel[181]. Il faut prendre en considération le fait qu’une chose peut être contre la nature de l’homme de deux manières[182] — 1. Soit sous le rapport de sa différence constitutive, qui est d’être raisonnable; ainsi dit-on de tout péché qu’il est contre la nature de l’homme, en tant qu’il est contre la droite raison. Et c’est pourquoi, selon Jean Damascène[183] l’ange par son péché s’est détourné de ce qui est conforme à sa nature, pour aller vers ce qui est contre elle. 2. Soit sous le rapport de sa différence générique, qui est d’être animal. Or il est manifeste que, selon l’intention de la nature, l’union des sexes chez les animaux est ordonnée à l’acte de la génération; d’où il suit que tout mode d’union qui ne peut concourir à la génération est contre la nature de l’homme en tant qu’il est animal. Et selon cela, il est dit dans la Glose "L’usage naturel est que l’homme et la femme s’unissent par un même accouplement; mais de se souiller entre mâles ou entre femelles est contre nature[184]." Et il en est de même de tout acte de coït dont la génération ne peut résulter[185]. 150. — B.Puis, lorsque dit : 27Et semblablement, il explique avait dit> en parlant des mâles, qui ayant délaissé l’usage naturel de la femelle, ont brûlé, c’est-à-dire se sont embrasés au-delà des limites de la nature, selon ce verset d’un psaume : "Ils se sont embrasés comme un feu dans des épines "; et cela dans leurs désirs charnels, les uns pour les autres, en commettant la turpitude, mâles avec mâles. — "Je mettrai à nu ton ignominie devant eux, et ils verront toute ta turpitude." 151. — III.Enfin, lorsqu’il ajoute : le salaire, il montre que cette peine convient à la faute; car il dit : recevant en eux-mêmes, c’est-à-dire par la dégradation de leur nature, le salaire dû à leur égarement, par lequel ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge. Le salaire, c’est-à-dire la rétribution, qui était dû, c’est-à-dire qu’ils devaient recevoir selon l’ordre de la justice[186], qui exigeait que ceux qui avaient outragé la nature de Dieu, en attribuant aux créatures ce qui lui appartient en propre, soient ignominieux envers leur propre nature. Et bien que "salaire" semble vouloir exprimer à proprement parler une chose bonne, ici cependant il est pris pour toute rétribution, même à l’égard des méchants, au sens où il est dit : "La solde du péché est la mort." — "Tous leurs salaires seront brûlés au feu." Il faut observer que l’Apôtre présente à juste titre les vices contre nature, qui sont les plus graves parmi les péchés de la chair, comme peine de l’idolâtrie[187]; car c’est en même temps que l’idolâtrie qu’ils semblent avoir pris naissance, au temps d’Abraham, époque que l’on considère comme étant le début de l’idolâtrie. Aussi lit-on que ce fut pour la première fois que péchés> furent punis chez les Sodomites, comme on le rapporte dans la Genèse." Et à mesure que l’idolâtrie se développait, ces sortes de vices croissaient. Ainsi est-il dit au second livre des Maccabées que Jason "osa établir un gymnase sous la citadelle même, et exposer tous les jeunes hommes, les meilleurs, dans les lieux infâmes. Et ce n’était pas un commencement, mais un certain accroissement et un progrès de la vie païenne et étrangère, causée par le crime abominable et inouï de l’impie et non prêtre Jason." 152. — Ensuite lorsque dit : 28Et de même qu’ils n’ont pas approuvé, il montre qu’ils ont été soumis à la justice. A) Et il montre d’abord à partir de quelle faute antécédente ils sont tombés dans ces péchés. B) Puis, il énumère les différences qu’il y a entre ces péchés [n° 156] : remplis de toute iniquité, de malice, de fornication, etc. 153. — A.Il expose la faute précédente, lorsqu’il dit : Et de même qu’ils n'ont pas approuvé le fait de pouvoir connaître Dieu.Ce qui peut se comprendre de deux manières 1. D’abord en ce sens que tout en ayant pu, par la lumière de la raison et par les créatures visibles, avoir une véritable connaissance de Dieu, cependant pour pouvoir pécher plus librement, ils n’ont pas montré, c’est-à-dire n’ont pas approuvé le fait qu’eux-mêmes avaient Dieu dans leur connaissance : "Retire-toi de nous; nous ne voulons pas connaître tes voies " 2. Ensuite en ce sens qu’eux-mêmes n’ont pas approuvé le fait que Dieu a dans sa connaissance les actions humaines : "Le Seigneur ne le verra pas, et le Dieu de Jacob ne le saura pas. "Et suivant ce sens, lorsque ajoute : Dieu les a livrés à leur sens réprouvé, la peine répond convenablement à cette faute. 154. — Il n’est pas question ici du sens extérieur de l’homme, par lequel on discerne les choses sensibles, mais du sens intérieur, par lequel il juge de ce qu’il doit faire, selon ce verset de la Sagesse : "Occuper sa pensée de la sagesse, c’est le sens parfait "On appelle "sens réprouvécelui par lequel l’homme a un jugement blâmable par rapport à ce qu’il doit faire, selon ce verset de la seconde épître à Timothée : "Hommes corrompus d’esprit, réprouvés quant à la foi." Jérémie : "Appelez-les un argent réprouvé, parce que le Seigneur les a rejetés" 155. Et c’est pourquoi il ajoute : pour faire ce qui ne convient pas, c’est-à-dire ce qui est en désaccord avec la droite raison "Leurs œuvres sont inutiles." Or il est convenable que ceux qui ont péché contre la connaissance de Dieu, soit en refusant de le connaître, soit en pensant qu’il ne connaît pas , soient livrés à la perversité de leur sens. Et c’est pourquoi il est dit au livre de la Sagesse "La peine des pécheurs marche toujours contre la prévarication des hommes injustes." 156. — B.Ensuite lorsqu’il dit : 29remplis, etc., il énumère ces œuvres inconvenantes. Et il expose en premier lieu ce qui est général, en disant : remplis de toute iniquité, parce qu’il est dit : "Tout péché est iniquité." Car de même que toute vertu, en tant qu’elle accomplit le précepte de la Loi, relève de la justice, ainsi tout péché, en tant qu’il se sépare de la règle de la Loi divine, relève de l’iniquité. Et c’est sous ce rapport que dans la sainte Ecriture les péchés sont surtout blâmés. souligne la grandeur de leur faute de deux manières : 1. D’abord dans son intensité, quand il dit : remplis. Car on considère comme rempli d’iniquité celui dont l’affection est tout entière disposée à pécher, selon ce verset du psaume : "Leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume" 2. Puis dans son étendue, parce qu’ils n’ont pas péché seulement en un point, mais en tous : "Le culte des infâmes idoles est la cause, le principe et la fin de tout mal" 157. — Ensuite lorsqu’il dit : de malice, etc., il énumère les péchés selon leur espèce. a) Et d’abord ceux qui concernent la transgression[188]et qui sont opposés aux préceptes négatifs[189]. b) Puis, ceux qui concernent l’omission et qui sont opposés aux préceptes positifs[190][n° 163] : orgueilleux. a.À l’égard des péchés de transgression, il expose — En premier lieu, les péchés par lesquels on s’avilit soi-même. — En second lieu, les péchés par lesquels on nuit au prochain [n° 159] : de méchanceté. 158. — [191]À l’égard des premiers, expose d’abord ce qui est général, lorsqu’il dit : de malice, qui indique une habitude vicieuse opposée à la vertu. C’est ainsi que sont dits pécher par malice ceux qui pèchent par habitude[192]"Pourquoi te glorifies-tu en ta malice?" _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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| Sujet: Re: Épître aux Romains , chap I , verset 26 - 32 Jeu 7 Mai - 23:30 | |
| En disant : de fornication, expose en particulier le péché par lequel on est entraîné au désordre en suivant l’appétit des délectations corporelles. Car bien qu’au sens strict la fornication se commette avec des courtisanes, qui se prostituaient publiquement près des voûtes (iuxta fornices[193]), c’est-à-dire des arcs de triomphe, cependant est pris ici pour toute union illicite : "Garde-toi, mon fils, de toute fornication, et hors de ta femme, ne te permets jamais de connaître le crime.[194]" Puis en mentionnant ce qui est un appétit immodéré de posséder, expose le vice par lequel on est entraîné au désordre en suivant l’appétit des choses extérieures : "Que votre conduite soit sans avarice, vous contentant de ce que vous avez." 159. — Ensuite sont énumérés les péchés qui portent préjudice au prochain. Il énumère tout d’abord ce qui est général, lorsqu’il dit : de méchanceté, ce qui a lieu quand on entreprend ce qu’on ne peut accomplir, surtout dans les choses nuisibles au prochain, à qui ne peut quelquefois nuire selon son désir : "La méchanceté des pécheurs sera consumée." Puis indique la racine de ces péchés en disant : pleins d’envie. L’envie[195]est une tristesse provoquée par le bien du prochain, tristesse qui incite à lui nuire "Par l’envie du diable, la mort est entrée dans le monde " 160. — Après quoi sont énumérés les dommages, et d’abord ceux qui sont extérieurs et dans les faits, lorsqu’il dit : d’homicides, lesquels sont les dommages principaux : "L’imprécation, et le mensonge, et l’homicide, et le vol, et l’adultère, ont inondé , et le sang s’est mêlé au sang." Et il dit : d’homicides au pluriel, parce que l’homicide ne consiste pas seulement en acte, mais aussi dans la volonté : "Quiconque hait son frère est homicide ", c’est-à-dire celui qui le hait jusqu’à le tuer. Puis les dommages en paroles : de querelle. Or la querelle est un assaut contre la vérité s’accompagnant de clameurs effrontées[196] — "C’est un honneur pour l’homme de se séparer des disputes " 161. — Ensuite il expose les dommages secrets, et d’abord en général, quand il dit : de ruse[197], c’est-à-dire quand on simule une chose, tandis qu’on en fait une autre : "C’est une flèche blessante que leur langue, elle ne parle que pour la ruse; en sa bouche parle de paix avec son ami, et en cachette il lui tend des pièges." Après quoi, expose la racine intérieure de ces dommages, lorsqu’il dit : de malignité. La malignité suppose un feu mauvais[198], c’est-à-dire une mauvaise affection dans le cœur : "Ils parlent de paix avec leur prochain, et ils ont le mal dans leurs cœurs." — "Le méchant n’habitera pas près de toi." 162. — Ensuite expose les dommages secrets, qui se font principalement en paroles, en disant : chuchoteurs de médisances[199], c’est-à-dire ceux qui en cachette chuchotent à l’oreille des hommes dans le dessein de semer la discorde entre eux : "Le chuchoteur de médisances et l’homme à deux langues est maudit" dans le peuple, "car il troublera beaucoup de personne qui vivent en paix." Détracteurs. Les détracteurs sont ceux qui amoindrissent la réputation de quelqu’un en cachette[200], la personne ignorant que l’on dit du mal d’elle : "Si un serpent mord dans le silence, celui qui diffame en secret n’a rien de moins que ce serpent" Et pour qu’on ne croie pas ces péchés légers, parce qu’ils se commettent par la langue seule, il ajoute : haïs de Dieu. Car ils attaquent surtout ce que Dieu aime chez les hommes, c’est-à-dire l’amour mutuel : "Voici mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés." C’est pourquoi il est dit dans les Proverbes : "Il y a six choses que hait le Seigneur, et la septième, son âme la déteste ", à savoir celui qui sème la discorde parmi ses frères. Il ajoute : insolents, c’est-à-dire ceux qui jettent le mal à la face[201] — "Moi qui étais auparavant blasphémateur, persécuteur et outrageant." Ainsi donc ces trois vices ont une matière commune, parce que tous disent du mal du prochain. Mais les énumère dans l’ordre de leur finalité, car l’intention du chuchoteur de médisances est la discorde, celle du détracteur l’infamie, celle de l’insolent l’injure. 163. — b. Viennent ensuite les péchés qui concernent l’omission, et expose tout d’abord la racine de ces péchés, quand il dit : orgueilleux[202]. Ils sont appelés ainsi, comme s’ils s’élevaient au-dessus d’eux-mêmes par un appétit désordonné de leur propre excellence; car ils veulent commander et non dépendre d’un règlement autre que le leur, et par là ils omettent d’accomplir les préceptes : "Le commencement de tout péché est l’orgueil." Ce qui est vrai pour l’acte de se détourner de Dieu, mais non pour une conversion au bien périssable; car il est dit dans la première épître de Paul à Timothée que "la racine de tous les maux est la cupidité." 164. expose en second lieu la progression de la superbe. Elle commence à engendrer dans le cœur l’exaltation par laquelle l’homme s’élève au-dessus des autres : "Le pharisien, se tenant debout, priait ainsi en lui-même : O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont voleurs, injustes, adultères; ni même comme ce publicain." Aussi est-il dit contre ceux qui s’élèvent : "Seigneur, mon cœur ne s’est pas exalté, et mes yeux ne se sont pas élevés." Puis la superbe donne naissance à l’innovation présomptueuse dans les œuvres. Et ajoute à ce propos : inventeurs du mal, parce que le bien étant déjà établi par Dieu et par les hommes, il s’ensuit que pécheurs> eux-mêmes font advenir le mal en innovant : "Leurs inventions sont contre le Seigneur." 165. — Puis sont énumérées les omissions elles-mêmes. — Et d’abord à l’égard des supérieurs; aussi dit-il vis-à-vis des parents : désobéissants à leurs parents. Et cela contrairement à cette parole : "Enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur; car cela est juste." Mais vis-à-vis de Dieu il dit : 31insensés, c’est-à-dire agissant contre le respect à Dieu : "Voici : la crainte du Seigneur, c’est la sagesse, et s’éloigner du mal, l’intelligence." — Ensuite, il expose l’omission à l’égard de soi-même, lorsqu’il dit : désordonnés, dans la tenue et la démarche : "Le vêtement du corps, le rire des dents, et la démarche d’un homme le font connaître." Cependant certains ont été blâmés de ce qu’ils marchaient avec un pas affecté parce que cette affectation s’écartait des manières de vivre des hommes de leur entourage. — Puis, il expose l’omission à l’égard des égaux, à qui nous devons d’abord l’affection du cœur. Contre ce manque ment dit : sans affection. — Il est écrit dans les Proverbes : "Les entrailles des impies sont cruelles> Et dans la seconde épître à Timothée : "Il y aura des hommes s’aimant eux-mêmes ", et non les autres. Puis nous devons leur témoigner une relation sociale. Contre ce manquement il ajoute : Infidèles, ce qui fait qu’ils ne vivent pas en société : "Ils les frappèrent du tranchant du glaive, et livrèrent la ville aux flammes. Il n’y eut personne pour la secourir, parce qu’ils habitaient loin de Sidon, et qu’ils n’avaient avec quelque homme que ce soit aucune société et aucun commerce." — "Malheur à celui qui est seul, parce que, lorsqu’il tombe, il n’a personne pour le relever." — Enfin, il expose l’omission à l’égard des inférieurs, en ajoutant : sans miséricorde, sentiment que nous devons témoigner aux malheureux : "Le jugement est sans miséricorde pour celui qui n’a pas fait miséricorde; mais la miséricorde s’élève au-dessus du jugement " 166. — En disant ensuite : 32Eux qui, bien qu’ayant connu la justice de Dieu, montre qu’ils sont objets de la colère ou de la vengeance divine. Et à cet égard il y a trois choses à considérer : Leur affection naturelle, parce que, bien que connaissant un Dieu juste et pourvu de toutes les autres perfections, ils n’ont pas cru qu’il leur infligerait une peine pour leurs péchés : "Eux qui disent en leurs cœurs le Seigneur ne fera pas de bien, et il ne fera pas de mal." Et c’est bien ce que dit Eux qui, bien qu’ayant connu la justice de Dieu, n’ont pas compris. 167. — La peine due à leurs péchés, lorsqu’il dit : sont dignes de mort. "La solde du péché est la mort." Il est juste, en effet, que l’âme qui abandonne Dieu, soit abandonnée de son corps par la mort corporelle, et finalement de Dieu par la mort éternelle, dont il est dit dans ce psaume : "La mort des pécheurs est très funeste." — "La seconde mort n’aura pas de pouvoir sur eux; ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans" 168. Enfin il faut considérer ceux à qui cette peine est due. Cette peine est d’abord due à ceux qui commettent de telles actions, c’est-à-dire commettent> les péchés que l’on vient de mentionner, selon ce verset du psaume : "Tu hais tous ceux qui opèrent l’iniquité, tu perdras ceux qui disent le mensonge." Et non seulement ceux qui les font, mais encore ceux qui approuvent ceux qui les font. Et cela de deux manières soit directement, en louant le péché, selon ce verset du psaume : "Le pécheur est loué dans les désirs de son âme "; ou même en leur donnant conseil et faveur, selon qu’il est dit : "Tu donnes du secours à l’impie, et tu te lies d’amitié avec ceux qui haïssent le Seigneur; et c’est pour cela certainement que tu méritais la colère du Seigneur." Soit indirectement, quand on ne reprend pas ou que l’on n’empêche pas le péché de quelque manière que ce soit, si on le peut, et surtout si le devoir nous en incombe, comme Elie à qui furent imputés les péchés de ses fils : " d’iniquité, parce qu’il savait que ses fils agissaient indignement, et qu’il ne les a pas corrigés> " L’Apôtre dit cela expressément en raison de quelques sages d’entre les Gentils, qui, tout en ne rendant pas de culte aux idoles, ne s’opposaient cependant pas à ceux qui les honoraient. _________________ https://mostholytrinityseminary.org/contact/
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