Tradition Catholique (Sede Vacante)
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 Mgr Guérard des Lauriers + son Sacre

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MessageSujet: Mgr Guérard des Lauriers + son Sacre   Mgr Guérard des Lauriers + son Sacre EmptyDim 24 Oct - 21:26

Mgr Guérard des Lauriers + son Sacre Mgr-Guerard

Entretien datant de Mai 1987.

7) Sodalitium :

Monseigneur, en 1981, vous avez été sacré évêque par Mgr Thuc. Cet évêque n'a pas toujours été clair en ses actes. À la suite de ce Sacre, vous avez été « excommunié » par le Cardinal Ratzinger - Que dire de cela ?



Mgr Guérard :

J'ai reçu la Consécration épiscopale, le 7 mai 1981, de Mgr Pierre Martin Ngô-dinh-Thuc.

J'affirme que cette Consécration est valide, légale autant qu'il se pouvait, parfaitement licite.

On appelle : « légal », ce qui est conforme à la lettre de la loi. On appelle : « licite » ce qui est conforme au but visé par la loi. La vertu d'épikie consiste à négliger la « lettre », si celle-ci s'avère être contraire au « but ».

[I.] La Consécration est valide.

Attendu que : 1) le rite traditionnel a été intégralement observé [la lecture du « mandat romain » exceptée !] ; 2) Mgr Thuc et moi-même avions l'intention de faire ce qu'entend faire l'Église.

[II.] La Consécration est légale, autant qu'il se peut.

Il faut en effet savoir que, par un Bref en date du 15-111-1938, Pie XI institua Mgr Thuc comme étant son Légat [« deputamus in Nostrum Legatum Petrum Martinum Ngô-dinh-Thuc Episcopum titularem Sœsinensem ad fines Nobis notos, cum omnibus necessariis facultatibus »]. Mgr Thuc avait donc le pouvoir de consacrer des Évêques, SANS en référer ANTÉCÉDEMMENT au Saint-Siège, et par suite sans « mandat romain ».

Mgr Thuc conserva ce MÊME pouvoir, lorsqu'il fut institué Archevêque de Hué par Pie XII. La preuve en est que ce fut lui, Mgr Thuc, et non l'Administrateur apostolique, qui choisit et consacra tous les Évêques du Vietnam entre 1940 et 1950 [Mgr Thuc m'en expliqua, de vive voix, et non sans une insistante malice, la raison (cachée et véritable !). De cette façon, les pensions, frais en cas de maladie, etc. desdits Évêques, ces charges donc incombaient aux fidèles du Vietnam ; tandis qu'ils eus­sent incombé à « Rome », si ces mêmes Évêques eussent été consacrés par l'Administrateur apostolique]. Quoi qu'il en soit de cette « divertissante » [!] « finalité », il reste qu'au strict point de vue de la cause formelle, « Rome », EN FAIT, sous Pie XII, a confirmé Mgr Thuc dans ses pouvoirs et prérogatives de Légat. Mgr Thuc avait conscience de les avoir consa­crés et il en fit part oralement à plusieurs personnes : « Quand on trou­vera ces Documents après ma mort... ! » Mais ces Documents ne furent mis au jour, et « à jour », que très tardivement [ils passèrent par de mul­tiples et périlleuses vicissitudes], et c'est pourquoi il n'a pas été possible d'en faire état comme il eut été opportun. C'est donc en toute bonne foi et même en toute candeur, que Mgr Thuc procéda à faire : Consécrations et Ordinations. Il pensait, à juste titre en avoir canoniquement le droit, puisque ce droit ne lui avait pas été retiré.

Lesdites Consécrations et Ordinations, faites par Mgr Thuc, sont-elles « légales » c'est-à-dire conformes à la lettre de la loi ?

Pour qu'elles le fussent parfaitement, il eût fallu qu'APRÈS [Non pas « avant » puisque Mgr Thuc avait juridiquement le pouvoir] l'acte posé, Mgr Thuc en référât à l'Autorité. Mais Mgr Thuc tenait, comme moi-même, qu'il n'y a plus d'Autorité ; bien que, paradoxalement et fort malheu­reusement, il tînt également à demeurer en bons termes avec l'« autorité »[6]. [Qu'on veuille bien lire Autorité = véritable Autorité, dont il y a actuellement "vacance formelle" ; autorité = PSEUDO-Autorité qui sévit depuis le 7 décembre 1965]. De là, deux conséquences :

Au point de vue OBJECTIF, c'est-à-dire si l'on considère en elles-mêmes les Consécrations et Ordinations accomplies par Mgr Thuc, celles-ci sont aussi « Légales » qu'il se pouvait [et qu'il se peut !]. Car, d'une part, Mgr Thuc avait juridiquement le pouvoir de les accomplir sans « mandat romain » ; et d'autre part, il était et il demeure impos­sible de « déclarer » ces consécrations et Ordinations à une Autorité qui, en acte et comme telle, n'existe pas. La « légalité » desdites Consécrations et Ordinations est en ÉTAT DE PRIVATION, comme TOUT l'est actuellement dans l'Église militante, en raison de la « vacan­ce formelle » du Siège apostolique.

Au point de vue SUBJECTIF, c'est-à-dire si l'on considère les dites Consécrations et Ordinations comme étant l'un des comportements de Mgr Thuc, force est d'observer qu'elles ont été pour lui le « glaive de douleur » et la pierre de scandale. Elles exigeaient qu'il rompît avec « rome », et il le fit en parole : mais lui tenait, par les « raisons du cœur », à ménager « rome », et il fut pris au piège où il trouva la mort.

« Noli judicare si non vis errare ». Quoi qu'il en soit de cette intime agonie, et du Jugement de Dieu, il reste que les Consécrations et Ordinations accomplies par Mgr Thuc sont aussi légales qu'il se peut, participant selon le mode qui est propre à leur nature à l'état de priva­tion qui affecte actuellement toute l'Église militante, et distinctement chacune de ses composantes... L'Église Corps mystique, Épouse du Christ, étant vierge, même sur terre, de quelque privation que ce soit.

[III.] La Consécration est licite

II faut, pour le bien comprendre, rappeler que, dans l'Église mili­tante considérée en tant qu'elle est un collectif humain, TOUTE LOI PUREMENT ECCLÉSIASTIQUE [les modalités concernant la vacance et la provision du Siège apostolique ressortissent à ce type de loi], MÊME CELLE PORTANT UNE SENTENCE LATAE SENTENTIAE, n'a sa force exécutoire qu'en vertu de l'Autorité actuellement exercée. Pour qu'il en fût autrement, pour qu'il puisse exister dans l'Église mili­tante des lois purement ecclésiastiques ayant force exécutoire indé­pendamment de l'Autorité, il faudrait qu'au moins pour ces lois, l'Autorité reçût son propre mandat de l'Église militante en tant que celle-ci est un collectif humain. Or cette doctrine est explicitement condamnée par Vatican I comme étant erronée [DS 3054]. Toute loi purement ecclésiastique est donc, radicalement, une loi humaine, n'ayant de force exécutoire que de par l'Autorité : laquelle, par essen­ce, est monarchique [monos arche].

Il s'ensuit que toute loi purement ecclésiastique peut être soumise, et EST ACTUELLEMENT SOUMISE, aux vicissitudes mêmes des lois humaines. D'une part, l'Autorité qui donne force à la loi peut faire défaut ; et c'est ce qui arrive, de par la vacance formelle du Siège apostolique. D'autre part, il se peut que, per accidens, appliquer la lettre de la loi nuise, au lieu de le réaliser, au but visé par la loi. C'est bien ce qui se pro­duit actuellement.

L'exigence du « mandat romain », exigence renforcée par Pie XII, comme condition de toute Consécration épiscopale, est ordonnée à mieux affirmer et sauvegarder le caractère monarchique de l'Autorité s'exerçant sur tout Evêque, et sur tous les Évêques de la catho­licité. Or, sous Karol Wojtyla, une « consécration » faite de par le « mandat romain » entraîne : que, premièrement, la personne « consacrée » [suppo­sé qu'elle le soit !] est ipso facto en état de schisme capital comme l'est Wojtyla lui-même ; que deuxièmement, la « consécration » faite avec le nouveau rite qui est douteux, est elle-même douteuse, et doit donc être considérée pratiquement comme non valide. La fidélité au « mandat romain » a donc pour conséquence, à brève échéance, que Wojtyla sera le monarque absolu d'une assemblée mondiale dont les membres revêtiront à l'occasion les insignes épiscopaux, bien qu'ils ne soient aucunement Évêques, ni par conséquent successeurs des Apôtres.

« La lettre tue, l'Esprit vivifie » [II Cor. III, 6 ; cf. Rom. II, 27-29]. Quand la lettre de la loi [la prescription du « mandat romain »] a pour effet de DETRUIRE la fin qui est visée par la loi [savoir l'unité, et par­tant la réalité même de l'Église militante], alors, c'est la vertu d'EPIKIE de ne pas tenir compte de la lettre de la loi, dans la stricte et seule mesure où cela est nécessaire pour continuer d'assurer la fin qui est visée par la loi. Les actes qui sont posés, par nécessité, contre la lettre de la loi, en vue d'assurer le but visé par la loi, de tels actes sont dits « licites », bien qu'ils soient illégaux. Cette doctrine a toujours été admise dans l'Église.

Nous disons donc que les Consécrations conférées par Mgr Thuc, légales autant qu'il se pouvait [II] puisque Mgr Thuc se trouvait dis­pensé du mandat romain, furent et demeurent PARFAITEMENT LICITES ; bien que, comme on l'a expliqué [II], leur « légalité » demeu­re hypothéquée de la privation même qui affecte actuellement toute l'Église militante.

[IV.] Le « cardinal » Ratzinger m'a notifié [par le Nonce à Paris, et non par le Général des Dominicains] que j'avais encouru l'excommunication « latae sententiae ». Il m'exhortait à « revenir », me promettant bon accueil !

- Je n'ai pas répondu à ce message, pour les raisons suivantes :

« Ex parte objecti ». La sentence est, en elle-même, privée de tout fondement : ainsi qu'il est ci-dessus exposé [II, III].

« Ex parte subjecti » : id est : Joseph Ratzinger, et « auctoritatis ». Les seuls actes de 1’« autorité » qui puissent n'être pas VAINS sont exclu­sivement ceux ordonnés à ce que perdure dans l'Église, materialiter, la hiérarchie : MATERIALITER seulement, puisque [cf. 2 a], l'« autorité » n'a de pouvoir dans l'Église que « materialiter » et non « formaliter ». Ainsi, par exemple, l'acte par lequel l'« autorité » reconnaît la valeur et la portée ecclésiales des Consécrations conférées par Mgr Thuc : un tel acte serait valide. Tandis que tout acte de l'« autorité » qui n'est pas ordonné expressément à la permanence de la hiérarchie [au moins « materialiter »] est VAIN.

Il n'y a pas à tenir compte d'une chose qui est privée de fondement, qui est vaine ; c'est le conseil de St Jean (II Jn 10-11).

- Le message du « cardinal » Ratzinger m'a diverti, et même réjoui. De tous les Évêques professant intégralement la Foi catholique, je suis le seul qui soit « excommunié » par la « rome » de Wojtyla. N'étant aucu­nement en communion avec cette « rome »-là, je rends grâce qu'elle ait, au moins sur le point, déclaré quelle est la Vérité !

8 ) Sodalitium :

En 1984 et en 1986, vous avez sacré deux évêques sans l'accord de Rome. Pourquoi faites-vous cela, et pensez-vous devoir encore sacrer des évêques et ordonner des prêtres ?


Mgr Guérard :

J'ai sacré deux Évêques, sans « mandat romain » : Mgr Storck [30-IV-84] ; Mgr McKenna [22-VIII-86].

[I.] Il faut que dure sur terre l'OBLATION PURE, l'OBLATIO MUNDA [Mal. 1,11].

Certains me prêtent l'intention de vouloir « sauver l'Église ». Je refu­se au contraire de m'associer avec ceux qui professent ce propos « in directo ». Car DIEU SEUL, JÉSUS SEUL (cf. 11) sauvera Son Église dans le Triomphe de Sa Mère. De ce fait, je suis certain. Je n'ai pas à savoir le « comment ».

Par contre, je crois DEVOIR tout sacrifier, faire tout ce qui est en mon pouvoir, pour que perdure sur terre l'OBLATIO MUNDA. La Messe tradi­tionnelle telle que la célèbrent Mgr Lefebvre et les prêtres par lui ordon­nés, cette Messe célébrée una cum Wojtyla, est, QUOI QU'EN VEUILLE le célébrant, OBJECTIVEMENT entachée d'une double impureté qui res­sortit au sacrilège et au schisme capital (cf. 5).

La Messe perpétuée par la Fraternité St-Pie X n'est pas, NE PEUT PAS ÊTRE, l'OBLATIO MUNDA. Cette impossibilité DE DROIT est encore renforcée par la cir­constance fort aggravante que voici : en vue de [paraître] justifier leur célébration una cum Wojtyla, les Écôniens n'hésitent pas à affirmer, à dif­fuser l'erreur, c'est-à-dire qu'ils corrompent la Foi des fidèles en leur ino­culant l'hérésie[7]. Si Mgr Lefebvre n'avait pas profané la Messe tradi­tionnelle, en exigeant qu'elle soit célébrée una cum Wojtyla, je n'eusse pas même songé, ni à recevoir, ni encore moins à conférer l'Épiscopat.

MISEREOR SUPER SACRIFICIUM ! Telle est la raison primordia­le, à elle seule nécessitante pour qui la perçoit, pour laquelle j'ai accep­té de recevoir, et pour laquelle je propose, de conférer l'Épiscopat.

[II.] Il convient éminemment que dure sur terre la MISSIO instituée par le Christ [Matth. XXVIII, 18-20].

La MISSIO comprend certes l'offrande de l'OBLATIO MUNDA : et cela, d'abord. Mais elle est plus ample : « Allez, enseignez, baptisez, éduquez ». Elle est confiée à tous les Apôtres uniment, à chacun respectivement. Elle est donc réellement distincte de la SESSIO, c'est-à-dire de la juridiction promise [Matth. XVI, 18-19], et puis donnée [Jn XXI, 15-17] plénièrement, à Pierre seul ; communiquée aux autres par participation à Pierre, et donc seulement dans la médiation de Pierre. - Aux prêtres « fidèles » qui contes­tent, comme étant une « nouveauté suspecte », la distinction réelle entre la MISSIO et la SESSIO, je me borne à poser une question. «Vous confessez les fidèles. Vous en avez reçu le Pouvoir, lors de votre ordination sacerdo­tale. Voilà, très précisément, la MISSIO, en la seconde de ses fonctions [« baptisez », administrez tous les sacrements]. Mais, de qui, de quelle per­sonne morale ou physique, tenez-vous « les pouvoirs » qui, d'après le Concile de Trente, sont requis pour que vous puissiez user validement du Pouvoir reçu lors de votre Ordination ? Non, vous n'avez pas « ces pouvoirs », enco­re moins s'il se peut, si vous êtes d'Écône car vous reconnaissez alors offi­ciellement être « suspens a divinis ». Vous répondez : « l'Église supplée ». Mais cette « suppléance » est assurée, dans l'Église en ordre, par une loi purement ecclésiastique ; laquelle, comme toutes les lois de cette sorte, est actuellement privée de force exécutoire. Il n'y a donc pas de « sup­pléance ».

La Vérité est que vous pouvez user du Pouvoir, sans avoir les « pouvoirs », parce qu'actuellement le Décret de Trente est privé de force exécutoire. La Vérité est par conséquent que vous exercez la MISSIO, bien que vous soyez privé de la participation normalement requise à la SES­SIO... par cette raison que toute l'Église militante est elle-même dans ce MÊME état de privation (par rapport à la SESSIO) dont vous vous trouvez affecté. La MISSIO et la SESSIO sont donc, au sein de l'Église militante, deux parties coessentielles réellement distinctes, en droit inséparables, en fait actuellement dissociées : la SESSIO est tenue en suspens par la vacan­ce formelle du Siège apostolique [cf. 1] ; la MISSIO perdure, autant que faire se peut, dans les prêtres et les fidèles professant d'être attachés à la Tradition : MISSIO, en état de privation, nous le répétons.

Dans ces conditions, voici l'alternative que doivent décider les fidèles attachés à la Tradition :

A) Ou bien ne pas poursuivre la MISSIO. Parce que celle-ci, en état de privation puisque désertée par la SESSIO, se trouve ipso facto anormée, vouée à de multiples périls, à commencer par l'hérésie et par le schisme. Le seul Sacrement possible, et certainement valide, serait le Baptême. Il suffit pour que Dieu donne la Foi et la grâce sanctifiante.

Ce parti n'est donc pas EN DROIT impossible. C'est celui que prennent de TRÈS RARES fidèles.

B) Ou bien poursuivre la MISSIO. Parce qu'on estime qu'il est EN FAIT impossible de conserver la grâce sanctifiante, et même la seule FOI, sans les Sacrements.

In dubiis, Libertas ! On peut choisir : soit A, soit B.

Mais : 1) que chacun respecte le choix d'autrui ; 2) que chacun se conforme rigou­reusement à l'exigence interne, ontologique, de son propre choix.

J'ai choisi B. Je respecte profondément les personnes qui ont choisi A : que Dieu leur soit en aide. Mais je réprouve que certaines de ces personnes critiquent et jugent avec « hauteur », comme si elles étaient l'Autorité, le choix B qu'elles sont libres de ne pas faire... ou même agis­sent EN FAIT, comme si elles choisissaient B.

Si on choisit de poursuivre la MISSIO, afin que la FOI et la VIE soient conservées pour le plus grand nombre, il faut évidemment des Évêques. Pas de Sacrement sans Sacerdoce sans Évêques[8].

MISEREOR SUPER TURBAM ! Telle est la seconde raison pour laquelle j'ai accepté de recevoir, et pour laquelle je propose de confé­rer l'Épiscopat.

[III.] Les normes qui président à ces Consécrations épiscopales, sans « mandat romain ».

a.) Les normes qui découlent du Droit canon ayant cours dans l'« Église en ordre ». Les lois, même purement ecclésiastiques, sont l'ex­pression de la Sagesse. Elles conservent toujours valeur directive, même si, per accidens, elles aliènent leur force exécutoire. Il faut donc veiller à ne poser aucun acte qui contreviendrait à la Sagesse inspira­trice de ces lois. Il faut, à cet égard, préciser ceci :

1) Les Sacres conférés par Mgr Thuc sont licites, et légaux autant qu'il se pouvait. Les Sacres conférés par les Évêques consacrés par Mgr Thuc sont licites, bien qu'illégaux.

2) Aucun de ces Sacres, tous licites, n'a conféré de juridiction aux Évêques ainsi consacrés. Aucun Évêque ne peut avoir de juridiction que sous la mouvance de l'authentique Vicaire de Jésus-Christ. C'est cela que Pie XII a voulu réaffirmer vigoureusement en renforçant la censure portée contre les Sacres sans mandat romain. C'est là une rai­son de surcroît pour tenir le caractère RELATIF de la juridiction, qui est inhérente à l'Épiscopat.

3) Les rapports entre les Évêques consacrés par Mgr Thuc sont chose bonne en elle-même. Mais on doit, on devra déclarer clairement qu'une éventuelle assemblée de ces Évêques ne jouit comme telle dans l'Égli­se d'aucune juridiction. Elle pourrait utilement jouer le rôle d'un fer­ment. Elle ne serait pas habilitée à restaurer la hiérarchie.

b.) Les règles qui découlent de l'épikie : laquelle fonde que lesdites Consécrations sont licites.

Les Consécrations, sans mandat romain, sont actuellement et provi­soirement, licites en vue du salus animarum ; lequel est, selon Pie XII, la lex suprema de l'Église militante. D'où deux conséquences :

Conséquence « positive ». Il faut multiplier de telles Consécrations, en sorte que subsistent sur toute la terre L’OBLATIO MUNDA et la MIS­SIO. La principale condition est que des prêtres soient aptes et consen­tants à assumer cette responsabilité.

Conséquence « négative ». Il ne faut pas que l'absence de référence à l'Autorité [inexistante en acte] débouche dans une anarchie qui serait en contradiction avec la nature même de l'Église militante. C'est pourquoi tous les Évêques ainsi consacrés, sans « mandat romain » et procédant de Mgr Thuc, doivent prendre l'engagement solennel et public de se sou­mettre inconditionnellement au Pape, si, de leur vivant, Jésus en donne un à Son Église. J'ajoute qu'actuellement, maintenant et quoi qu'il en soit d'un divin dénouement [cf. 11], l'unité entre lesdits Évêques ne peut repo­ser sur une pseudo-hiérarchie artificiellement forgée entre eux. L'unité ne peut reposer que sur la Foi ; celle-ci étant précisée, quant à l'application actuelle et concrète, conformément aux modalités qui viennent d'être exposées... ou à celles qu'imposerait une discussion portant sur toutes les données OBJECTIVES que comporte l'actuelle situation.

http://contra-impetum-fluminis.net/these.htm

Citation :
[6] ) Mgr Thuc avait ainsi : pensions et dons, pour secourir les « réfugiés » viet­namiens. Cf. mon article sur le B.O.C. (abréviation de "Bulletin de l'Occident Chrétien") n° 103 - (BP 112 - 92313 Sèvres Cedex).

Citation :
[7] Cette hérésie, répandue dans toutes les Chapelles et Écoles tenues par « Écône », est la suivante : « Le Magistère ordinaire universel de l'Église N'est PAS infaillible ». Or, la Vérité, tenue par la Tradition, et confirmée par Vatican I, est que le MAGISTÈRE ORDINAIRE UNIVERSEL EST INFAILLIBLE. Cf. M.-L. Guérard des Lauriers : « De Vatican II à Wojtyla », apud : Sous la Bannière, supplément au n° 8 [Éditions Sainte Jeanne d'Arc, les Guillots - 18260 Villegenon].

Citation :
[8] J'ai examiné cette question dans l'article : « Consacrer des Évêques ? » [Sous la Bannière, supplément au n° 3, janvier-février 1986]. Cf. p. 73 de ce volu­me [NDR].
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http://islamajesus.forumactif.com/forum.htm
Lucie
Baptisé
Lucie


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Date d'inscription : 19/10/2007

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MessageSujet: Re: Mgr Guérard des Lauriers + son Sacre   Mgr Guérard des Lauriers + son Sacre EmptySam 30 Oct - 20:31

Je n'avais jamais lu ce passage, merci.

Je ne savais pas qu'il avait réfléchi ainsi sur l'importance de la Sainte Messe. Very Happy

Donc il confirme que Mgr Thuc pensait avoir les pouvoirs de Légat et donc autorité. Même admettant qu'il ait perdu la Foi, on doit lui appliquer ceci de Don Sarda :
Citation :

Quelle conduite doit observer le bon catholique avec les ministres de Dieu ainsi infectés de libéralisme ?Voilà qui est bien, dira quelqu'un. Tout ceci est très facile à comprendre, et il suffit d'avoir quelque peu feuilleté l'histoire pour s'en convaincre. Mais, le côté délicat et épineux est de tracer la conduite que doit tenir avec les ecclésiastiques dévoyés, le fidèle laïque, aussi saintement jaloux de la pureté de sa foi que des droits légitimes de l'autorité.Il est indispensable ici d'établir diverses distinctions et classifications et de répondre différemment à chacune d'elles.1° - Il peut arriver qu'un ministre de l'Église soit publiquement condamné par elle comme libéral; dans ce cas il suffira de se souvenir que tout fidèle ecclésiastique ou laïque que l'Église sépare de son sein, cesse d'être catholique quant au droit d'être tenu pour tel, tant que, par une véritable rétractation et un formel repentir, il ne s'est pas fait réintégrer dans la communion des fidèles. Lorsqu'il en est ainsi d'un ministre de l'Église, c'est un loup ; il cesse d'être un pasteur et même une brebis. Il faut l'éviter, et surtout prier pour lui.2° - Il peut se présenter le cas d'un ministre tombé dans l'hérésie sans être officiellement déclaré coupable par l'Église, il convient alors d'user d'une grande circonspection. Un ministre de l'Église, tombé dans une erreur contre la foi ne peut être officiellement discrédité que par le chef hiérarchique, ayant juridiction sur lui.Toutefois, sur le terrain de la polémique purement scientifique, on peut l'attaquer pour ses erreurs et l'en convaincre, laissant toujours le dernier mot ou la sentence définitive à l'autorité seule infaillible du maître universel. La grande règle, la seule règle en ces matières, dirions-nous volontiers, c'est la pratique constante de l'Église de Dieu, suivant cet adage d'un saint Père. Quod semper, quod ubique, quod ab omnibus [13]. Eh bien ! Voici comment l'on a toujours procédé dans l'Église de Dieu. De simples fidèles ont remarqué chez un ecclésiastique des doctrines opposées à celles communément enseignées comme exclusivement bonnes et vraies ; contre elles ils ont poussé le cri d'alarme dans leurs livres, de vive voix et dans leurs brochures, réclamant ainsi du magistère infaillible de Rome la sentence décisive. Ce sont le aboiements du chien qui avertissent le berger. A peine s'il y a eu dans le catholicisme une hérésie qui n'ait point été démasquée et confondue tout d'abord de cette façon.
On peut donc attaquer un Evêque mauvais sur le plan de ses erreurs mais on ne peut pas dire qu'il n'est officiellement plus Evêque. Voilà pourquoi Mgr Guérard des Lauriers dit toujours Mgr Lefèbvre, et pourquoi ils peuvent toujours consacrer, tous les mauvais Evêques, à cause du fait qu'ils ne sont officiellement pas déposés, s'ils n'ont pas fait d'erreurs horribles semblables à celles de Nestorius et nié directement un dogme, ce qui leur a valu l'anathème des fidèles mêmes ? Je trouve abusif cette façon de décider un tel et un tel Evêque hors de l'Eglise. Il est toujours Evêque officiellement, d'où le fait qu'il peut sacrer légalement malgré ses erreurs dans la Foi.

Mais :
Citation :

Dom Sarda :Pour accuser de libéralisme une personne ou un écrit, faut-il toujours attendre que l'Église enseignante ait porté un jugement spécial sur cette personne ou sur cet écrit ?Nous répondons carrément : Non.Si ce paradoxe libéral était une vérité, il fournirait indubitablement le moyen le plus efficace d'annuler, dans la pratique toutes les condamnations de l'Église, relatives aux écrits comme aux personnes. [Lucie : On se rappelle de l'incontournable : "ne nous jugez pas", ou "il ne faut pas juger" des modernistes et lefebvristes, atteints sur ce point d'un certain rigorisme janséniste et satanique.]
L'Église seule possède le suprême magistère doctrinal en droit et en fait, juri et facti; sa souveraine autorité se personnifie dans le Pape, et elle est l'unique qui puisse, définitivement et sans appel, qualifier abstractivement les doctrines et déclarer qu'elles sont concrètement contenues dans tel ou tel livre, ou professées par telle ou telle personne. Ce n'est point là une infaillibilité par fiction légale, comme celle que l'on attribue aux tribunaux suprêmes de la terre mais bien une infaillibilité réelle et effective, parce qu'elle émane de la continuelle assistance du Saint-Esprit, et qu'elle est garantie par la promesse solennelle du Sauveur. Cette infaillibilité s'exerce sur le dogme et sur le fait dogmatique, et par suite elle a toute l'extension nécessaire pour résoudre parfaitement en dernier ressort n'importe quelle question. Tout ceci se rapport à la sentence dernière et décisive, à la sentence solennelle, irréformable et sans appel, à la sentence en dernier ressort comme nous l'avons appelée. Mais, cette sentence, destinée à guider et à éclairer les fidèles, n'exclut pas d'autres jugements, moins autorisés mais cependant très respectables, que l'on ne peut pas mépriser et qui peuvent même obliger en conscience le vrai chrétien.
Don Sarda nous parle cependant de notre conscience qui peut juger untel comme mauvais à ce lien.
Citation :


A quoi servirait la règle de la foi et des mœurs, si dans chaque cas particulier le simple fidèle ne pouvait en faire lui-même l'immédiate application, s'il était continuellement obligé de consulter le pape ou le pasteur diocésain ? De même que la règle générale des mœurs est la loi, et que néanmoins chacun porte au-dedans de soi une conscience, dictamen practicum, en vertu de laquelle il fait les application spéciales de cette règle générale, sous réserve de correction, s'il vient à se tromper, de même la règle générale de la foi, qui est l'autorité infaillible de l'Église, consent et doit consentir à ce que chacun avec son jugement particulier en fasse les applications concrètes, sans préjudice de la correction et de la rétractation qu'il encourt si, ce faisant, il se trompe. Ce serait rendre vaine absurde et impossible la règle supérieure de la foi que d'exiger son application spéciale et immédiate par l'autorité première, à chaque cas, à chaque heure, à chaque minute.Il y a là un certain jansénisme brutal et satanique, semblable à celui des disciples du malheureux évêque d'Ipres, quand ils exigeaient pour la réception des sacrements des dispositions telles qu'ils les rendaient absolument impossibles pour les hommes au profit desquels ils sont destinés.Le rigorisme légal (ordenancista) qu'on invoque ici est aussi absurde que le rigorisme ascétique prêché à Port-Royal ; il donnerait des résultats encore pires et plus désastreux. Si vous en doutez, observez ce qui se passe. Les plus rigoristes sur ce point sont les plus endurcis sectaires de l'école libérale. Comment s'explique cette apparente contradiction ? Elle s'explique très simplement, si on veut bien se rappeler que rien ne conviendrait mieux au libéralisme, que cette muselière légale imposée aux lèvres et à la plume de ses adversaires les plus résolus. Ce serait, à la vérité, un grand triomphe pour lui d'obtenir, sous prétexte que personne autre que le Pape et les évêques ne peut parler avec autorité dans l'Église, le silence d'hommes tels que les de Maistre, les Valdegamas, les Veuillot, les Villoslada, les Aparisi, les Tejado, les Orti y Lara, les Nocedal et tant d'autres, dont, par la miséricorde divine, il y a toujours eu et il y aura jusqu'à la fin de glorieux exemples dans la société chrétienne. Voilà ce que le libéralisme voudrait, et, de plus, que l'Église elle-même lui rendît le service de désarmer ses plus illustres champions.
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MessageSujet: Re: Mgr Guérard des Lauriers + son Sacre   Mgr Guérard des Lauriers + son Sacre EmptySam 30 Oct - 22:36

Bravo Lucie. Very Happy

Il est clair qu'un laïque doit défendre sa foi contre tous, y compris contre un Evêque, s'il advenait qu'un Evêque (et il est advenu malheureusement) allait contre elle. Mais il est clair aussi qu'un laïque, peut certes prendre ouvertement position contre tel ou untel (en ce qui ME concerne, celui-ci est.. donc pour MOI..), mais n'est qu'un laïque et certainement pas l'Autorité qui seule peut excommunier tel ou untel (je ne parle pas là du cas d'un "Pape" hérétique).

La Sentence vient du Juge seul.

C'est pour cela que je dis Mgr Lefebvre (un Evêque peut se tromper de bonne foi), aujourd'hui comme demain, sans pour autant le suivre dans ses positions érronées.

De plus, je ne crois pas que l'Eglise en ordre tolererait qu'on usurpe ses droits, qu'on parle pour elle, en son nom propre.. Alors qu'elle ne nous a investi de rien (sauf de défendre notre Foi, et de fuir les loups qu'ils soient déguisés ou non).

Dieu soit loué, personne ne fait cela.
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MessageSujet: Re: Mgr Guérard des Lauriers + son Sacre   Mgr Guérard des Lauriers + son Sacre EmptyMar 10 Mai - 13:22

La consécration épiscopale de Mgr Guérard des Lauriers

Publié le 10/05/2011 par sedevacantisme

Mgr Guérard des Lauriers + son Sacre Mgr-thuc-et-guerard-des-lauriers

Le
7 mai 1981, à Toulon, Mgr Pierre-Martin Ngo Dinh Thuc conférait au Père
Michel Louis Guérard des Lauriers, théologien dominicain, la
consécration épiscopale pour sauvegarder, étant donnée la vacance
formelle du Siège Apostolique, la transmission du sacerdoce et du
sacrifice.


Trente
ans après cet évènement qui sera un jour reconnu comme l’un des plus
solennels de l’histoire de l’Eglise, l’Institut Mater Boni Consilii, et
beaucoup de bons catholiques, remercient Dieu de nous avoir ainsi
conservé l’Oblatio Munda, le sacerdoce catholique et les sacrements, et
Le prient de bien vouloir abréger la tempête qui menace depuis tant
d’années, et toujours davantage, son Eglise.


SOURCE

http://sedevacantisme.wordpress.com/2011/05/10/la-consecration-episcopale-de-mgr-guerard-des-lauriers/
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MessageSujet: Re: Mgr Guérard des Lauriers + son Sacre   Mgr Guérard des Lauriers + son Sacre EmptyMar 10 Mai - 17:28

Merci, cher Admin. pour ce témoignage qui, là où nous savons, va vous attirer des ennuis certains...

Pris moi-même dans mes vastes écritures, j'ai hélas raté cet anniversaire ! Embarassed

Bonne fin de journée et U. de P.
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MessageSujet: Re: Mgr Guérard des Lauriers + son Sacre   Mgr Guérard des Lauriers + son Sacre EmptyLun 7 Juin - 11:40


Monsieur l’abbé Hervé B
ELMONT dispense assez régulièrement un cours de catéchisme pour adultes sous forme de conférence d’ordinaire fort remarquable.
On trouve cela, même pour les cours-conférences passés, sur « Les éléments de la vie chrétienne » par le lien http://quicumque.com/index.php

Le 19 mai dernier (2021) l’abbé B
ELMONT a développé son cours sur la vertu de PRUDENCE dans la conférence (dont les prières commencent à la 49e seconde) http://quicumque.com/Les-elements-de-la-vie-chretienne-Mieux-vaut-prud-homme-que-bigot reproduite ci-dessous :



À la suite de cela, votre serviteur en date, du samedi 5 juin 2021, lui a adressé par courriel la lettre ouverte semi-publique suivante :

Citation :

Monsieur l’abbé,


Merci de m’avoir adressé le(s) lien(s) de votre cours cité en objet, et merci pour celui-ci lui-même que j’ai suivi très attentivement tant il était intéressant et dans lequel il y avait, pour le pécheur souvent imprudent que je suis, beaucoup à méditer !

Il y a toutefois quelque chose que je ne comprends pas et une question, qui me semble grave, que je me pose :

J’ai, de nouveau écouter votre conférence (appelé curieusement, avant sa diffusion en direct, « Les éléments de la vie chrétienne – Mieux vaut prud’homme que dévot » [puis plus tard, en reprenant le dernier mot, selon l’expression de St Louis, remplacé par “bigot”, « plus péjoratif » soulignez-vous en présentation avec un petit sourire qui en dit long, à la place de “dévot” initialement choisi] on peut se demander pourquoi… j’y reviendrai car cela ne me semble pas un petit détail vu que c’est manifestement volontaire) sur, donc, http://quicumque.com/Les-elements-de-la-vie-chretienne-Mieux-vaut-prud-homme-que-bigot.


Or donc, à partir de 4:57, vous dites avec juste raison, que « la vérité morale, les grands principes de la vérité, ne sont pas immédiatement opératifs […] » car, dites-vous de 5:13 jusqu’à 5:55, « il y a des cas qui vont se poser [dans l’application des principes], des circonstances [diverses… qui font que] ce n’est pas immédiatement opératif. Les principes sont dans l’ordre du nécessaire, et l’action humaine, elle [double sujet que vous ne manquez pas de faire remarquer publiquement quand d’autres font la faute…] est dans l’ordre du contingent au milieu de circonstances qui pourraient être autres, qui pourraient ne pas exister, et, pour faire le passage de l’un à l’autre, il faut non pas la fantaisie, non pas la liberté, il faut une vertu, une rectification intérieure qui est la vertu de prudence qui va chercher ses principes dans l’universel, dans le nécessaire, et qui les applique à des situations qui sont tout à fait particulières et qui sont marquées de contingence […] ». Ainsi, ajoutez-vous, de 6:02 à 6:16, « c’est la vertu de prudence ; qui fait que l’action sera véritablement humaine, elle sera dirigée vers la fin, et la fin bonne, et en même temps elle sera adaptée aux circonstance dans lesquelles on agit […] ».
Par ailleurs, à 8:02, vous ajoutez judicieusement « la prudence est la vertu de choisir les moyens, de mettre en œuvre les moyens qui nous feront atteindre notre fin […] » ; à 29:28, vous rappelez ces paroles de St Thomas (d’Aquin) sur qui vous avez avec juste raison basé votre exposé : « La prudence ne regarde pas seulement le bien privé d’un seul homme, mais encore le bien commun de la multitude » qui correspondent, expliquez-vous très bien, à la « prudence monastique » pour le premier cas, et à la « prudence politique » (pour le second).

Je me permets ici, Monsieur l’abbé, une considération personnelle pour dire que, dans cette « prudence politique », je ferai entrer ce que j’appellerai, si vous me permettez l’expression, la « prudence ecclésiastique » (i.e. en vue du bien de l’Église et de tous les fidèles en général) car, comme le dit St Thomas que vous continuez à citer à 31:13, « à son tour, la prudence qui gouverne la multitude, se divise en espèces diverses selon les diverses espèces de multitudes […] », comme ce qui doit être entrepris, dans notre situation religieuse actuelle, pour la sauvegarde des Sacrements et du Sacerdoce catholique (ce à quoi Mgr Lefebvre a répondu positivement en fondant son séminaire d’Écône, ou vous-même tentez de faire en cherchant à former des séminaristes qui sont chez vous, ce qui est fort louable) ou pour la sauvegarde de l’Épiscopat catholique (selon, vu les circonstances, le seul aspect du pouvoir sacramentel
 1, comme le R.P. Guérard des Lauriers a voulu faire en 1981 – j’y reviendrai – et Mgr Lefebvre en 1988, etc.) j’y reviendrai, disé-je…
Et, remarquez bien Monsieur l’abbé, que si, pour cette « prudence ecclésiastique », ceux qui ont la possibilité d’agir ne font rien de concret sauf à attendre passivement que Dieu intervienne Lui-même en espérant tout exclusivement de Lui sans entreprendre ce qui est en leur pouvoir parce qu’ils sont eux-mêmes déjà clercs, (disant, par exemple, que si les hommes entreprennent quelque chose, Dieu retiendra Son intervention), cette position attentiste et par trop passive, correspond exactement, ce me semble, à cette maxime de St Louis « Mieux vaut prud’homme que bigot » car cela ressemble un peu trop à de la… “bigoterie”, précisément !
    1 : Car il n’est pas exact que, dans l’Épiscopat, le pouvoir d’Ordre (sacramentel) ne puisse pas exceptionnellement être séparé du pouvoir de Juridiction, comme pour les Évêques « in partibus », par exemple, chez qui la Juridiction n’est qu’en puissance, ou comme pour les simples Prêtres qui ont déjà reçu le pouvoir de Juridiction sans avoir encore reçu la Consécration épiscopale (ainsi qu’il est arrivé jadis dans le diocèse de Grenoble, par exemple) voire comme pour le Cardinal Giulio Raimondo MAZZARINO qui, puisque Cardinal, avait indéniablement le pouvoir de Juridiction, mais n’a même jamais reçu la Prêtrise !…
    Du reste, cela est D’INSTITUTION DIVINE et est parfaitement prévu par l’Église puisque le Canon 108 énonce bien, dans son § 3, ceci : « Ex divina institutione sacra hierarchia ratione ordinis constat Episcopis,presbyteris et ministris; ratione iurisdictionis, pontificatu supremo et episcopatu subordinato; […] » : cf. http://www.catho.org/9.php?d=bpk#o
    C’est-à-dire « D’institution divine, la sacrée hiérarchie en tant que fondée sur le [en raison du] pouvoir d’ordre, se compose des évêques, des prêtres et des ministres ; en tant que fondée sur le [en raison du] pouvoir de juridiction, elle comprend le pontificat suprême et l’épiscopat subordonné ; […] » : http://catho.org/9.php?d=bok#x

Mais revenons, si vous le voulez bien, à votre exposé lui-même qui ne manque certes pas de pertinence et de clarté, ce qui lui donne un brio indéniable.

C’est ainsi qu’à partir 31:52 où vous évoquez, toujours en citant judicieusement St Thomas d’Aquin, « la multitude composant une cité ou un royaume, que dirige, chez le prince, la prudence royale, et chez les sujets, la prudence politique […] » et, ajoutez-vous à 32:03, « dans la prudence politique, il y a la prudence du prince et la prudence du sujet… Ce sont deux prudences en vue du bien commun mais, le prince en commandant, en faisant les lois, et le sujet en se soumettant aux lois, en accomplissant ainsi le Bien. »
Fort bien !
Ça, c’est quand tout est en ordre : quand il y a un prince qui, effectivement, commande et fait des lois ; mais à quelle(s) loi(s) le sujet doit-il se soumettre quand c’est la pétaudière, qu’il n’y a plus de loi parce que ceux qui sont chargés de les faire ne cessent d’en faire de nouvelles qui sont contraires aux précédentes et, qu’en fait, il n’y a plus de prince, du moins formellement ?
À quelle(s) règle(s) les fidèles (clercs et laïcs) sont-ils astreints dans l’Église quand il n’y a plus ni Pape ni Ordinaire de lieu en acte et que la présence de ceux qui sont là en puissance de devenir en acte ce qu’ils devraient être, perturbe tout, au point de risquer de faire disparaître l’institution elle-même ? doivent-ils rester là, les bras croisés, attendant un hypothétique intervention divine qui, selon eux, ces soldats qui ont peur de combattre et, de fait, ne combattent pas, donnera la victoire sans qu’ils aient eu à remuer le petit doigt ?…
Mais un telle attitude, Monsieur l’abbé, n’est-ce pas… tenter Dieu ? La question se pose, en tout cas…

Maintenant, dans les parties “intégrantes” de la prudence qui concernent les moyens de mise en œuvre de l’action prudentielle, outre la “prévoyance”, il y a, dites-vous à 42:33, la “circonspection” qui « est nécessaire à la prudence dans ce sens qu’il faut juger aussi d’après les circonstances ce qui est ordonné à la fin. »

Or, il est évident pour ceux qui connaissaient notre très regretté Père Guérard – et vous en êtes ! – que celui-ci n’envisagea sa Consécration épiscopale, sans le mandat romain normalement indispensable pour cela, qu’avec cette “circonspection” c’est-à-dire en jugeant, « d’après les circonstances » actuelles qui sont celles de la vacance formelle du Saint-Siège, « ce qui est ordonné à la fin » savoir la sauvegarde de l’épiscopat catholique selon, vu ces circonstances précises, le seul aspect du pouvoir sacramentel
 1 puisque le pouvoir juridictionnel ne peut en aucun cas exister sans l’Autorité pontificale. (On peut d’ailleurs estimer qu’il en a été de même pour Mgr Lefebvre en 1988, mais peut-être pas pour ses successeurs qui semblent bien envisager le pouvoir de Juridiction, hélas !…)
Il est vrai que NORMALEMENT le pouvoir d’Ordre chez l’Évêque ne peut pas, NE DOIT PAS, être séparé du pouvoir de Juridiction. Mais il me semble qu’affirmer ce principe (qui dans certain cas comme lorsque l’Évêque n’est que « in partibus », par exemple, n’existe pas, remarquez-le bien) comme étant un absolu dans les circonstances actuelles de privation de l’Autorité, c’est précisément NE PAS JUGER « D’APRÈS LES CIRCONSTANCES ce qui est ordonné à la fin » !…

Reprenons :

Parlant, à 44:50, du jugement que nous devons faire pour déterminer, en fonction des éléments qui doivent avoir guider notre réflexion prudente sur ce qu’il convient de faire ou de s’abstenir de faire, et qui se concrétise par cette décision « ceci est à faire ; ou à ne pas faire » et conduit à cette dernière « partie “intégrante” qui est l’“imperium” » (dites-vous à la suite de St Thomas), vous concluez (en exemple à 45:04) par cette décision concrète : « Eh bien ! Je le fais ! » (Vous continuez sur ce même exemple de décision concrète jusque 45:14 en disant « Je le fais ; parce que si je ne le fais pas, c’est une action qui est nécessaire, eh bien je ne suis pas prudent !… », j’y reviendrai.)

Vous exposez ensuite, à partir de 45:18, « les parties “potentielles” » de la prudence et, à 46:20, vous dites d’elles que « ce sont ces parties annexes dans lesquelles la vertu principale [la prudence] va [s’exercer], soit parce qu’il y a une difficulté particulière qu’il va falloir résoudre, soit parce qu’il y a des choses plus faciles [en restant] au milieu »
 2. Puis, à 47:16, vous citez, toujours de St Thomas, « la “gnômè”, qui concerne le jugement pour les cas où l’on doit s’écarter de la loi commune. Quant à la prudence, elle concerne l'acte principal, qui est de commander. » Et là, vous confirmez ce que vous disiez entre 45:07 et 45:14 : « Voilà, il faut le faire ; FAIS-LE ! »
(Le grec d’Aristote, dans le nom de “gnômè”, comme plus bas ceux d’“eubulie” (ou “eubulia”) et de “synésis”, n’a pas été traduit par St Thomas.)
    2 : Cf. http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/3sommetheologique2a2ae.htm#_Toc476936838

Cela dit, Monsieur l’abbé, je me permettrai de vous faire remarquer que la délibération qui mènerait à induire qu’il faille, par exemple, faire confirmer les candidats au sacrement de Confirmation, ou ordonner des candidats à la Prêtrise, par un Évêque qui adhère aux hérésies vaticandeuses et reconnaît l’“Autorité” des occupants materialiter actuels du Siège Apostolique, quoiqu’il ait reçu la Consécration épiscopale sous Sa Sainteté le Pape Pie
 XII, ne me semble guère être une bonne délibération conforme à “l’eubulie” (ou “eubulia”) dont vous parlez ensuite (de 47:34 à 49:19 et qui, désignant la bonté de la délibération, est ordonnée à la prudence et inspire le bon conseil) car, en raison de ce mal qui consiste à adhérer aux dites hérésies et admettre que les occupants materialiter actuels du Siège Apostolique soient réellement (formaliter) Papes, ça ne me paraît nullement être suffisamment réfléchi !…
Il en va de même, à mon humble avis, pour cette “phobie” (car c’en est une) qui consistait à craindre qu’avec les Sacres sans mandat romain impossible à obtenir, nous assisterions à une multiplication effrénée du nombre d’Évêques dits “sauvages” (i.e. sans juridiction et parallèle à la Hiérarchie officielle – vaticandeuse !… – actuelle) sans autre fondement que sa propre imagination subjective : voit-on pulluler les Évêques traditionalistes (de tous poils, sedevacantistes ou non) ?… Assurément non ! Donc, c’était une FAUSSE crainte, établie de manière inconsidérée car précipitée et insuffisamment réfléchie !…
En revanche, l’attitude des Évêques sedevacantistes formaliter qui d’une part reconnaissent ne pas avoir le pouvoir de Juridiction et d’autre part attendent patiemment et docilement tout jugement à leur endroit de la part de véritable(s) Pape(s) quand Dieu nous fera la grâce que nous en ayons un, est réellement conforme, ce me semble, à “l’eubulie” (ou “eubulia”) car elle respecte et incorpore toutes les données nécessaires pour une saine délibération en la matière.
Si je faisais erreur, Monsieur l’abbé, sur un point ou sur un autre, je vous serai reconnaissant de bien vouloir me le faire comprendre.

Vous parlez ensuite, de 49:20 à 50:25, de « la “synésis” [qui] désigne un jugement droit, non en matière de spéculation, mais en matière d'actions particulières, qui sont aussi l'objet de la prudence. » (Citation faite de St Tomas
 3.) Puis, en illustration, vous ajoutez « un jugement droit sur ce qu’il faut faire pour se conformer à la droite raison, pour se conformer à la coutume […] Cette “synésis”, c’est la faculté d’être quelqu’un […] qui est dans l’ordre. […] »
Cela est en effet très bien pour les choses ordinaires.
    3 : Cf. http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/3sommetheologique2a2ae.htm#_Toc476936841

Mais quand, dans un domaine particulier (par exemple celui de l’Église qui m’intéresse singulièrement en l’occurrence et ce pour quoi je vous écris) tout est bouleversé (comme, dans l’Église précisément, depuis le conciliabule vaticandeux) que l’inaccoutumé devient la règle (avec des célébrations toujours plus nombreuses et généralisées outrancièrement fantaisistes, que dis-je ?, blasphématoires et sacrilèges…) et que le désordre règne (où l’on voit celui qui devrait être Pape faire le contraire de ce qu’un Pape peut faire) comment, Monsieur l’abbé, « se conformer à la coutume […] être quelqu’un […] qui est dans l’ordre» ? Comment, aujourd’hui dans l’Église appliquer la “synésis” ?
Et chercher à l’appliquer (ce que font tous les braves gens qui restent dans le système et tous les “ralliés”…) ne serait-ce pas, pour les partisans de la tradition, de l’utopie ?…
Heureusement, il y a la “gnômè”, sur laquelle vos avez déjà fait quelques allusions qui m’ont donné l’occasion de faire plus haut un certain nombre de remarques, “gnômè” dont vous parlez ensuite.

En effet, à 50:26, vous citez « la “gnômè” » et, reprenant le texte de St Thomas, vous dites : « il arrive quelquefois que l'on doive agir sans observer les règles communes de l'action : par exemple ne pas rendre un dépôt à l'ennemi de la patrie, et autres cas semblables. C'est pourquoi il faut juger de ces cas selon des principes plus élevés que les règles communes dont s'inspire la “synésis”. Et selon ces principes plus élevés une plus haute vertu est exigée : on l'appelle “gnômè” et elle implique une certaine perspicacité du jugement »
 4. Et, à partir de 50:51, vous ajoutez « Cette “gnômè”, c’est la partie de la prudence qui va dire : ce cas-là [particulier (et, en principe, singulier)] est EXTRA-ordinaire [c’est moi qui souligne], je ne peux pas faire, je ne peux pas suivre la loi, par exemple [et, dans cette catégorie, entre précisément le cas de la situation actuelle de l’Église où, soyez sincère Monsieur l’abbé, il est devenu raisonnablement impossible d’observer les règles ordinaires de la discipline ecclésiastique…], mais St Thomas dit (et il le dit ailleurs) : “ça suppose une vertu supérieure”. C’est-à-dire que l’intention vertueuse doit être réellement supérieure. […] Qu’est-ce que je peux faire pour atteindre la fin (parce que c’est bien de cela qu’il s’agit) et donc, un peu au-delà de la loi commune, parce que j’ai une urgence ? [Et voyez, bien cher Monsieur l’abbé, veuillez considérer, combien, dans la situation actuelle, la sauvegarde de l’Épiscopat catholique (selon, vu les circonstances, le seul aspect du pouvoir sacramentel 1) par le renouvellement, devenu indispensable, des Évêques intégralement catholiques (mais n’ayant pas, bien sûr, le pouvoir de Juridiction qui ne peut provenir que d’un Pape en acte), est d’une criante URGENCE…] Et le pendant [continuez-vous à 51] dans l’ordre juridique, dans l’ordre de la vertu aussi, c’est ce qu’on appelle [dites-vous à 51] “l’épikie” qui est cette interprétation de la loi [nécessaire] quand la “gnômè” dit “mais il faut faire autrement[…] Mais ça demande une vertu supérieure 5. Parce qu’il s’agit [du fait] qu’on va contrevenir à un ordre et que, pour cela, il faut une intention vertueuse et une sagacité supérieure, une perspicacité du jugement supérieure 6 […] »
    4 : Cf. http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/3sommetheologique2a2ae.htm#_Toc476936842

    5
     : Ainsi, l’épikie, que, voulant la citer à 51:54, vous citez à sa place d’abord l’eutrapélie vous rattrapant ensuite, (ce qui fait que l’on se demande si ce lapsus est intentionnel, comme pour vouloir rire de ceux qui appliquent l’épikie dans la situation actuelle, ou s’il est un lapsus involontaire mais néanmoins révélateur…) cette épikie, dis-je, relève, selon vos propres paroles, d’“une vertu supérieure”…
    Dont acte !

    6
     : Ce qui fait, Monsieur l’abbé, vous qui avez toujours reproché à feu notre vénéré Père Guérard de s’être fait sacré Évêque sans mandat romain (et pour cause…) dans la situation actuelle et qui, pour ce motif, l’avez quitté dans le combat de la Foi, l’abandonnant et le laissant quasiment seul face aux contradictions, que, ce faisant, en le jugeant ainsi, vous pensiez nécessairement, implicitement au moins, qu’il n’aurait pas été animé d’“une vertu supérieure” ni d’“une intention vertueuse” ni d’“une sagacité supérieure, une perspicacité du jugement supérieure” !
    Lui qui, pourtant, a toujours manifesté avoir accepté ce Sacre par pure Charité, pour que les malheureux que nous sommes puissent encore recevoir les vrais sacrements : « Misereor super turbam » (St Marc, VIII, 2) clamait-il…

De même, de 58:12 à 1:01:25, vous parlez du « Don de Conseil », disant que celui-ci est un Don du Saint-Esprit pour exercer la vertu de prudence « en imitation de Jésus-Christ […] pour surnaturaliser notre manière d’agir […] pour perfectionner la prudence et pour suppléer aux carences de la prudence, et aux carences de la prudence qui ne sont pas des carences peccamineuses mais qui sont des carences dues à la nature humaine […] pour suppléer aux carences de la nature », toutes choses excellentes mais qui me conduisent à vous demander respectueusement, non pour avoir la réponse mais pour vous amener, si possible, à vous poser vous-même la question, si, là aussi, vous estimeriez qu’en se faisant sacrer Évêque sans mandat romain, Mgr Guérard des Laurier aurait manqué de ce Don du Saint-Esprit, plus précisément en manquant d’imiter Jésus-Christ Notre-Seigneur et en ne cherchant pas, par ledit Don, à suppléer aux carences de la nature ?…

Puis vous parlez, à 1:01:27, de « la béatitude qui correspond à la prudence et au Don de conseil [et qui est] celle des miséricordieux parce que la plus grande prudence, c’est de faire miséricorde […] », béatitude qui, certes, n’a pas manqué à Mgr Guérard en se faisant sacrer Évêque en proclamant, pour cela, « j’ai miséricorde pour le foule [des fidèles qui risquent de manquer de Sacrements] »…
D’où il suit, dites-vous à 1:01:38, que « la plus grande des imprudences, c’est de ne pas faire miséricorde à son prochain parce que Notre-Seigneur nous a prévenus qu’Il ne ferait pas [dans ce cas-là] miséricorde […] »
 7
    7 : Alors je me demande, Monsieur l’abbé, vous qui n’avez pas voulu suivre Mgr Guérard et qui l’avez quitté dans le combat de la Foi, l’abandonnant et le laissant quasiment seul face aux contradictions, comme je le disais dans la note précédente, si vous avez été, ce faisant, bien “miséricordieux” à l’égard tout d’abord de lui-même dont vous préjugiez ainsi, nécessairement, de l’intention en ce qu’elle était extérieurement manifestée ; à l’égard de cette “foule” qui avait de moins en moins accès aux véritables Sacrements et de l’Église qui risquait de ne plus avoir de Pasteur selon le pouvoir d’Ordre, et à l’égard de vous-même qui, ainsi, je pense humblement, mettiez votre salut finalement en danger…

« Et puis, il faut voir aussi que la prudence, c’est la vertu du sage » dites-vous encore à 1:02:25.
Effectivement ! mais alors, puisqu’il y a opposition dans la pratique entre votre attitude concrète et celle du Révérend Père Guérard ; puisque la vertu de prudence porte essentiellement sur la mise en œuvre concrète de ce qu’une sage intelligence montre à la volonté ce qu’il convient de faire ou de s’abstenir de faire, la question se pose de savoir, Monsieur l’abbé, qui de vous ou de Mgr Guérard, êtes réellement “sage”… Cela dit, non pour vous accuser de ne pas l’être (il n’appartient à personne et surtout pas à votre serviteur, pauvre pécheur s’il en est, de juger de la chose et encore moins de VOUS juger) mais pour que, sincèrement, vous vous posiez vous-même la question.
Car il vous faudra bien en dire quelque chose autrement que par votre abandon, somme toute par trop silencieux, de celui qui fut, dans la situation tragique actuelle de notre Mère la Sainte Église Catholique, notre phare de vérité par la grâce de Dieu tout puissant et infiniment miséricordieux.

Pour exposer ensuite le défaut de ceux qui prennent une prétendue vertu de prudence pour fin en elle-même, et pour en montrer la nocivité, vous prenez comme exemple, à partir de 1:03:29, le fait qu’aux environs des « années 50, des nouvelles théories morales [comme] la morale des situations (qui a été condamnée par le Pape
 XII) c’était une théorie morale qui faisait de la prudence 8, c’est-à-dire de l’adaptation aux circonstances quelque chose de plus grand que la loi 9 et qui, donc, pouvait dispenser de la loi 9 […] »
    8 : Et si vous visez là, Monsieur l’abbé, comme je crains bien que vous le fassiez vu toute la dispute non-résolue à l’occasion des Sacres sans mandat romain, Mgr Guérard et ses disciples en la matière, il faudrait entendre dans ce mot “prudence” que vous utilisez là, sans doute également avec elle la “gnômè” et l’“épikie” ?…

    9
     : Visez-vous là, Monsieur l’abbé, l’attitude de Mgr Guérard à propos de son Sacre sans mandat de la part des infâmes personnages qui occupent, materialiter, indignement le Siège du Bienheureux Pierre ?…

Si effectivement, comme j’en pose la question dans ma note n° 9, vous visez Mgr Guérard et ses disciples sur leur position à propos de Consécrations épiscopales sans mandat romain dans la situation actuelle, voudriez-vous dire d’eux, en parlant à 1:04:22 de ce que, dans le cas de ladite morale des situations, « la prudence n’était plus dirigée par “le haut”, par la vue de la voie divine, par les causes les plus hautes, par la vue de la fin dernière et qu’elle s’était auto-dirigée donc autodétruite », que Mgr Guérard et ses disciples, dis-je donc, ont, dans cette question des Sacres sans mandat romain dans la situation actuelle, perdu « la vue de la voie divine, les causes les plus hautes, la vue de la fin dernière » et que leur « prudence n’était plus dirigée par “le haut” » ? Car enfin, Monsieur l’abbé, avec toute la dispute que j’évoquais dans ma note n° 8, et le fait que vous ayez très bien compris, vu votre intelligence suffisamment grande, où je voulais en venir quand je vous ai demandé de faire un exposé sur la vertu de prudence et la “gnômè”, vous ne pouvez pas ne pas viser, au moins indirectement, Mgr Guérard et ses disciples dont je suis…

« La prudence [dites-vous fort judicieusement à 1:04:36] a besoin d’être gouvernée par la sagesse » mais il me semblerait fort présomptueux (et j’espère que ce n’est pas votre cas) de dire qu’en choisissant pour le bien des malheureux que nous sommes dans la situation où notre Mère la Sainte Église Catholique est privée de l’Autorité et où nous risquons, de ce fait, de ne plus avoir les vrais Sacrements dans un avenir plus ou moins proche, et par l’application de cette citation de Notre-Seigneur Jésus-Christ en St Marc (VIII,2) qu’il aimait à répéter, « Misereor super turbam », Mgr Guérard ait manqué d’être gouvernée par la sagesse !…
« La prudence [ajoutez-vous à 1:04:51] n’est pas la vertu théologale [laquelle] est la charité » et celle qui animait notre regretté Père Guérard ne fait aucun doute, j’en ai assez parlé plus haut, je n’y reviens pas, et certes, le Père Guérard ne faisait pas de la prudence une vertu théologale et l’on ne peut certainement pas dire que, par sa Consécration épiscopale, il ait détruit en cela l’ordre moral.

« Il ne faut pas [dites-vous à 1:05:24] être des chevaliers de la prudence » mais sommes-nous « des chevaliers de la prudence » ou des chevaliers de la sauvegarde des véritables Sacrements que, si nous ne faisons rien (comme par exemple, pour le laïc que je suis, vous écrire la présente lettre afin de tenter de vous mobiliser – car c’est là toute ma démarche – pour ladite sauvegarde des véritables Sacrements par l’acceptation des Sacres y compris sans mandat romain dans la situation actuelle) nous ne saurions bien sûr être ? « That is the question ! » aurait dit Hamlet…

« La vertu [continuez-vous à 1:05:41 (en vous y étendant jusqu’à 1:06:43] un ordre. Et une vertu, si aiguë, si puissante qu’on la suppose, si on la sort de l’ordre, elle devient un poison… » mais peut-on dire qu’en recevant la Consécration épiscopale, Mgr Guérard des Lauriers ait sorti la vertu (de prudence, la “gnômè” et l’épikie) de l’ordre ? « That is the question ! » aurait écrit Shakespeare !…

Rappelant ensuite que la prudence doit être gouvernée par la Sagesse divine (comme cela est demandé dans la première des grandes Antiennes avant Noël, celle du 17 décembre, que vous citez), vous dites à 1:07:32 : « Eh bien ! faut demander cette Sagesse divine, ce Don de sagesse qui est la Prudence divine […] »


Alors, bien cher Monsieur l’abbé, comme je vous le disais au début de cette lettre, il y a quelque chose que je ne comprends pas :
Comment, en exposant une si judicieuse étude et en rappelant de si justes principes, pouvez-vous ne pas tirer les conclusions pratiques qui s’imposent, en vertu de la “gnômè” et de l’épikie appliquées à la situation actuelle de la crise dans l’Église, à propos de la sauvegarde des véritables Sacrements notamment par le renouvellement de vrais Pasteurs selon le seul pouvoir d’Ordre puisqu’il est impossible, vu les circonstances, de l’envisager aussi selon le pouvoir de Juridiction ?

Conformément à ce que vous disiez, Monsieur l’abbé, de 45:07 à 45:14 (j’en ai parlé plus haut) à propos du jugement que nous devons faire pour déterminer, en fonction des éléments qui doivent avoir guider notre réflexion prudente sur ce qu’il convient de faire ou de s’abstenir de faire, et qui se concrétise par cette décision « ceci est à faire ; ou à ne pas faire » et conduit à cette dernière « partie “intégrantes” qui est l’“imperium” », et à ce que vous concluiez en affirmant « Je le fais ; parce que si je ne le fais pas, c’est une action qui est nécessaire, eh bien je ne suis pas prudent !… », je suis au regret de devoir constater et vous dire que vous ne l’avez pas fait, vous avez même fait le contraire, « eh bien [vous n’êtes] pas prudent ! Alors, [faites-le] ! »


Je vous disais aussi, au début de cette lettre, qu’il y a une question, qui me semble grave, que je me pose.

Cette question, la voici :
Pourquoi, Monsieur l’abbé, ayant parfaitement compris la raison de ma demande de faire un exposé sur la vertu de prudence et la “gnômè”, vous avez d’abord appelé votre conférence, avant sa diffusion en direct, « Les éléments de la vie chrétienne – Mieux vaut prud’homme que dévot », puis plus tard, en reprenant le dernier mot, selon l’expression de St Louis, remplacé par “bigot”, « plus péjoratif » SOULIGNEZ-VOUS en présentation avec un petit sourire qui en dit long, à la place de “dévot” initialement choisi ?

Serait-ce à dire, Monsieur l’abbé, que, tant Mgr Guérard des Lauriers que ses disciples sur le présent objet de notre discussion, et que votre humble serviteur lui-même, nous serions des… bigots ?


Je ne pense pas, Monsieur l’abbé, obtenir une réponse à cette (double) question. Mais là n’est pas mon intention.
Celle-ci est, comme je vous l’ai déjà signifié plus haut, de chercher à vous mobiliser pour la sauvegarde des véritables Sacrements par l’acceptation des Sacres y compris sans mandat romain dans la situation actuelle.


Voilà, Monsieur l’abbé, ce que je tenais à vous dire après l’audition, que j’ai faite avec grand plaisir et beaucoup de fructueuses considérations, de votre, en elle-même, excellente conférence dont je vous remercie encore bien vivement.

Veuillez agréer, bien cher Monsieur l’abbé, mes salutations empressées, l’assurance de mes prières tandis que je recommande aux vôtres le pauvre pécheur que je suis, et l’expression de mon profond respect en Notre-Seigneur et notre Dame.


Jean-Paul BONTEMPS




Monsieur l’abbé Hervé B
ELMONT,


La “thèse de Cassiciacum” et les Sacres sans mandat


____________________________________________


Les deux questions (la “thèse de Cassiciacum” et les Sacres actuels sans mandat romain du fait de l’état de privation, pour l’Église, de l’Autorité visible) sont, pour l’abbé Belmont, deux problèmes entièrement différents qui n’ont, du moins pour lui, aucun rapport entre eux.

Je dis « pour l’abbé Belmont » car cela est loin de l’être pour tous ceux qui adhèrent à ladite thèse.
La preuve en est que le Père Guérard des Lauriers, auteur de cette thèse, s’est précisément fait sacrer évêque et cela, bien sûr, sans mandat Apostolique en raison de ce que, pour lui et pour tous les véritables Catholiques, le Saint Siège est actuellement vacant (que ce soit absolument ou seulement formellement).

Je dis également que ces deux problèmes n’ont aucun rapport entre eux du moins pour l’abbé Belmont, car c'est précisément en application de la thèse dite de Cassiciacum que le Père Guérard s’est fait sacrer évêque : tout comme on distingue chez l’élu du conclave (si tant est qu’il le soit légitimement, mais nous prétendons que le contraire n’est pas prouvé de façon irréfutable) tout comme on distingue chez l’élu du conclave, dis-je, le fait qu’il soit désigné d’une part et le fait qu’il ait ou non reçu de Dieu la forme du Pontificat qui lui donne l'Autorité, de même on distingue pour les évêques le fait qu’ils aient ou non reçu validement le pouvoir d'Ordre (sacramentel) d’une part et le fait qu’ils aient ou non le pouvoir de Juridiction d’autre part.

L’abbé Belmont, en opposition avec cette distinction qui peut (exceptionnellement) être réelle pour les évêques, n’admet aucunement que, chez eux, les deux pouvoirs puissent être séparés (exceptionnellement, je le répète).
(Il faut du reste lui reconnaître que, dans l'Église en ordre – quand il y a un Pape en acte – il a parfaitement raison.)

Ce n’est donc pas en raison de “son attache à la thèse du R.P. Guérard des lauriers” (devenu Mgr) qu’il est “difficile pour l’abbé Belmont de reconnaître les sacres sans mandat.
Il faudrait en effet plutôt dire : en dépit de (malgré) “son attache à la thèse du R.P. Guérard des lauriers”, il est vraiment très étonnant qu’il soit “difficile pour l’abbé Belmont de reconnaître les sacres sans mandat.

C’est pourquoi, autant j’apprécie cet Abbé pour sa position sédévacantiste formaliter, autant nous sommes opposés sur la question des Sacres épiscopaux sans mandat romain actuels.

Cela devrait répondre à des objections tendancieuses que l’on cherche à m’opposer sur ma propre position !…
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JP B
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JP B


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MessageSujet: Re: Mgr Guérard des Lauriers + son Sacre   Mgr Guérard des Lauriers + son Sacre EmptyMar 8 Juin - 23:30


Notre saint roi Louis
 IX a donc eu ce mot fort judicieux rapporté par Monsieur l’abbé Hervé BELMONT dans son cours de catéchisme pour adultes du 19 mai dernier (2021, reproduit et commenté dans le post https://foicatholique.1fr1.net/t3670-le-sacre-du-r-p-guerard-des-lauriers#35368) sur la vertu de prudence : « Mieux vaut prud’homme que bigot ».


Or,

En voyant comment l’abbé B
ELMONT s’oppose, contre la vertu théologale de Charité qui devrait le conduire à avoir pitié de la foule des fidèles 1 privés (dans les circonstances actuelles où notre Mère la Sainte Église est en état de privation de ceux qui, normalement, y ont l’Autorité) des véritables Sacrements et, si les clercs ne font rien, bientôt sans même un Évêque (selon le pouvoir d’Ordre) dans un avenir plus ou moins proche ;

En voyant comment l’abbé B
ELMONT ne fait rien pour cela, attendant une hypothétique intervention divine (prétendant que si les hommes entreprennent quelque chose, Dieu retiendra Son intervention), et comment il envoie faire confirmer les candidats au sacrement de Confirmation chez un Évêque qui adhère aux hérésies vaticandeuses et reconnaît l’“Autorité” des occupants materialiter actuels du Siège Apostolique (quoiqu’il ait reçu la Consécration épiscopale sous Sa Sainteté le Pape Pie XII) ;

Nous ne pouvons pas ne pas considérer que Monsieur l’abbé Hervé B
ELMONT
  • 1. en agissant ainsi et en ne faisant rien pour la sauvegarde de l’Épiscopat catholique 2 N’EST CERTAINEMENT PAS « PRUD’HOMME » selon le mot de St Louis ;

  • 2. en attendant une hypothétique intervention divine, prétendant que si les hommes entreprennent quelque chose, Dieu retiendra Son intervention, manifeste être véritablement UN BIGOT !

    Notes :
    1.  : conformément à cette Parole de Notre-Seigneur Jésus-Christ en St Marc, VIII, 2, « Misereor super turbam », que Mgr GUÉRARD DES LAURIERS aimait à répéter !…
    2.  : Selon, vu les circonstances, le seul aspect du pouvoir sacramentel.

Ainsi, en choisissant le titre basé sur ce mot de notre saint roi Louis
 IX, « Mieux vaut prud’homme que bigot », Monsieur l’abbé Hervé BELMONT a fort bien choisi, mais, à dire vrai, il aurait mieux fait de voir que cela s’applique parfaitement à… lui-même !…
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